Commune de Niono : Pourquoi Diadié Bah en veut au maire Moriba Coulibaly

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Le dimanche 9 mars 2014, l’information, qui consistait à dire que le maire Moriba Coulibaly était en prison, a fait le tour de la ville de Niono comme une trainée de poudre.

 

Diadié Bah
Diadié Bah

De quoi s’agit-il concrètement ? Le maire de la commune urbaine de Niono selon des informations eut une prise de bec avec Cheickna Bah, fils de l’opérateur économique de Niono Diadié Bah, candidat malheureux aux dernières élections législatives. Il était en compagnie de son chauffeur, de Sidi Traoré, affectueusement appelé Mahka Sidi, directeur de la radio Sahel dont Diadié Bah est le promoteur.

 

 

 

Le maire avant de narrer les faits a lancé un appel à l’apaisement à l’endroit de toute la population de Niono et ses partisans contrairement à toutes les allégations véhiculées par certaines personnes il y a quelques jours selon ses propres termes.

 

Les faits

Selon le maire Moriba Coulibaly, le dimanche 9 mars 2014, en quittant Ségou pour Niono, sa ville, fait une escale dans la localité de Banakoro aux environs de 17heures. Il s’est arrêté pour payer du poisson. Quand il s’apprêtait pour donner au vendeur l’argent, il aperçoit à ses côtés le maire de Séribala Baba Diarra qui voulait lui aussi en payer. Comme ce dernier ne m’avait pas vu, il s’est amusé en lui adressant la parole en disant ceci : le maire de la «brousse» paye-t-il lui aussi du poisson ?

 

 

 

Le Maire de Séribala Baba Diarra et Moriba ont échangé. Quelques instants après, un véhicule les dépassa à 30 m en direction de Ségou, là où le maire Moriba a quitté. Sachant bien à qui appartenait le véhicule, il a néanmoins demandé à Baba Diarra s’il connaissait le véhicule qui les avait dépassés. Ce dernier a répondu par la négative. Moriba a fait savoir à Baba que c’était un véhicule de Diadié Bah, l’opérateur économique de Niono. Il lui a ensuite dit comme quoi qu’il a reçu une information aux environs de 14 heures le même jour de la part de Lahou, une de ses connaissances vendeur de carburant au marché de Niono. Selon un certain Adama Loka cité par Lahou, «un fait extraordinaire va se produire à Niono dans une semaine à compter de ce dimanche 9 mars 2014».

 

 

Raison pour laquelle, Lahou, selon ses propres termes, lui a dit de prendre soin de lui-même et de faire énormément attention. «Il y a de quoi se poser des questions dans la mesure où le véhicule qui était en partance pour Ségou a fait un demi-tour et s’est garé derrière moi» a laissé entendre Moriba Coulibaly quand il expliquait son aventure. Autrement dit, le véhicule s’est positionné vers la même direction que celle du maire, c’est-à-dire vers Niono. C’est ainsi qu’il a démarré lui aussi son véhicule tout en allant se garer derrière ledit véhicule qui s’était immobilisé pendant un bon moment.

 

 

 

Quand il est sorti de son véhicule, Cheickna Bah a lui aussi ouvert sa  portière. Moriba a pris Cheickna par les colles de sa chemise. Il lui a dit ceci : «vous avez tenu la nuit passée toutes sortes d’insanité à mon égard sur les antennes de votre station radio, radio sahel. Ensuite, ce matin vous avez repris la même chose toujours sur les antennes de votre radio. Je n’étais pas présent à Niono, car je viens de Ségou comme ça. J’ai été pris nommément sur les antennes de votre radio. Ça suffit comme ça. Plus  grave encore, ce que je ne comprends pas c’est que c’est toi qui es le gérant de la boutique de ton père, Diadié Bah. En ce jour de foire hebdomadaire de Niono qu’est-ce que tu es venu faire ici à cette heure qui te trouve généralement dans ta boutique ?»

 

 

 

«Soudain, Mahka Sidi, le directeur de la radio Sahel est venu me prendre par ma gorge en me blessant avec ses ongles. Ensuite, c’était le tour du chauffeur du véhicule aussi de rentrer dans la danse en me prenant par ma ceinture. Tous trois, je les ai trimbalés en direction de  mon véhicule avec ma seule main gauche parce que je connaissais leur intention pour avoir été informé quelques heures avant. Avec ma main droite, j’ai pris mon arme (pistolet) qui n’avait pas de balles pour les dissuader parce que je ne l’avais pas accroché le chargeur. Il y a un conseiller communal à Banakoro, là où l’action s’est déroulée qui m’a supplié. Sitôt, j’ai laissé mon arme.

Ensuite, j’ai pris Mahka Sidi, le directeur de la radio Sahel, leur employé que j’ai malaxé, par finir, il est tombé à même le sol. Entre temps, Cheickna Bah a pris mon arme qui était tombée à terre (parce que je pensais l’avoir remis au conseiller de Banakoro qui est venu me supplier). Leur chauffeur qui les appuyait pour me neutraliser à crier en suppliant son patron Cheickna Bah, en l’appelant à l’apaisement. Cheickna a pris la clé des champs dans le village de Banakoro en possession de mon arme qui était dans son étui, pendant que Mahka Sidi  s’était retiré un peu plus loin derrière leur véhicule avec des cailloux voulant me lapider. J’ai enfin continué avec mon chemin en direction de Niono.

