Dans le cadre de la Commémoration de la Journée Internationale de la Fille, les responsables du Comité de Pilotage de la Campagne SWOC « Stop à la guerre contre les Enfants » de Save The Children ont animé un point de presse, le jeudi 14 octobre 2021, à la Cité des enfants de Bamako pour inviter le gouvernement malien à faire appliquer les lois existantes qui fixent l’âge du mariage et relever l’âge minimum légal du mariage à 18 ans pour les filles.
Ce point de presse était animé par le Président du parlement des enfants du Mali, Nouhoum Chérif Haïdara, président du comité de pilotage de la Campagne SWOC de Save The Children, la secrétaire générale du comité de pilotage, Sira Tounkara et des autres membres du comité comme Mariam Keïta, Aminata Cissé, Goundo Odette Keïta.
Selon Nouhoum Chérif Haïdara, malgré les dispositions prises par les décideurs, beaucoup reste à faire en termes de protection des enfants. « Les enfants sont victimes de conflits armés qui détruisent les infrastructures scolaires et qui ont un impact sur leur vie, nous continuons à enregistrer beaucoup de cas de mariage d’enfants avec des conséquences désastreuses sur la santé physique et mentale des filles », a-t-il dit.
A sa suite, Mariam Keïta a fait savoir qu’ au Mali, le taux de mariage d’enfants reste élevé et est considéré comme faisant partie des 25 pays au monde ayant les taux les plus élevés de mariage de mineurs selon le document de stratégie nationale multisectorielle pour mettre fin au mariage d’enfants.
A ses dires, la pratique du mariage d’enfants est profondément liée à l’inégalité de genre, à la pauvreté, mais aussi à certaines traditions et pratiques sociales néfastes. « Les résultats de la sixième édition de l’Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSM VI), réalisée en 2018 indiquent que 18% des filles maliennes sont mariées avant l’âge de 15 ans; 53% le sont avant l’âge de 18 ans ; 15% des cas de fistule, de prématurité et de décès maternels précoces surviendraient chez les adolescentes. 87 % des incidents vérifiés de violence sexuelle contre des enfants touchés par des conflits armés sont commis contre des filles », a-t-elle dit.
Face à ces chiffres alarmants, la conférencière, Mariam Keïta a invité le gouvernement malien à faire appliquer les lois existantes qui fixent l’âge du mariage et relever l’âge minimum légal du mariage à 18 ans pour les filles, à assurer la validation politique et l’adoption d’une stratégie nationale visant à mettre fin au mariage des enfants pour apporter une réponse plurisectorielle dans la lignée de la Campagne de l’UA (Union Africaine) ; et à accorder la priorité à l’éducation des filles, en rendant l’enseignement obligatoire et en permettant aux filles de rester scolarisées jusqu’à leurs 18 ans.
Aguibou Sogodogo