Comme il l’avait annoncé lors du 1er Conseil des ministres du Gouvernement Moussa Mara, IBK vient de nommer l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, comme son Haut représentant pour conduire le dialogue inter-malien et avec les groupes armés. C’est un grand commis de l’Etat, qui a gravi toutes les sphères de la haute administration de notre pays.
En effet, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, avait informé ses ministres qu’il confierait à une personnalité dont le sens de l’Etat et de la patrie, la probité et le courage politique seraient de notoriété avérée, la lourde charge de conduire, sous son autorité directe, les pourparlers avec les groupes en rébellion certes, mais aussi, comme le stipule l’article 21 de l’Accord de Ouagadougou, avec l’ensemble des communautés du Nord, pour obtenir une paix durable, conforme aux intérêts et aspirations de notre peuple.
C’est donc l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, le dernier de l’ère Alpha Oumar Konaré, qui aura la lourde responsabilité de conduire cette mission, combien difficile et délicate. Il s’agit de faire revenir à la maison nos frères égarés, qui ont pris les armes contre la République et de réconcilier ceux dont les cœurs sont meurtris par les actes criminels et barbares, les victimes de toutes sortes d’humiliations. Mais, connaissant l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, lui qui a occupé les plus hautes fonctions au Mali, plusieurs fois ministre et directeur de plusieurs services centraux, il saura sans douter mener à bien cette mission.
Né à Koulikoro le 31 juillet 1942, il est pensionnaire de l’Ecole normale secondaire de Katibougou, puis fit ses études supérieures à l’Ecole normale supérieure de Bamako. Il a ensuite effectué plusieurs stages pédagogiques à Montrouge – Montpellier, Marly-le-Roi et Saint-Cloud en France. Il entama sa riche carrière en tant qu’instituteur à Kéniéba, de 1963 à 1965. De 1969 à 1971, il est professeur à l’Ecole normale secondaire de Bamako. Par la suite, il a été Directeur du Centre de recherche pédagogique entre 1972 et 1977, Directeur général de l’Institut pédagogique national de 1977 à 1979 et Directeur de Cabinet du ministère de l’Education nationale de 1979 à 1982.
Dès cette date, il entama une longue carrière ministérielle, jusqu’en 1989. Il a été notamment ministre de l’Emploi et de la Fonction Publique et ministre des Affaires Etrangères. Ce dernier poste ministériel lui ouvrira une carrière diplomatique. Il a été ambassadeur du Mali auprès de la RFA, de la Suisse, de la Suède, du Danemark, de l’Autriche, de la Norvège et auprès des Organisations du Système des Nations unies à Genève et à Vienne, de 1989 à 1992.
De retour au pays, il assuma de hautes fonctions dans l’administration d’Etat, dont le poste de Secrétaire général de la Présidence de la République, avant de finir sa carrière comme Premier ministre, du mois de mars à celui de juin 2002. Il va donc user de toutes ses expériences administratives et diplomatiques pour conduite la lourde tâche que le Président de la République lui a confiée. Pour notre part, nous lui souhaitons bon vent!
Youssouf Diallo