Commission de la condition de la femme de l’ONU : De quoi s’agit-il ?

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La Commission de la condition de la femme (CSW ou UNCSW) est une Commission fonctionnelle du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) exclusivement consacrée à la promotion de l’égalité des sexes et de la femme.

Chaque année, des représentants des Etats membres se réunissent au siège des Nations Unies à New York pour évaluer les progrès accomplis au niveau de l’égalité des sexes, identifier les défis, établir des normes mondiales et élaborer des politiques concrètes pour promouvoir l’égalité des sexes et la promotion des femmes à travers le monde. Créée par la Résolution 11 du 21 juin 1946, la Commission de la condition de la femme prépare des recommandations pour le renforcement des droits des femmes dans les domaines politique, économique, social et éducatif. Elle soumet également des recommandations au Conseil (ECOSOC) sur les questions urgentes concernant les droits de la femme qui nécessitent une attention toute particulière. La Commission se compose d’un représentant de chacun des 45 Etats membres élus par le Conseil sur la base d’une répartition géographique équitable : 13 membres d’Afrique, 11 d’Asie,  9 d’Amérique Latine et des Caraïbes, 8 d’Europe occidentale et autres Etats, et 4 d’Europe orientale. Les membres sont élus pour une période de quatre ans.

L’ONU-Femmes est chargée de fournir un appui technique à la Commission, de faciliter la participation de représentants de la société civile dans la session annuelle de la Commission et de coordonner les manifestations parallèles organisées par les Nations Unies au cours des sessions. ONU-Femmes a été créée en 2010 par l’Assemblée générale des Nations Unies pour accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes. Au cours de ces deux dernières années, elle a obtenu de nombreux résultats pour les femmes et les filles, appuyé des initiatives visant à mettre fin à la violence contre elles tout en leur conférant un rôle central dans la consolidation de la paix, en assurant la promotion de leur leadership et leur participation politique et en renforçant leur autonomisation économique. Cependant, les conclusions concertées sur les thèmes prioritaires fixés pour chaque année sont le principal résultat de la Commission sur la condition de la femme. En effet, ces conclusions contiennent une évaluation des progrès, lacunes et défis à relever, en particulier des recommandations concrètes pour l’action des gouvernements, des organisations intergouvernementales et d’autres institutions, acteurs de la société civile et parties prenantes concernées, et à mettre en œuvre aux niveaux local, régional, national et international.

Cette année, la 57è session de la Commission des Nations Unies sur le statut de la femme se tiendra en mars 2013 à New York et traitera de «l’élimination et la prévention de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles ». Suite à un atelier  préparatoire, les femmes maliennes ont d’ores et déjà fait une déclaration dans laquelle elles réaffirment partager les souffrances des hommes, femmes et enfants du Nord restés sur place pour affronter les souffrances, meurtris dans leur chair et leur âme, réfugiés dans les pays voisins ou déplacés à l’intérieur du pays. Elles condamnent les viols et violences, les mariages forcés, l’esclavage sexuel, le manque de libertés individuelles et collectives dont les femmes et les filles sont victimes au Nord du Mali. Elles lancent un appel aux autorités pour la mise en œuvre de toutes les dispositions utiles pour le rétablissement de l’Etat de droit pour que l’Etat s’acquitte d’une de ses missions régaliennes : la protection des personnes et de leurs biens. Elles demandent aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires et adéquates pour traduire devant les juridictions compétentes les auteurs des crimes commis et leurs complices, de développer et appliquer une politique (stratégie) efficace de participation des femmes à toutes les étapes du processus en leur assurant une représentativité qualitative et quantitative dans les instances de prise de décision et de négociation pendant et après la Transition.

Les femmes maliennes appellent les organisations de la société civile féminine, africaine et internationale à manifester leur solidarité et appui aux femmes du Mali qui luttent pour protéger leurs droits humains. En outre, elles appellent la communauté internationale à accompagner et soutenir les efforts de paix et de sécurité du Mali, la représentation des femmes à au moins 30% dans les organes de gestion de la crise (transition et post crise), de négociation, de gouvernance politique et au processus électoral à tous les niveaux suivant l’esprit de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Elles réclament aussi un plaidoyer pour la réparation des préjudices subis par les victimes de viols et la prise en charge de toutes les victimes de violation de droits humains. Deux points essentiels de cette déclaration sont à retenir : la mise en place d’un vaste programme de renforcement des capacités en médiation, négociation, prévention, gestion des conflits et consolidation de la paix au bénéfice des femmes aux niveaux local et national ; la mise en place d’un Fonds d’appui pour leur autonomisation et pour l’assistance aux femmes et aux filles rendues vulnérables par la crise.

Salimata Fofana

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