Contribuer au changement de comportement positif des communautés par rapport aux violences sexuelles et sexistes. Tél est l’objectif d’un atelier de formation organisé le mardi 10 octobre par l’APDF avec le soutien de son partenaire IHRDA à l’endroit des membres du pool de défenseurs des droits des humains, mais aussi d’autres ONG qui évoluent dans le même domaine. C’est le Centre Aoua Kéïta qui a servi de cadre aux travaux.
La rencontre était présidée par la présidente nationale de l’APDF, Mme Diawara Bintou Coulibaly, qui avait à ses côtés le formateur, l’avocat Me Lassana Diakité, la chargée de programme de l’APDF, Mme Koné Aminata Diakité…
Cet atelier de formation à en croire les initiateurs se justifie par le fait que la plus part des violences sont conjugales. Des études menées sur le terrain, il ressort que presque une femme sur deux (49%) de 15-49 ans en union ou en rupture d’union a subi à un moment de sa vie des actes de violence émotionnelle, physique et/ou sexuelle dans son foyer. “Parmi les femmes ayant subi des actes de violence sexuelle ou physique à un moment quelconque, 33% ont été blessées. Au cours des 12 derniers mois, ce pourcentage a atteint 41%”, révèlent les organisateurs. C’est pourquoi, selon la présidente nationale de l’APDF, Mme Diawara Bintou Coulibaly, cette activité de sensibilisation et d’éducation aux droits des femmes permettra de relever le défi de la prévalence de la violence sexuelle et sexiste. Elle contribuera également à identifier les incidents de violence sexuelle et sexiste dans les communautés, ainsi que les voies et procédures disponibles localement pour signaler les violations, y compris le pool et ses membres.
En clair, ce renforcement de capacités sera mis à profit pour outiller les participants, à les amener à connaitre la prévalence de la violence sexuelle et sexiste, de renforcer les capacités des participants sur les moyens d’identifier les incidents de violence sexuelle et sexiste dans les communautés. Ils seront aussi mis à niveau sur les voies et procédures disponibles localement pour signaler les violations.
La présidente nationale de l’APDF a salué le partenariat fécond qui existe entre sa structure et l’IHRDA qui est aussi leur partenaire d’accompagnement auprès de la Cour africaine des droits de l’homme. Un partenariat qui a conduit, selon elle, à la création d’un pool de défenseurs des droits humains constitué de 10 ONG pour pouvoir accompagner les survivantes des BVG.
“Il est impératif que nous travaillons en synergie pour pouvoir défendre les droits des femmes pour qu’ensemble on trouve des solutions adéquates afin que les violences à l’égard des femmes puissent diminuer au Mali”, a soutenu la présidente nationale de l’APDF. Abdoulaye Kéïta, juriste dans un cabinet d’avocat, a apprécié à juste titre l’importance de cette formation.
“Ce n’est pas la première fois que nous recevons une formation pareille de la part de l’APDF qui nous sollicite fréquemment avec des dossiers sur la protection des droits des femmes. Cette mise à niveau a été utile à plus d’un titre pour nous dans le cadre de la protection et la défense des droits des femmes”, a soutenu Kéïta.
Notons qu’en plus des membres du pool de défenseurs des droits humains, d’autres organisations de défense des droits de l’homme et des cabinets d’avocats ont pris part à cette formation.
Kassoum Théra