Suite à la visite du directeur des Avocats Sans Frontières de Canada au Mali, le directeur général de la Commission Vérité Justice Réconciliation (CVJR), Ousmane Oumarou Sidibé et celui des Avocats Sans Frontières (ASF), Pascal Paradi ont animé un point de presse. C’était le mercredi, 12 juin à l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondine Bèye.
Le président de la Commission Vérité, justice et réconciliation (CVJR), Ousmane Oumarou Sidibé s’est dit ravi de rencontrer la presse) propos des activités de l’institution et sa collaboration avec Avocats sans frontière. Et d’indiquer que le travail de la CVJR a permis d’obtenir des résultats importants. Selon lui, plus de 13 000 dépositions sont réalisées à titre individuel et collectif grâce au courage des victimes ; qui ont livré leurs témoignages auprès des antennes régionales de la CVJR. « De plus, les victimes des zones éloignées ont été rejointes par les équipes mobiles de la CVJR; une stratégie d’enquête a été élaborée par la CVJR et ne fera d’enquêtes judiciaires cas par cas sur le terrain. Une équipe d’enquête composée d’enquêteurs et d’analystes a été recrutée. Elle travaillera sur des cas emblématiques de violations graves des droits de l’homme » a-t-il déclaré.
A le croire, la corroboration des témoignages des victimes se fait à Bamako, et pour cela, la CVJR dispose, d’une base de données où les témoignages des victimes sont vérifiés pour voir s’ils correspondent réellement au mandat de la CVJR, de la cartographie des violations graves des droits de l’homme et de l’étude sur l’écoute des grands témoins, qui apporte une analyse contextuelle sur les violations. « Les audiences publiques débuteront au mois d’octobre avec la participation de la presse nationale et internationale. Elles font aussi partie de la recherche de la vérité. Les audiences seront centrées sur le témoignage des victimes, qui ont subi des violations graves des droits de l’homme, notamment les atteintes aux libertés fondamentales, les atteintes à l’intégrité physique y compris les violences sexuelles et les violences ayant touchés les enfants » a-t-il expliqué.
A en croire Ousmane Oumarou Sidibé, la CVJR propose une politique de réparation et un avant-projet de loi à l’Etat, mais ne met pas en œuvre les réparations. Et d’affirmer que la politique de réparation que la CVJR va proposer au gouvernement est adaptée au contexte du Mali et tient compte de sa faisabilité sur le plan institutionnel et économique.
Le président de l’organisation internationale Avocats Sans Frontières, Pascal Paradi, a, pour sa part, indiqué que sa structure donne un appui technique à la CVJR. « Il y’a eu un autre dialogue entre la CVJR et les institutions impliquée dans le processus de sortie de crise. La CVJR est un élément central de ce processus pour la paix. Les Maliens et l es Maliennes peuvent être très fiers de la CVJR et des travaux qu’elle a eu à réaliser. Nous invitons les Maliens à participer et à être présents aux audiences » a-t-il conclu.
Abréhima GNISSAMA (stagiaire)