Les 5èmes, 14èmes et 9èmes arrondissements ont déclenché depuis un certain temps, une chasse sans répit aux consommateurs de la Chicha en commune IV. Dans leur traque, ces policiers n’hésitent pas à s’habiller en civile afin de mieux appréhender les contrevenants.
Les commissariats en commune IV sont intransigeants sur la consommation de Chicha. On peut même constater une parfaite collaboration entre le maire, le procureur et les commissaires dans l’exécution de la fameuse décision n°132 du 3 juillet 2019 de la mairie de la commune. A cet effet, il n’y a visiblement aucune négociation possible pour les fils de “hauts placés“. Les policiers opèrent en fonction des indics. Devant chaque infraction, tout le grin est embarqué.
Des jeunes sont habitués à former des grins autour de la Chicha surtout pendant la nuit et jusqu’à des heures tardives. Depuis l’interdiction, les jeunes se réunissent le plus tard possible, dans des coins isolés. Une méthode visiblement contrariée par les policiers. Pour preuve, il n’est pas rare, aujourd’hui de voir dans la nuit, des véhicules de patrouille remplis de jeunes adolescents.
Mamoutou Traoré, un jeune résident à Taliko, confirme que les policiers sont de plus en plus présents : “La semaine dernière, heureusement pour moi, je n’étais pas présent au grin ce soir-là. Vers 2h du matin, les hommes du 5ème arrondissement sont venus et ont embarqué tout le monde sans distinction“, confie-t-il. Les amis de Mamoutou ont dû passer la nuit au violon.
Malgré toutes ces interdictions et sensibilisations, certains de ces jeunes croient toujours que fumer de la Chicha, c’est se détendre et oublier tous les soucis ou toutes les frustrations, tout en pensant que personne ne dira qu’ils sont en train d’utiliser de la drogue.
Alors qu’il a été constaté ces derniers temps que les enfants introduisent les drogues dans la Chicha.
La Chicha est un tube permettant de fumer grâce à un système d’évaporation. La fumée est composée de goudrons, de nicotine, de monoxyde de carbone, d’hydrocarbure et de métaux lourds. Elle constitue 25 % de tabac associé à un mélange et d’arôme de fruit.
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le fumeur de pipe à eau et les personnes exposées à sa fumée encourent les mêmes maladies pulmonaires, cardiovasculaires, et cancérogènes que le fumeur de cigarette.
Lassiné Traoré s’est dit étonné de voir que les maisons de la Chicha sont épargnées par cette mesure. “Je pense que le problème doit être solutionné depuis la source“, dit-il. Faisant allusion à la Chicha house à l’ACI 2000, qui est un endroit où les jeunes consomment ce produit. Lassiné se demande pourquoi les policiers ne mettent pas un coup d’arrêt à cette boite de Chicha.
Un policier pense fort que l’arrêt de la consommation de ce produit est une affaire simple si les populations de la commune coopèrent avec de bonne foi. Ils sont des pères, mères, grands frères, tontons et tantes, qui dépassent les jeunes en pleine consommation du produit mais ne daignent pas lever le petit doigt pour les empêcher ni informer la police. Ce sont ces actions qui encouragent davantage les enfants à consommer sans crainte.
Ibrahima Ndiaye