Le président de la Commission dialogue et réconciliation Mohamed Salia Sokona et ses 33 membres ont été officiellement installés, le jeudi 25 avril 2013 par le Pr Dioncounda Traoré, président de la République par intérim. Mais jusqu’à présent, cette structure a de la peine à fonctionner. Où se situent les problèmes? Lire notre analyse.
Il faut reconnaitre que le dialogue et la réconciliation sont nécessaires avant la tenue des élections générales qui permettront à notre pays de partir sur une nouvelle base. Malheureusement jusqu’à présent, la Commission dialogue et réconciliation (CDR) reste dans des difficultés d’ordre divers à commencer par sa composition.
En effet, le Collectif des ressortissants du nord (COREN) qui se disait non représenté l’a finalement rejoint par une correspondance adressée au président de la République par intérim. Affirmant sa volonté d’adhérer au processus en cours il a proposé deux représentants. Menti Ag Mohamed Rissa réputé par sa connaissance des régions du nord et des groupes ethniques. Le COREN souhaite que celui-ci soit le vice président de la commission parce qu’il faisait partie des groupes signataires du Pacte national de 1992.
Ensuite, Mohad Fald Oul Mohamed ingénieur hydraulicien, secrétaire de l’Association pour le développement du cercle de Bourem et secrétaire au développement du COREN.
Ainsi à travers de multiples déclarations, les différentes couches et communautés du nord Mali ont exigé au gouvernement transitoire leur représentativité au sein de la Commission dialogue et réconciliation (CDR).
Celle-ci est-elle l’émanation du peuple? Ses membres ont-ils été nommés à partir des choix et consignes du président par intérim ou en s’inspirant de la feuille de route votée par l’Assemblée nationale? Ces interrogations méritent des réponses lucides pour éviter d’éventuels problèmes. En tout cas, les critères de désignation des membres de la commission restent méconnus du public.
Défis immenses aux résultats incertains
Quant aux tâches elles peuvent être analysées sous trois angles. Cependant, la principale consiste à mettre fin aux conflits opposant pros et antis putschs autrement dit entre protagonistes du FDR et de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM). En réalité, il n’y a pas de conflit entre les Maliens car les querelles internes semble-t-il ont été mises à côté depuis la mesure de l’état d’urgence instaurée pour soutenir les missions des forces armées et de sécurité.
Alors le dialogue et la réconciliation vont-ils se faire sur quelle base? Parce que cette commission est également considérée comme un moyen pour le gouvernent actuel de dialoguer avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). On s’accorde à dire que la France exige au préalable des pourparlers avec ces bandits avant l’ultime étape consistant à recourir aux armes. Mais, comment peut-on dialoguer avec des individus malintentionnés et apatrides qui ont pris des armes contre leur propre pays?
Au nom du racisme et de l’indépendantisme, le MNLA a égorgé nos soldats et tué de paisibles citoyens. Qu’il représente ou pas l’ensemble des communautés tamasheq du Mali, il ne devrait pas commettre ces atrocités.
Il ne constitue qu’un groupuscule armé qui veut satisfaire ses intérêts au détriment de ceux de tout un pays. Du coup, les discussions ne doivent pas se concentrer sur cette seule fraction quand on sait qu’il y a aussi tant d’autres. Mais en cas de dialogue, les autorités maliennes doivent exiger la reconnaissance de l’intangibilité territoriale, le désarment et la démobilisation des groupes, la renonciation à l’autodétermination ou à l’autonomie et la traduction devant les juridictions nationales et internationales des auteurs et commanditaires d’homicide tant des forces de défense que des éléments de différents mouvements armés.
Si les groupes refusent ces principes ils doivent être matés. Notons que les responsables de crise et de guerre au Mali dont certains sont encore dans ce gouvernement transitoire doivent répondre de leurs actes dans les mois à venir devant les juridictions compétences du pays. Lorsque toutes les couches et communautés seront valablement représentées, la Commission dialogue et réconciliation (CDR) doit mettre en exergue ses objectifs à atteindre pour éviter ses échecs. Elle doit aussi déterminer la durée de sa mission, publier un rapport détaillant ses conclusions et dégager les perspectives de sa transformation. Car, jusqu’à présent tous ces aspects ne sont pas divulgués par les autorités de la transition.
Pour finir, à souligner que Mohamed Salia Sokona président de la commission n’est pas connu du grand public. Pourtant, il fut ministre de la défense lors du second mandat de l’ex président Alpha Oumar Konaré avant d’être ambassadeur du Mali au Burkina Faso et à Paris. Enfin, à souligner que le jeudi 25 avril 2013 les leaders de certains partis politiques, les partenaires techniques et financiers, les membres de la société civile, les ambassadeurs et représentations diplomatiques au Mali ainsi que la presse ont pris part à la cérémonie officielle d’installation de la Commission dialogue et réconciliation (CDR).
S .DIARRASSOUBA
MISSION DE TIEBLE ET CETTE COMMISSION? ON CREE TROP DE STRUCTURES POUR NE RIEN FAIRE OU FAIRE PLAISIR AUX UNS ET AUX AUTRES. IL AURAIT DU METTRE CE MONSIEUR PRESIDENT DE CETTE COMMISSION? TOUT CA POUR DONNER DE LA PLACE AUX UNS ET AUX AUTRES.
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