“Joséphine, esclave des beaux quartiers”, titre un quotidien français à propos d’une jeune malgache, employée comme domestique dans un appartement parisien.
Le terme esclavage désigne parfois des conditions de travail très dures. Ce n’est pas son sens premier.
Est esclave, une personne qui se trouve envers son patron dans une situation de dépendance personnelle, l’empêchant d’aller travailler ailleurs.
Ce qu’un autre travailleur a théoriquement toujours le droit de faire.
Exemple typique (et réel) : des paysans, brésiliens ou pakistanais, endettés envers un patron malhonnête et qui n’arrivent jamais à rembourser ce qu’ils lui doivent. Ils sont abattus s’ils tentent de lui échapper.
Les indices d’une situation d’esclavage sont : la confiscation des papiers d’identité, le logement sur le lieu de travail, l’interdiction de contacts extérieurs, notamment avec la famille, des conditions de travail contraires à la dignité humaine. S’y ajoutent souvent, l’isolement culturel (dans un pays étranger dont on ne parle pas la langue, entre autres) et la violence physique envers le travailleur.
L’esclavage existe encore, et pas seulement dans les pays du Sud de la planète.
« Migrations », dites-vous ?
Le migrant est une personne qui quitte son lieu d’origine pour aller vivre ailleurs.
L’actualité récente a mis en évidence les réfugiés pour cause de guerre et les demandeurs d’asile politique.
Mais la majorité des migrants se déplacent pour vivre mieux ou, simplement, survivre, grâce à un meilleur emploi.
On parlera de migrants internes lorsqu’ils restent dans leur pays, et externes quand ils le quittent.
La migration interne est forte dans les grands pays dont certaines villes ou régions sont plus développées que les autres.
Le visage des migrants internationaux a changé ces dernières années.
Ils sont plus nombreux, plus féminins et en général moins qualifiés que dans le passé.
Ils sont aussi plus dispersés : beaucoup partent par initiative individuelle et confient leur sort à des « passeurs » qui leur font payer parfois très cher.
Autre évolution notable, la majorité des migrants actuels passent d’un pays en développement à un autre, dans un axe « Sud-Sud ».
Et les catégories traditionnelles de pays « de départ » ou « d’arrivée » sautent : l’Espagne, par exemple, autrefois pays d’émigration, devient pays d’arrivée ou de transit pour des nombreux migrants africains qui traversent le détroit de Gibraltar.
“Développement humain”, dites-vous ?
Développement économique, développement intégral, développement autocentré, développement humain, développement tout court… pas facile de s’y retrouver.
La notion de développement « humain » a été définie par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et repose sur une conviction : le développement ne se limite pas à « avoir plus » (le revenu) ; il inclut aussi un « mieux être ».
Il est « le développement des gens pour les gens et par les gens ».
« Des gens » signifie la prise en compte de l’aspect humain (santé, éducation….), « pour les gens » renvoie à la répartition des richesses, qui doit être équitable, « par les gens » fait référence à l’exigence de participation de chacun aux décisions.
Le PNUD a inventé un instrument de mesure de ce développement : l’Indicateur de Développement humain ou IDH, qui comprend trois éléments : le revenu moyen par habitant, l’espérance de vie et le niveau d’éducation (dans lequel interviennent pour les 2/3 le taux d’alphabétisation des adultes et pour 1/3 le nombre moyen d’années de scolarité).
Le résultat est, pour chaque pays, compris entre un minimum de 0 et un idéal de 1.
L’IDH a l’avantage d’être plus nuancé qu’une simple moyenne fondée uniquement sur le revenu.
Le Produit Intérieur Brut par habitant cache d’énormes disparités entre les habitants d’un même pays. Certains peuvent être 20 fois plus riches que d’autres, mais ils ne vivront pas 20 fois plus longtemps et n’iront pas 20 fois plus longtemps à l’école.
Dans le Rapport sur le développement 1998 du PNUD par exemple, le Canada, la France et la Norvège venaient en tête du classement des pays selon l’IDH. le premier pays « du Sud » est la Barbade (24ème sur 174).
Le premier africain continental est l’Algérie (82ème). Et parmi les 50 derniers se trouvent 37 pays africains.