« Le M5-RFP qui refuse de servir et de faire valoir à un régime militaire déguisé a unanimement décidé de ne pas participer au Conseil national de transition ». C’est par ce propos que les membres du M5 ont, sur la composition du CNT, clarifié leur position. C’était lors d’un point de presse tenu vendredi 13 novembre au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM).
Par cet évènement, il s’agissait, selon Choguel Kokalla Maiga, président du comité stratégique du M5-RFP, de clarifier la position du mouvement par rapport à la mise en place du Conseil national de transition en cours au Mali.
« Sans étonnement et sans surprise, le M5-RFP a appris par les réseaux sociaux avant d’en avoir confirmation dans le journal officiel du mardi 10 novembre 2020, l’adoption de deux (2) décrets fixant les modalités de désignation des membres du CNT, et la clé de répartition dudit organe. C’est dire que le M5 n’a pas été officiellement saisi de cette question vitale pour la bonne marche de la transition », ont-ils expliqué dans une déclaration. En ce qui les concerne, les membres du mouvement estiment que les deux décrets sont « purement et simplement inacceptables pour le peuple malien ». Cela, disent-ils, pour de nombreuses raisons dont l’irrégularité aussi bien dans le fond que dans la forme des deux textes (décrets). Se disant ainsi profondément attaché à l’État de droit, le mouvement maintient qu’il ne saurait cautionner de violation pareille de la constitution, voire de la charte de transition du Mali. En vue de participer au CNT, un délai de quarante-huit heures avait été imparti aux candidats intéressés. Pour les conférenciers, ce délai de 48 heures procède d’une méconnaissance totale des réalités du Mali. Que feront, en effet, les candidats dont les casiers judiciaires doivent être délivrés dans les localités éloignées de Bamako, ou situées dans les zones d’insécurité ?, s’interrogent-ils, sûrs que sans le casier judiciaire, les autres dossiers seront rejetés.
Ce court délai procède aussi d’une volonté de favoriser la fraude et le favoritisme, ont-ils confié. Sur la base d’éléments probants, le mouvement reste convaincu d’une combine autour de ce sujet national. « Ceux dont la présence est souhaitée au Conseil national de transition ont été invités depuis plusieurs jours à se procurer du fameux sésame », ont-ils explicité.
Animé par Choguel Kokalla Maiga, président du comité stratégique du M5-RFP, en compagnie de l’imam Oumarou Diarra, Abdoul Kader Maiga, Mme Sy Kadiatou Sow tous membres du M5, l’évènement a été mis à profit pour se prononcer sur la réception des dossiers de candidature par le colonel Assimi Goîta. « Il est inadmissible que le vice-président de la transition encore président du CNSP non encore dissout dispose d’un pouvoir de censeur pour choisir les bons et les mauvais candidats en lieu et place des entités concernées. De quelle connaissance des candidats, de quel droit ou quelle légitimité disposerait-il pour s’octroyer une prérogative dont le but inavoué est d’amener les parents au CNT », indique-t-on.
Ces manœuvres ont donc fait tomber les masques, et dévoilé la nature militaire de la transition avec habillage civil qui ne trompe plus personne ni au Mali ni parmi les observateurs internationaux, ont-ils soutenu. Dès lors, il appartient, selon eux, au peuple de se mettre debout pour dénoncer la restauration de IBK sans IBK, de refuser la manipulation et la forfaiture en cours.
Aux forces patriotiques, politiques, et sociales, les conférenciers lancent un appel à se concerter afin de rentrer en résistance pour sauver la démocratie et la République en vue de réaliser le changement voulu. Et de clarifier leur position : « Le M5-RFP qui refuse de servir, de faire valoir à un régime militaire déguisé a unanimement décidé de ne pas participer au Conseil national de transition dans le format proposé », ressort de la déclaration. Par conséquent, le mouvement invite à ne pas participer à ce conseil en son nom, mettant en garde les autorités transitoires contre toute manipulation d’associer son nom à cette « mascarade ».
Mamadou Diarra