La salle de conférence du complexe culturel Siraba Togola dans la capitale de Banimonetié (Bougouni) a servi de cadre le samedi 1er mai 2021, à un événement tant entendu. Il s’agit la tenue de la conférence extraordinaire unitaire du Conseil National des Jeunes (CNJ-Mali), divisé depuis la tenue de son dernier congrès électif de Koutiala. C’était sous la présidence du ministre de la Jeunesse et des Sports Mossa Ag Attaher, en présence du gouverneur de la nouvelle région de Bougouni, Général (Gal) Keba Sangaré, le président sortant du CNJ, Amadou Diallo, ainsi que des délégués venus.
Le ministre Mossa Ag Attaher est venu à Bougouni le vendredi 30 avril dernier, à la tête d’une forte délégation, pour présider les travaux de la conférence extraordinaire unitaire du CNJ avec un seul objectif, unifier les jeunes du Mali. Cette conférence extraordinaire visait à choisir une nouvelle équipe dirigeante du CNJ. Il s’agit aujourd’hui pour les membres du CNJ, à travers cette conférence, d’échanger sur les difficultés d’ordre structurel que traverse la structure faitière des associations, organisations et mouvements de jeunesse, une situation héritée des écueils du 6ème congrès ordinaire du CNJ-Mali, tenu à Koutiala en novembre 2019.
Mettre de côté les différences et regarder dans la même direction tel semble être l’objet de cette conférence extraordinaire qui se tient après la traverseé d’une zone de turbulences et d’incompréhension. Une initiative saluée à plus d’un titre. Le maire de Bougouni rappelle qu’aucun développement ne peut se faire sans la cohésion entre les fils et les filles du Mali. C’est ainsi qu’il a fait appel à la conjugaison des efforts pour la paix.
Dans une acclamation nourrie et des contestations de certains jeunes que le Président sortant du conseil national de la jeunesse Amadou Diallo, avant de présenter sa démission, n’a pas pu prendre la parole créant une trouble à l’ordre. A cet effet, durant plus de 2 heures la cérémonie d’ouverture n’a pas pu avoir lieu.
C’est avec les interventions du gouverneur de la région de Bougouni Gal Keba Sangaré et le ministre en personne que Amadou a pu afin démissionner de la présidence du Conseil National de la Jeunesse. ‘’Aucun sacrifice ne sera de trop. Il n’y a pas eu que des résolutions lors du congrès de Koutiala, il y a eu aussi des problèmes. Moi Amadou, je ne serai pas le problème pour la jeunesse. Si je dois corriger mes erreurs à travers le sacrifice, je n’hésiterai pas à le faire’’ a t-il déclaré.
Dans son mot d’ouverture, le ministre de la Jeunesse et des Sports Moussa Ag Ataher n’a pas caché sa détermination à résoudre les problèmes de la jeunesse. ‘’Aucun développement ne peut se faire lorsque vous êtes divisés, aucune action gouvernementale permettant l’épanouissement de la jeunesse ne peut se faire lorsque vous êtes divisés. Je resterai même s’il faut la fin de la journée pour écouter vos frustrations, vos colères parfois même ce que vous appelez injustice’’ a indiqué le ministre. C’est ainsi qu’il a rassuré la jeunesse de sa détermination à faire face aux différents défis auxquels elle fera face.
Il n’est un secret pour personne que le Conseil National de la Jeunesse du Mali vit une réelle crise, tant au niveau des organes régionaux, voire communaux qu’au niveau de l’organe central. Cette crise est exacerbée avec la création de deux entités antagonistes au sein des mêmes comités exécutifs aux niveaux national et régional, voire communal.
Selon le ministre, ces tensions internes et externes qui fragilisent et affectent le fonctionnement du Conseil, appellent la mise en œuvre de mesures drastiques pour les endiguer.
Dans une recherche de solution, il avait instruit, il y a six mois, à la Direction nationale de la jeunesse et au Comité exécutif national du CNJ-Mali de travailler ensemble, sans complaisance, pour trouver une issue appropriée à la crise et rassembler les jeunes autour et au service d’un organe unitaire et consensuel en vue de faire de la devise « Unis, Nous bâtissons le Mali » une réalité en milieu-jeunes et favoriser les actions de plein épanouissement des jeunes.
Pour sa part et en vue de résoudre durablement la crise structurelle, le ministre engage la Direction nationale de la jeunesse, en rapport avec le Conseil National de la Jeunesse, à mettre en place une commission de réforme. Cette commission a trois (3) mois, pas plus, pour présenter les conclusions de ses travaux. Un congrès sera convoqué dans huit (8) mois en décembre 2021 pour mettre en place un bureau conformément aux nouvelles dispositions et ce, après le renouvellement des instances communales, locales et régionales, a informé le ministre. Selon Mossa Ag Attaher, cette commission aura pour mission fondamentale de relire les textes fondateurs du Conseil national de la Jeunesse du Mali, de suivre l’application rigoureuse de ses dispositions lors du renouvellement des instances et la tenue du prochain congrès.
Pour ce faire, elle mettra en place des critères d’éligibilité qui trancheront et pour toujours la problématique liée à l’âge. Le recours à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour identifier l’âge réel des éventuels candidats ne sera pas exclu, a-t-il insisté.
Au terme des travaux un nouveau bureau consensuel a été mis en place regroupant l’ensemble des couches d’association et regroupement des jeunes dirigé par un président succédant à Amadou Diallo.
Nous y reviendrons
AMTouré
Envoyé Spécial