Commerce ambulant des jeunes diplômés : L’autre porte de sortie du chômage

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Depuis quelques années, face à la sempiternelle question du chômage des jeunes dans notre pays, beaucoup  de diplômés à la sortie des écoles et mêmes de l’université n’hésitent plus à aller tenter leur chance dans le secteur informel.
Ils sont aujourd’hui très nombreux, ces jeunes gens, à « gagner leur vie à la sueur de leur front ». Il s’agit des jeunes commerçants  ambulants qui se « débrouillent » pour joindre les deux bouts. Par manque de débouchés, ces jeunes diplômés se sont lancés dans  le secteur du commerce pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Très  tôt le matin, les alentours des feux tricolores  sont pris d’assaut par ces vendeurs ambulants. Avec sous les bras et au tour du cou divers articles : porte-monnaie, ceintures, bonnets, petits déodorants pour personnes et voitures, ils déambulent entre les véhicules à la recherche des clients. Histoire de faire une recette acceptable avant la tombée du jour. Ces jeunes sont là tous les jours et  même les jours fériés et peuvent vendre entre 1000 à 10 000 FCFA d’articles par jour. Selon S. Doumbia , jeune  diplômé du collège  Moderne technique (CMT)  que nous avons rencontré au rond point de l’indépendance: «  après mes études  pour ne pas rester à la maison sans rien faire, j’ai jugé nécessaire d’emprunter ce chemin. En attendant de réussir au concours d’entrée à la fonction publique ». Même son de cloche chez I. Coulibaly, un compagnon d’infortune de M. Doumbia,  lui aussi diplômé de la Faculté des sciences juridiques et politique(FSJP), regrette de n’avoir pas même eu un seul lieu de stage après de longues études, ni un boulot pour acquérir une petite expérience professionnelle. Une qualité qui est tout le temps recommandé dans les avis d’offre d’emplois. «Mais grâce  à ce petit métier,  j’arrive à supporter  un peu le coup », nous explique, très amer, notre interlocuteur. Une troisième personne nous rejoint dans la discussion et dit : « j’ai  abandonné les bancs au profit du commerce  dans le rêve de devenir un grand commerçant. Car on se rend compte que beaucoup de nos grands commerçants de la place sont passés par ce chemin ».
Boubacar Sidiki TRAORE, Stagiaire

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