« Il n’est jamais tard pour bien faire », dit-on. Le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (M.P.R) et l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (U.M.R.D.A.) se sont concertés courant février sur l’avenir du Mali. Comment comprendre, après de guerre lasse que ces deux formations politiques décident d’agir de concert? Quoiqu’il arrive, il s’agit là d’un dialogue constructif qui, tient compte des difficultés du moment et contribue par ailleurs aux chances de réussite de la réconciliation nationale.
Opposées depuis plusieurs décennies, deux grosses pointures de l’arène politique se sont enfin résolues de se concerter sur les grandes questions d’intérêt national. Il s’agit de L’Union. Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (UM-RDA) placée sous la direction éclairée du Dr Ibrahim Bocar Ba, une formation politique qui a vu le jour en 1946 avant de conduire le Soudan français un 22 septembre 1960 à l’indépendance et le Mouvement Patriotique pour le Renouveau(M.P.R), parti dirigé par le Dr Choguel Maïga qui, revendique courageusement depuis 1995 l’héritage politique du Président Moussa Traoré, tombeur du régime socialiste de Modibo Keita.
Le principal objectif pour ces deux partis est d’agir de concert pour dire non aux détracteurs de la politique notamment le très célèbre écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, qui a brossé une image sarcastique de la politique en ces termes : « La politique n’a ni yeux, ni oreilles, ni cœur ; en politique le vrai et le mensonge portent le même pagne, le juste et l’injuste marchent de pair, le bien et le mal s’achètent et se vendent au même prix ».
Pourtant, le nouveau destin qui se joue actuellement entre ces deux formations politiques : le M.P.R placé sous le leadership éclairé du Dr Choguel Maïga et l’U.M-R.D.A piloté également par le Dr Ibrahim Bocar Ba, est en passe de devenir un bel exemple à suivre par tous les hommes politiques brouillés par des années de malentendus ou d’opposition stérile que seule l’histoire pourrait expliquer.
Le Mali qui connait une crise existentielle depuis 2012, a besoin de tous ses fils. En effet, l’édification nationale passe par l’apport de chacun et de tous au trésor commun. Un état d’esprit que les héritiers de Moussa Traoré et de Modibo ont compris, car il contribue à la réconciliation nationale et au vivre ensemble.
C’est dire que les efforts du parti du tigre commencent à porter ses fruits. Dr Choguel et ses militants se battent non sans courage depuis 1995 pour que l’unité, la réconciliation, l’entente et la cohésion nationales soient une réalité pour chaque Malien.
Après le coup d’Etat de 26 mars 1991, les héritiers du Président Moussa Traoré n’ont pas perdu du temps pour s’engager dans le combat national, même si quelque part on leur a opposé une farouche résistance quant à l’utilisation du sigle UDPM, ancien parti unique. Mais l’idéal reste le même pour le parti, car il s’agit d’un combat noble celui de l’Unité et la Défense de la Patrie Malienne.
Toute chose d’une forte admiration, c’est que les militants de l’Union Malienne RDA, le plus vieux des partis politiques ont compris le bien fondé d’une telle concertation.
Au pouvoir depuis 1960, le parti de la charrue a été victime d’un coup d’état le 19 novembre 1968. En s’engageant dans la voie de la concertation, la Direction du parti sait clairement que la meilleure vengeance ne peut être que le pardon surtout que les défis à relever à l’échelle nationale ne sont pas des moindres.
Ces deux partis politiques en effet, après une analyse approfondie de la situation nationale ont décidé de se rencontrer, de se parler, de s’ecouter, de taire les querelles anodines pour se tourner résolument vers l’avenir, rien que pour le Mali.
Moussa WELE DIALLO