Depuis 2013, M. Ibrahim Boubacar Keïta a mis en place un système oligarchique et ploutocratique de prédation fondée sur la corruption et l’impunité qui ont gravement impacté l’ensemble des secteurs de la vie sociale, économique, politique, administrative, culturelle et aussi la situation sécuritaire du Mali.
Le pouvoir d’achat des Maliens, l’Ecole, l’Emploi des jeunes, la Santé, les Infrastructures… ne font absolument pas partie des soucis de IBK et de son régime.
Cette façon de gérer qui a inexorablement entraîné l’affaissement de l’Etat et l’a empêché d’assumer ses fonctions régaliennes de défense, de sécurité et de développement, a conduit le Mali au bord du gouffre et compromet aujourd’hui la stabilité dans le Sahel, voire dans la Sous-région.
Des violations récurrentes des principes constitutionnels de sauvegarde de l’intégrité territoriale et de souveraineté du Mali, de séparation des pouvoirs, de délégitimation des institutions de la République, de protection des droits et libertés des personnes et de leurs biens, sont devenues des pratiques quotidiennes.
Pire, le Peuple malien a assisté à la confiscation des mécanismes républicains et démocratiques par la systématisation des fraudes qui ne permettent plus aux élections de jouer leur rôle régulateur, notamment lors du scrutin présidentiel de 2018 et des deux (2) tours de l’élection législative de 2020.
Depuis plusieurs semaines, le Peuple malien, sous la férule du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), a décidé de prendre son destin en main en se mobilisant massivement, avec détermination, sans violence et dans le respect de la loi sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, contre le régime incompétent et anti-républicain de M. Ibrahim Boubacar Keïta, dont la malgouvernance menace dangereusement l’existence même de notre Pays en tant qu’Etat, Nation,
Démocratie et République laïque.
Du silence méprisant aux simulacres de solutions violant allègrement la Constitution du Mali, le régime de M. Ibrahim Boubacar Keïta est passé par des actes de diversion, de bâillonnement et de pressions tous azimuts, sur fond de folles répressions et exécutions sommaires préméditées par l’usage des forces antiterroristes lourdement armées, d’arrestations arbitraires, de condamnations judiciaires expéditives à l’encontre des citoyens pacifiques et des responsables du M5-RFP, grossissant ainsi chaque jour le lot des détenus et prisonniers politiques au Mali.
Plutôt que de trouver des solutions politiques attendues par le Peuple malien, ils opèrent par des bricolages institutionnels, en plus des actes de répressions policières et judiciaires.
C’est le lieu, pour le M5-RFP, de saluer le patriotisme du Peuple malien et sa Jeunesse engagés à défendre l’idéal d’un Mali nouveau par l’exercice de son droit constitutionnel de désobéissance civile, mais aussi des avocats et citoyens épris de paix et de justice, qui œuvrent inlassablement à défendre les personnes arbitrairement arrêtées et condamnés, mais également à porter plaintes devant les juridictions nationales et internationales contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises à travers l’utilisation des forces antiterroristes.
Nous saluons tout particulièrement l’engagement sans faille des Maliennes et Maliens de la Diaspora, le soutien des Populations, des partis politiques et organisations de la société civile des pays de la sous-région et du reste de l’Afrique, des militants panafricains en Europe et à travers le monde, qui défendent avec abnégation le combat du
Peuple malien.
C’est également le lieu de déplorer que pour toute réponse aux demandes légitimes du Peuple exprimées à travers le M5-RFP et son autorité morale l’Imam Mahmoud Dicko, M. Ibrahim Boubacar Keïta pousse loin le déni de réalité en insinuant contre le M5-RFP l’épouvantail d’un « mouvement de quelques politiciens mécontents utilisés par un chef islamiste pour installer un État théocratique au Mali ». Quelle hérésie et quelle insulte au Peuple malien engagé résolument à instaurer la démocratie et à assurer le développement dans une République laïque !
