Commémoration de la révolution de mars 1991 : Hommage aux martyrs de la lutte démocratique du peuple malien

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Ayant souvent voué aux gémonies le combat des acteurs du mouvement démocratique, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga peut-il célébrer la date anniversaire de la révolution de mars 91 ?

26 mars 1991-26 mars 2022. Déjà, 30 ans qu’une révolution populaire a conduit au renversement du régime de feu le Général Moussa Traoré. Ce fut le couronnement d’un soulèvement du peuple malien dans son écrasante majorité en faveur de l’ouverture démocratique. Celle-ci fut fatale pour le régime du Général Moussa Traoré, dont un fervent défenseur avait pour nom Choguel Kokalla Maïga.

Alors fraîchement rentré de l’ex-URSS, et diplômé en télécommunications, Choguel Kokalla Maïga avait eu le courage et la témérité de naviguer à contre-courant pour  défendre ce que l’on avait appelé « l’héritage de Moussa ». Il avait alors subi les foudres de nombreux leaders politiques et des associations, déterminés à instaurer et à consolider le pluralisme sociopolitique et diverses libertés démocratiques. Ce qui n’a pas été un combat acquis d’avance, tant les forces conservatrices et rétrogrades ont tenté une forme de restauration, avant de se buter à la détermination patriotique d’un peuple décidé à tourner la page et inscrire le pays dans une nouvelle ère.

Mais, après moult péripéties et un parcours assez tumultueux, le Mali démocratique enregistrera des avancées, mais aussi des déceptions. Ce qui conduira finalement à la révolution de juin à août 2020, aboutissant au renversement du régime d’un certain Ibrahim Boubacar Kéita. Et l’une des chevilles ouvrières de ce mouvement contestataire, le M5-RFP est le porte-parole de son comité stratégique, Dr Choguel Kokalla Maïga, qui finira par devenir le « Premier ministre de la rectification de la Transition ». Celui-ci ne se fera pas prier en dégainant contre le parcours démocratique, dont il trouve le bilan démocratique négligeable. Le mouvement démocratique n’a eu pour mérite, à le croire, que la multiplication du nombre des partis politiques. Ce fut un tollé !  Quid des martyrs, dont le sacrifice ultime a permis de renverser la dictature, conquérir les libertés d’association, de manifestation, d’expression, de presse, de religion, etc. ?

Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, l’ouverture démocratique a été un échec ! Une prise de position fortement critiquée par les états-majors politiques, qui  ont dénoncé les diatribes et le discours clivant du Premier ministre de transition. Dès lors, les uns et les autres attendaient de pied ferme le chef du gouvernement lors de la commémoration de la date anniversaire de la révolution du 26 mars. Choguel pouvait-il dans ce contexte rendre hommage aux martyrs de la lutte démocratique du peuple malien ? L’on en doutait. C’était sans compter avec l’agenda du Premier ministre, visiblement dans l’inconfort de devoir célébrer ceux qui ont donné leur vie pour que le Mali démocratique soit.

Dr Choguel Kokalla Maïga a simplement choisi de caler sa mission au Qatar sur la commémoration du 26 mars 2022. Ce qui a déplu à ses alliés politico-stratégiques du M5-RFP, dont Me Mountaga Tall, Konimba Sidibé, Cheick Oumar Sissoko, Modibo Sidibé, Me Mohamed Aly Bathily et d’autres.

L’on s’est même demandé comment les « colonels dirigeants » du pays apprécient-ils cette pirouette du Premier ministre de Transition. Une moue ou une gêne dissimulée ? Ce qui n’a pas empêché le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta de présider la cérémonie commémorative de cet événement. « Au-delà du rituel, la journée du 26 mars est un symbole fort pour tous les Maliens que j’invite d’ailleurs à plus de cohésion, de détermination et surtout de sérénité », a indiqué le chef de l’Etat. Comme pour dire que le discours clivant du Premier ministre doit céder la place au rassemblement des Maliens afin de relever les nombreux défis auxquels le pays fait face.

 Boubou SIDIBE/maliweb.net

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1 commentaire

  1. Notre pauvre pays avec ses dirigeants irrationnels et irrespectueux des vérités réelles de la nation depuis toujours. Nous nous demandions si le PM était ici lors de ce grand mouvement, il arrive même à dire que les jeunes qui sont morts n’étaient pas des élèves, quelle ignominie? Où était le PM lors de cette grande révolution? Comme pour consolider sa pensée sur ss déclarations, il n’a pas voulu être là pour la commémoration de cette révolution connue de tous les maliens sauf le PM, nous sommes dans quel pays?

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