Commémoration des événements de Mars 1991 : Vers une Charte d’éthique et des valeurs !

0

Sur instruction du Président de la Transition, un document référentiel intitulé «Charte d’Ethiques et des Valeurs au Mali» est en cours d’élaboration. Un document inspiré des principes,   us et coutumes ancrés dans les valeurs ancestrales et dans la civilisation universelle», a révélé le ministre Guindo lors du traditionnel colloque organisé sur les évènements de mars 1991.

La direction de la Pyramide du Souvenir a respecté la tradition en abritant la conférence-débats sur les évènements de mars 1991. C’était sous la présidence du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.

«Les institutions face à l’effritement des normes d’éthique et des valeurs au Mali». Tel était le thème de la conférence-débat cette année. Après les mots de bienvenue du représentant du maire de la commune III de Bamako, le ministre Guindo a remercié la direction de la Pyramide du Souvenir pour cette initiative.

Selon le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, le thème permet de jeter un regard critique sur la situation sociopolitique de notre pays. Car l’effritement des normes d’Ethiques et des Valeurs au Mali a engendré diverses conséquences sur nos comportements de tous les jours. Tels  l’irrespect des règles de la vie commune, la perte des valeurs morales, l’effritement du tissu social et de l’autorité morale, l’affaissement de l’autorité de l’Etat. Des dérives avec leurs corollaires de corruption, d’incivisme, de dépravation des mœurs, de déviance, de délinquance etc.

Le ministre Guindo a déclaré que pour juguler des fléaux comme cette crise identitaire et sociale, la dégradation continuelle de nos valeurs culturelles ancestrales, une réponse urgente et appropriée s’avère nécessaire afin d’éviter un effondrement total de notre société. «Dans cette perspective, sur instruction du Président de la Transition, un document référentiel intitulé «Charte d’Ethiques et des Valeurs au Mali» est en cours d’élaboration. C’est un document référentiel inspiré des principes, des us et coutumes ancrés dans les valeurs ancestrales et dans la civilisation universelle», a-t-il rassuré.

Des sous-thèmes édifiants

«Les institutions face à l’effritement des normes d’éthique et des valeurs au Mali». Sous la supervision du Comité scientifique du colloque avec à sa tête Pr. Famagan Oulé Konaté, le thème a été abordé par les panélistes sous divers angles de sorte à faciliter l’élaboration de «la Charte d’Ethique et des Valeurs au Mali». Ils ont pour noms Ouattara Djénébou Koné, Dr. Morikè Dembélé, Dr. Ibrahima Dama, Pr. Adama Diokolo Coulibaly et Birama Diakon.

Dans sa communication «la Famille face à l’effritement des normes, d’éthiques et des valeurs au Mali », Mme Ouattara Djénébou Koné, inspecteur de la jeunesse et de sport, a expliqué que la famille est confrontée à une crise identitaire et sociale caractérisée par l’individualisme et la dégradation continue de nos valeurs culturelles ancestrales. «La population malienne doit s’inspirer des principes des us et des coutumes ancrées à la fois dans nos valeurs ancestrales et dans la civilisation universelle pour éviter l’effondrement de notre pays», a-t-elle alors recommandé.

Dr Morikè Dembélé a développé le sous-thème «Fragilité et résilience de l’école face à l’effritement des normes d’éthique et des valeurs». Pour lui, les raisons de l’effritement de ces normes   observées en milieu scolaire sont la promotion et diffusion d’images de la réussite facile, l’attachement aux biens matériels par l’accumulation, la marchandisation de la «chose scolaire»  les attitudes et les pratiques affairistes et clientélistes.

«Religion entre éducation et déviance : quel langage normatif pour le retour à nos valeurs sociétales ? » est le point soulevé par Pr. Adama Djokolo Coulibaly. Il avait fait une analyse des concepts de religion et de croyance, les liens entre religion et éducation et la responsabilité des religions dans l’effritement de nos valeurs sociétales.

Birama Diakon, Directeur national de la bibliothèque et de documentation, a axé son intervention sur «les religions face à l’effritement des valeurs et des normes éthiques.» Il a démontré que la religion joue un rôle ambivalent, c’est-à-dire la construction du lien social mais aussi la destruction de la cohésion sociale au Mali. Quant au dernier panéliste, Dr. lbrahima Dama, il a accentué sa communication sur «l’éducation à la citoyenneté dans la reconstruction de l’Etat du Mali». En effet, il a dégagé les raisons de la crise de la citoyenneté au Mali. «L’éducation citoyenne dans la refondation permet à l’Etat d’avoir des citoyens respectueux avec des valeurs sociétales telles que le travail, la discipline, la solidarité, le sens de l’honneur, la séniorité, le civisme, etc. » a-t-il ajouté.

Le Président du comité scientifique du colloque,  Pr. Famagan Oulé Konaté et la directrice de la Pyramide du souvenir, Mme Fadima Coulibaly, ont remercié le ministre, les conférenciers et les participants pour la réussite de cette journée de commémoration des martyrs des évènements de mars 1991.

Au nom du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, Mamadou Cissé, conseiller technique, a rassuré l’assistance que les recommandations formulées seront prises en compte.

Boubacar Idriss Diarra

Commentaires via Facebook :