Nous rendons hommage aux 23 morts et plus de 150 blessés des journées de folles répressions des 10, 11 et 12 juillet 2020, des jeunes fauchées par de balles réelles assassines, et aux milliers de victimes civiles et militaires, nationales et étrangères, des journalistes et leaders politiques disparus, qui ont payé de leur vie et de leur liberté les errements du régime.
Aussi, nous réitérons l’exigence de libération immédiate de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition, dont le régime dit connaître et discuter avec les ravisseurs, et promet sa libération « bientôt » : M. Ibrahim Boubacar Keïta, « bientôt » c’est quand ? La Famille de l’Honorable Soumaïla Cissé espère, le Peuple malien attend : « bientôt » c’est quand ?
C’est le lieu d’appeler toute la Communauté internationale à mieux s’impliquer aux côtés du Peuple et non d’un homme et de son régime, pour aider à engager le Mali sur la voie de la sécurité, de la paix et de la prospérité socioéconomique, à travers une gouvernance responsable et vertueuse, au lieu de laisser la CEDEAO imposer des résolutions qui violent ses propres textes et la Constitution du Mali, pour ainsi nous mettre sous tutelle internationale du fait de l’échec de M. Ibrahim Boubacar Keïta, en témoigne la récente reconstitution de la Cour constitutionnelle et l’exigence de démission des députés contestés.
Le Peuple du Mali a droit aux mêmes égards exprimés en faveur de ceux du Burkina Faso, de Gambie, d’Algérie, mais aussi du Liban face à des dirigeants corrompus et sans vision constructive.
Par ailleurs, malgré les tentatives malheureuses d’instrumentalisation et d’intimidation par le pouvoir en place, nous nous félicitons de la grande compréhension et de l’adhésion aux nouveaux idéaux du Peuple malien par les forces de sécurité, les agents de l’Etat, les syndicats d’enseignants, de magistrats, de transporteurs, de boulangers et autres corporations souffrant d’ailleurs, autant que toutes les autres composantes de la société, des conséquences de la gestion catastrophique de l’État et de la corruption à grande échelle.
Le M5-RFP note la dérive autoritaire qui s’installe face au Peuple et met solennellement en garde le Général M’Bemba Moussa Keïta à la Sécurité pour les arrestations arbitraires et brutales et Me Kassoum Tapo à la Justice pour les incarcérations et condamnations expéditives. Chacun rendra compte des actes posés.
Nous conseillons vivement à ces Ministres recyclés de chercher plutôt à se racheter de leurs échecs passés auprès du Peuple malien, au lieu de verser dans des menaces, invectives et actes de répression contre le Peuple, et en particulier contre les responsables du M5-RFP.
Le M5-RFP engage la Justice à diligenter les actions judiciaires en cours contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises à l’encontre de manifestants aux mains nues par les Forces spéciales antiterroristes (FORSAT) et d’autres forces de répression, tant à Sikasso, à Kayes qu’à Bamako, dans les rues, domiciles et lieux de culte, et exige la libération de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition
Pour répondre à l’entêtement de M. Ibrahim Boubacar Keïta, nous avons décidé de tenir ce mardi 11 août 2020 de grands rassemblements populaires à Bamako, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, et ce, de façon continue jusqu’à l’atteinte de l’objectif recherché par le Peuple malien.
Ainsi, le M5-RFP réitère plus que jamais sa ferme détermination à sauver le Mali menacé de disparition en tant qu’Etat, Nation, Démocratie et République laïque et prospère, et exige toujours, purement et simplement la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime pour permettre l’ouverture d’une Transition démocratique avec toutes Forces vives du Pays. S’y refuser par peur du chaos, c’est faire acte de « non-assistance à Peuple en danger », car les Maliens vivent déjà dans le chaos, et depuis fort longtemps.
Le Peuple malien reste mobilisé et déterminé dans la mise en œuvre de son droit constitutionnel à la désobéissance civile, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à l’aboutissement de son combat patriotique pour la restauration d’un Mali démocratique, républicain et laïc, doté d’une gouvernance responsable et vertueuse.
Bamako, le 11 Août 2020
Le Comité Stratégique du M5-RFP