À la faveur de l’enregistrement du débat télévisé, « Forum des médias », dont l’invité était Ousmane Oumarou Sidibé, président de la Commission, Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), a fait de grandes révélations concernant sa structure. Il était interrogé par les journalistes, Alexis Kalambri, directeur de publication du journal les échos, Chahana Takiou, directeur de publication du journal, 22 septembre et Abdramane Keita, directeur de publication du journal le Témoin. Le thème du débat était: le mandat de la CVJR, la mise en œuvre de son mandat ainsi que les actions menées depuis sa création. C’était le jeudi 13 Avril 2017 à la maison de la presse de Bamako.
Pour rappel, la CVJR a été créée par les plus hautes autorités de l’époque, suite à la crise multidimensionnelle que notre pays a connue dans le but de contribuer à l’instauration d’une paix durable, à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratique sur toute l’étendue du territoire national.
Dans son explication, le président Ousmane Oumarou Sidibé a rappelé que la CVJR a pour mission de faire une justice réparatrice. Il s’agit entre autres, d’enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme individuelle ou collective commisses dans le pays, d’établir la vérité sur les violations des droits de l’homme et les atteintes aux biens culturels en situant les responsabilités et proposer des mesures de réparation ou de restauration, de créer des conditions de retour et de la réinsertion sociale des personnes réfugiées et déplacées etc…
Ces travaux couvrent la période allant 1960 à 2013. Il s’agit des cas violations grave des droits de l’homme notamment pendant la rébellion de 1963, 1991, 2006, 2012 et aussi des assassinats politiques. Elle est aussi compétente pour enquêter sur les récentes violations commises dans notre pays. Selon son président, la CVJR n’a pour rôle de se substituer aux tribunaux, car ses enquêtes sont non judiciaires. Pour lui, la mission de la commission vérité justice et réconciliation diffère d’un pays à un autre. Par exemple, pour la nôtre, il a indiqué que l’amnistie n’est pas prévue contrairement à celle d’Afrique du Sud.
S’agissant de la mise en œuvre de son mandat, Ousmane Oumarou Sidibé a précisé que le fonctionnement de la CVJR a pris un peu de retard suite aux contraintes administratives. Mais depuis le 3 janvier 2017, les antennes régionales sont opérationnelles notamment l’antenne régional de Bamako qui couvre le district de Bamako et les régions de Kayes et Koulikoro. Celle de Ségou couvre la région de Ségou et Sikasso, celle de Mopti couvre la région de Mopti, l’antenne de Tombouctou couvre la région de Tombouctou et Taoudeni, celle de Gao couvre la région de Gao et Ménaka et celle de Kidal couvre la région de Kidal. Il a toutefois été clair sur l’indépendance du CVJR : « depuis la mise en place du CVJR, nous n’avons reçu de pression de qui ce soit, ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Bien vrai que je suis de l’opposition mais je travaille librement ainsi que les autres membres et les moyens mis à notre disposition nous a permis jusque là de bien mener notre mission tant à l’intérieur du pays comme à l’extérieur », même si il a reconnu que les besoins n’ont jamais été satisfaits à 100% .
Quant aux actions menées par sa structure depuis sa mise en place Ousmane Oumarou Sidibé asouligné l’élaboration du règlement intérieur de la structure, les visites effectuées aux notables et personnes ressources, les visites dans les camps de réfugiés et le recrutement du personnel pour les antennes régionales qui a permis leur opérationnalisation dont plus 3000 dépositions ont été enregistrées et 100 victimes identifiées qui ont besoin d’accompagnement pour leur réinsertion à la date d’aujourd’hui. Il a profité de cette occasion pour saluer les partenaires qui accompagnent la structure pour l’atteinte de son objectif notamment la GIZ, la coopération suisse, la division droits de l’homme de la MINUSMA pour le soutien logistique surtout la création prochaine d’une centrale de base des données. Auparavant il demandé l’accomplissement de la presse pour une bonne compréhension des missions du CVJR par la population.
Mamadou Nimaga