Condamnation de Ras-Bath et agression de Marechal Madou : Le Régime panique et tombe dans la violence physique

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Bamako: Maréchal Madou victime d’une tentative d’assassinat

Qui l’aurait cru que le régime d’IBK allait paniquer devant la contestation populaire et tomber subitement dans la violence ? De simples citoyens qui veulent demander des comptes sur la gestion d’un président pour qui  ils ont voté, sont violentés par les forces de maintien d’ordre alors qu’ils marchaient pacifiquement.  Le cas de Maréchal Madou a surpris plus d’un,  qui était à la manœuvre s’agit-il d’un escadron de la mort ou d’une milice ? Dans tous les cas l’heure est grave. Le régime voulait-il se débarrasser de lui  pour mettre fin à son rôle d’éducateur et d’informateur du peuple. Cette tragédie rappelle à plus d’un titre l’époque Bagbo en RCI avec les tristes escadrons de la mort de Simone Bagbo  .Le jeune homme a failli laisser sa peau dans la nuit du lundi 24 juillet 2017. Tout juste   le lendemain, où Ras-Bath le célèbre chroniqueur politico-social a écopé de 12 mois d’emprisonnement ferme et d’une amende de 100 000F CFA. Il est accusé de complicité d’incitation à la désobéissance des troupes. En réalité contrairement au chef d’accusation, il a tout simplement dénoncé les mauvaises conditions de travail des hommes de troupe. C’est pourquoi il se retrouve en prison. Quelle démocratie et quel régime autocratique ?

Avant cette cabale contre le chroniqueur, le journaliste Birama TOURE est porté disparu depuis le 29 janvier 2016, donc plus d’un an sans qu’on sache si l’enquête évolue. Ce dernier a disparu parce qu’il a parlé dans son journal des affaires louches du fiston national. Le régime n’a rien entrepris pour le rechercher malgré une intense campagne de la presse pour alerter et dénoncer cette disparition.

Pour le cas du Marechal Madou, dans un communiqué rendu public mardi, le gouvernement du Mali a condamné l’agression dont a été victime le chroniqueur web, Madou Kanté, alias Maréchal. Il a exprimé sa compassion à la victime, à ses proches et à l’ensemble de la presse malienne. Selon le Gouvernement des investigations sont en cours au niveau des services compétents pour identifier le ou les auteurs de cet acte inacceptable qui ne saurait rester impuni, poursuit le communiqué et ‘’exprime sa solidarité dans cette douloureuse épreuve à l’ensemble des acteurs du paysage médiatique national et réaffirme son attachement à la liberté d’expression et au renforcement des espaces de liberté et d’expression dans notre pays’’. Rappelons que dès son agression, plusieurs membres du gouvernement se sont rendus au chevet de la victime à l’hôpital du Mali où il a été admis.

Après  25 ans de démocratie le peuple a muri et sait choisir là où se trouve son intérêt et celui du pays. Toute dissonance entre les points de vue doit être considérée comme une contribution pour conforter la démocratie. Le peuple malien n’a pas fait sa révolution du 26 mars 1991 pour se faire diriger par un autre dictateur à la faveur d’un soit disant Accord pour la réconciliation et la paix. Cette paix tant vantée dans l’Accord d’Alger n’existe pas jusque-là, deux ans après sa signature en grande pompe. Au contraire, l’Accord d’Alger a empiré la situation. Face à certaines idées à la mode prégnante et dominatrices, il faut accepter pleinement des esprits critiques qui vont contre cette mode de gouvernance . C’est souvent un choix personnel, mais l’expérience a montré que cette pratique évite le plus souvent de se trouver grugé et déçu. Voltaire disait à juste titre que les astronautes n’avaient pas le monopole de se tromper !

Cette formule peut s’appliquer à de nombreux hommes politiques et même certainement à IBK. En effet, les maliens seuls détenteurs de la souveraineté nationale doivent savoir ce qui est réellement en cause afin qu’ils puissent trancher, le moment est venu en toute connaissance de cause, car eux seuls devront trancher. N’est-ce pas que dans les principes démocratiques, les citoyens se doivent de défendre la loi fondamentale de la cité plus forte que ses murailles. Pourquoi donc en vouloir à ceux qui veulent défendre la loi fondamentale du 25 février 1992 contre un contexte de changement très discutable.

Portalis, l’un des pères du code civil, nous rappelle, lui aussi, ‘’qu’il convient d’être sobre de nouveautés en matière législative et, à plus forte raison, en matière constitutionnelle’’. Malheureusement, rien de tel aujourd’hui n’existe dans notre pays. En fait, il ne s’agit pas d’avoir raison contre tous et bien malin qui pourra savoir ce que sera demain tant il est vrai que les situations peuvent évoluer dans des directions imprévues. Nous rappelons à IBK que la clé de toute politique est d’agir pour le long terme, de se méfier des modes et des sur réactions. L’immédiateté peut devenir un piège redoutable, d’autant plus dangereux qu’une chute libre sur la tête. Comment peut-on comprendre que sur le Boulevard de l’Indépendance, des jeunes maliens, venus marcher pacifiquement pour dénoncer la réforme constitutionnelle, soient « gazés », pourchassés, arrêtés, matraqués et menacés par les forces de l’ordre ?

Très tôt, ce samedi matin, les leaders du mouvement « TROP C’EST TROP », mouvement qui a organisé la marche avec d’autres comme « ÇA SUFFIT » avaient pris place autour du monument de l’Indépendance pour accueillir les autres marcheurs. Les premières images postées sur les réseaux sociaux montraient une forte présence policière. Malick KONATE, un des leaders du mouvement a légendé ladite présence policière en rassurant que les policiers disent être là, cette fois-ci, pour « encadrer » la marche. Le jeudi d’avant, lors de la première marche, les marcheurs avaient été « cantonnés » dans la Cour de la Bourse du Travail et empêchés de sortir. Quand ceux-ci ont voulu forcer le passage pour aller livrer leur message à la primature, les quelques deux cent policiers mobilisés se sont comportés comme de vrais cerbères. Comme résultat il y a eu des blessés et des pertes matérielles. Ce geste dépasse l’entendement dans un pays dit démocratique. L’acte posé par le régime en refusant à ceux qui ont un avis contraire sur un acte de gestion quelconque du régime prouve à suffisance que le régime est entrain de tomber dans une violence qui pourra l’emporter bientôt à l’image de la révolution du 26 mars 1991, car les prémices sont déjà là. Lorsqu’on constate que le sac de la trahison devient aussitôt lourd, c’est que le premier à trahir s’est retrouvé dans ledit sac !

Les actes antidémocratiques concernant une délégation de la Plateforme conduite par le chroniqueur Ras Bath qui a été empêchée manu militari, le 2 juillet, d’entrer dans la ville de Bougouni, le vandalisme, le 19 juillet, du véhicule de l’épouse de l’honorable Soumaïla Cissé à Baco-Djikoroni,l’attaque de miliciens-loubards contre le sit-in pacifique organisé, le 19 juillet, devant l’ORTM par les associations ‘’Trop, c’est Trop’’ et ‘’Ça suffit’’, toutes deux membre de la Plateforme AN TE A BANA, l’agression armée, le 20 juillet contre le domicile d’un membre de la Plateforme au quartier Hippodrome, blessant grièvement par balles un résidant encore hospitalisé, l’attaque, dans la nuit du 21 au 22 juillet, contre la voiture de militants de la Plateforme à Sirakoro Méguétan, suffiront-ils pour casser les ressorts du peuple meurtri du Mali ?

Badou S KOBA

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