 

 

 

Arrivé à Niono, j’ai expliqué mon aventure au commissariat de police. Quelques instants après, le commandant de brigade de Niono m’a téléphoné de la part du procureur de la République près le tribunal de Ségou qui voulait savoir si c’était vrai que j’ai eu une prise de bec avec  le fils de Diadié Bah. J’ai répondu par l’affirmative. Il m’a encore demandé si j’avais un permis de port d’arme, j’ai dit oui que c’était depuis 2005. J’ai ensuite expliqué tout au juge de paix à compétence étendue de Niono.

 

 

 

Une précision: les balles de l’arme dont je détenais sont au complet depuis que je l’ai payée. Ce sont quatre (4) balles au total».

 

 

 

Le maire de la commune urbaine de Niono dit ne rien comprendre, quand il est venu à Niono le même dimanche soir. «J’ai entendu des gens dire qu’ils ont écouté à la radio Sahel que Cheickna Bah et Mahka Sidi ont donné l’information comme quoi ils sont partis devant un véhicule, ensuite derrière. Et puis, ils ont constaté qu’il n’avait pas de numéro.  Mais, qu’ils avaient su que c’était le véhicule du maire de Niono».

Pour le maire Moriba, la question est de savoir, pourquoi, Cheickna Bah et Mahka Sidi  voulaient chercher à savoir si c’était son véhicule ou pas ?

A en croire le maire Moriba Coulibaly, âgé d’environ 55 ans, dans cette affaire, il n’a jamais été mis en garde-à-vue à fortiori en prison ni à Ségou, ni à Niono, contrairement à toutes les allégations faites par certaines personnes dans la presse. Néanmoins tout comme Cheickna Bah et ses deux autres compagnons, il est allé faire sa déposition à la gendarmerie de Pélengana, à Ségou le lundi 10 mars 2014.

Ce qui explique l’acharnement de l’opérateur économique Diadié Bah contre le maire Moriba Coulibaly de la Commune urbaine de Niono.

 

 

 

Voici le contexte

Au nombre des sujets qui opposent l’actuel maire de la Commune urbaine de Niono à l’opérateur économique Diadié Bah, il y a la gestion du marché à bétail de Niono dont Diadié est le président depuis plus de 10 ans. La récente défaite du même Diadié Bah aux élections législatives de décembre 2013 est un des sujets qui figure également en bonne partie du différend entre les deux hommes.

 

 

 

S’agissant du premier point, c’est-à-dire la gestion du marché à bétail de la commune urbaine de Niono, Diadié en a fait son patrimoine, selon certains habitants de Niono. Il refuse l’alternance. Elu pour un mandat de 3 ans renouvelable une seule fois, Diadié Bah dirige le marché à bétail il y a plus d’une décennie. Toute chose contre laquelle le maire s’insurge parce que la mairie de la commune urbaine de Niono a son mot à dire dans la gestion des fonds générés par le marché. Tenez-vous bien, de sources bien fondées, ledit marché à bétail communément appelé «grabal», fait une recette moyenne de 250 mille francs CFA par semaine.

 

 

 

Quant au deuxième sujet, il s’agit d’un différend politique. Il faut rappeler que l’opérateur économique «le tout puissant» Diadié Bah, en plus du pouvoir économique, veut détenir le pouvoir politique. Raison pour laquelle il est important de rappeler que depuis 2002 Diadié Bah cherche à se faire élire député dans la circonscription électorale de Niono. Mais, en vain. Militant RPM en 2002, il vire à l’ADEMA après la défaite d’IBK à la présidentielle de la même année.

 

 

 

De l’ADEMA, il se retrouve au Mouvement citoyen qui soutenait l’ancien président Amadou Toumani Touré qui sera par la suite transformé en parti politique dénommé PDES. Diadié Bah a ensuite  été militant à l’URD de Soumaïla Cissé avant de se retrouver en 2013 à l’ADP-Maliba dans lequel parti il voulait être député. Classée premier après les résultats proclamés par le ministère de l’Administration territoriale, la liste ADP-Maliba a été battue par l’alliance RPM-SADI après le verdict de la Cour constitutionnelle. Une liste d’ailleurs soutenue par le maire de la commune urbaine de Niono Moriba Coulibaly qui, aux deux tours de la présidentielle, a soutenu la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta contre celle de Soumaila Cissé soutenue par Diadié Bah.

 

 

Le maire Moriba Coulibaly, faut-il le noter, a été élu en tant que candidat indépendant. Sa liste a obtenu en 2009 dans la Commune urbaine de Niono 08 conseillers municipaux. Elle a été suivie par celle de SADI avec 4 conseillers. L’ADEMA et le PDES, son parti en son temps, ont récolté respectivement 04 et 03 conseillers.

 

 

Aussi, Ahmed Diane Séméga, ancien ministre et membre du PDES, quelques mois avant la chute du régime du président Amadou Toumani Touré, sur demande de Diadié Bah a fait un tour à Niono afin de convaincre le maire Moriba Coulibaly à adhérer au PDES. Cette tentative a échoué malgré le fait qu’après la rencontre de Niono, le maire fut invité en Europe par Diadié Bah et le ministre Séméga tous membres du PDS en son temps afin de le convaincre à rejoindre leur rang.

Affaire à suivre !

 

La Rédaction

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