conférence africaine des humanités : Les sciences humaines et sociales mises en avant pour répondre aux défis du monde

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La Commission d’Organisation de la Conférence Africaine des Humanités a tenu, le jeudi 15 juin dernier, à la Maison de la Presse, une conférence de presse pour informer les journalistes sur les enjeux de la Conférence Africaine des Humanités, avec comme thème : « Langues, Cultures, Histoires et Territoires». Une rencontre que la capitale malienne abritera du 28 juin au 1er juillet prochain, en prélude à la conférence mondiale prévue à Liège en Belgique en août 2017. Cette conférence était animée par le Pr Adama Samassékou, président de ladite commission. Il était entouré par  Pr MackiSamaké, Pr Issa N’diayeet Hervé Huot-Marchand, représentant de l’UNESCO au Mali.

Selon les organisateurs, la question centrale de cette conférence est de discuter sur le rôle des sciences humaines dans un 21èmesiècle qui est marqué par la diversité culturelle, l’échec de différentes formes de pensée unique et le besoin de leur réintroduction dans les raisonnements au quotidien dans moyen et long terme.

Cette conférence pour la zone Afrique aura comme sous thèmes« héritages culturels, école coloniale et blocages linguistiques, les nouveaux défis liés à l’ère du numérique, migrations intra et inter Etats, conflits et chocs identitaires et crises institutionnelles et radicalisme religieux». Pour mieux contribuer à l’atteinte des objectifs de la conférence mondiale, celle pour l’Afrique sera une occasion pour réfléchir à ces enjeux en mettant un accent particulier sur les facteurs qui s’opposent au rayonnement des humanités en Afrique. Et aux mesures institutionnelles qui pourraient être envisagées pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle intellectuel.

Pour le Pr AdamaSamassékou, président de la Conférence Mondiale, il s’agit de la préparation de l’Afrique à ce grand rendez-vous qui se tiendra du 6 au 12 août à Liège en Belgique dénommé conférence mondiale des humanités  sur le thème: «défi et responsabilité pour une planète en transition ». Selon lui, en parlant de l’humanité, c’est toutes les disciplines qui sont regroupées dans les sciences humaines dont la philosophie, l’histoire, la littérature, les langues, les religions etc.

D’après lui, il s’agit de s’interroger sur la contribution de ces disciplines dans la compréhension et dans la recherche de solutionsaux grandes questions et défis qui sont portés à nos sociétés dans le processus de transformation. Car souligne-t-il, le monde a des problèmes et il est certain que les sciences humaines peuvent les aider à les comprendre mieux afin d’y trouver les solutions.

A en croire Pr AdamaSamassékou, la conférence de Bamako est très importante car ils ont souhaité que l’Afrique se prépare mieux pour la conférence mondiale. Et qu’elle parte à la conférence avec sa spécificité. C’est pourquoi dit-il, l’Afrique a pris comme thème « langues,cultures, histoires et territoire » parce que de nos jours, la question de l’Afrique est d’abord identitaire.

«Compte tenu du parcours colonial qu’on a eu, nos langues, nos cultures, nos histoires ont été niées sans oublier nos problèmes de territoire parce que nos frontières sont artificielles. Donc, on est obligé de réfléchir à toutes ces questions, de trouver les voies et moyens et dire au monde notre message, de dire que notre continent est le berceau de l’humanité, qu’il abrite le tiers des langues du monde et que cette diversité fait partie de sa richesse. Notre histoire doit être reconnue comme l’histoire première», a-t-il laissé entendre.

Pour lui, il y a des défis énormescomme les pressions climatiques, des conflits au niveau des migrations, des tensions sociales au niveau de chaque région dans le monde et l’existence du terrorisme partout. Face à ces défis, il a estimé qu’il  faudra interroger chaque culture du monde  afin d’aider à trouver une nouvelle forme de vivre ensemble, de solidarité vraie et de rencontre de l’autre car le monde a soif d’humanité. Et  l’Afrique ne peut pas rester en marge de cette contribution au plan mondial.

Hervé Huot-Marchand,  pour sa part dira que la conférence sur les humanités a un apport réciproque avec l’UNESCO car les sciences humaines et sociales font partie  de leurs secteurs d’intervention. Il a promis l’accompagnement technique et intellectuel de son organisation à cette conférence.D’ailleurs dira-t-il, l’UNESCO a appuyé deux rapports qui seront présentés à la conférence pour faire le point sur les humanités en Afrique.

Pour le Pr Issa N’diaye, leur défi en tant que comité scientifique de la dite conférence est de livrer un contenu à cet évènement. Car selon lui, le monde se trouve à un tournant capital où la refondation de la civilisation s’impose en termes de nécessité. Face à ces défis de l’heure dit-il, ce ne sont pas les sciences dures qui ont la latitude d’apporter des solutions mais les sciences humaines.

Quant au Pr MackiSamaké, il ajouteraque tout est fin prêt pour accueillir l’Afrique dans la capitale malienne. Car pour lui, la réussite de cet évènement dépend de sa bonne organisation. Et pour ce faire, les membres de son comité ont pris toutes les dispositions nécessaires et resteront mobilisés pour rendre le séjour agréable à leurs hôtes.

Moussa Sékou Diaby

 

 

 

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