Fruit d’une coopération entre Avocats sans frontière/Mali et Avocats sans frontière/France, cette session de formation pour des acteurs juridiques sur les règles minimales pour les personnes privées de liberté s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre du projet Dignité, respect des droits des personnes privées de liberté.
La formation, qui a réuni toute la crème de la chaîne pénale du Mali, a permis les participants de faire un diagnostic institutionnel et organisationnel des maisons centrales d’arrêt et des centres de détention de Bamako.
Selon Abdoulaye Aliou Touré, substitut du procureur de la Commune IV, la thématique passée en revue au cours de cette session qui était : “les règles minimales pour les personnes privées de liberté”, a renforcé la capacité des acteurs du système judiciaire malien à travers l’appropriation des textes du Code pénal et les conventions ratifiées.
“La procédure pénale est un processus qui souffre dans son application au Mali. Ces imperfections constituent manifestement une violation des droits des détenus”, a-t-il expliqué.
Pour pallier les insuffisances, M. Touré a souhaité la formation continue des acteurs juridiques. “L’Etat a beaucoup fait, mais le management des ressources humaines souffre. Il y a des gens qui n’ont jamais entendu parler des cas d’étude. Si les acteurs ne sont pas suffisamment formés sur les règles minimales des personnes privées de liberté, ils manifesteront un mépris vis-à-vis de ces personnes. Or, le détenu est une personne humaine qui a des exigences vis-à-vis de la loi. Et les règles sont universelles”, a-t-il déclaré.
Me Mamadou Drago a insisté sur le rôle des agents d’enquête. Selon lui, c’est de là que toutes les erreurs commencent.
Bréhima Sogoba