La capitale malienne a abrité du 26 février au 1er mars dernier, la troisième réunion annuelle du projet Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD). La rencontre qui a eu lieu à l’hôtel Radisson Blu était présidée par le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Adama Tièmoko Diarra.
En effet, les pays du Sahel connaissent des difficultés tels que l’accès à l’éducation, à la santé, l’égalité du genre, l’autonomisation des filles et des femmes etc. C’est pour apporter sa contribution à la résolution de ces difficultés que le projet SWEDD a vu le jour. C’est une initiative conjointe de la Banque Mondiale, des Nations Unies et de six (6) gouvernements des pays du Sahel à savoir, le Burkina-Faso, la Côte-d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
La rencontre de Bamako s’est déroulée en trois phases, une réunion s’est tenue entre les coordonnateurs les 26 février et 27 février. Elle a été élargie par celle des experts de suivi-évaluation et la réunion du Comité Régional de Pilotage dudit projet qui s’est tenue entre les ministres des six pays en charge de l’exécution dudit projet et les partenaires du 28 février au 1er mars.
Selon Jean Jacques Kablan, représentant la Direction de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé(OOAS), 2017 a été une année charnière pour son organisation, marquée par l’accélération des activités du projet. Ce qui a permis d’engranger d’importants résultats en moins de deux ans, dont l’accompagnement des laboratoires de contrôle de la qualité des médicaments, la mise à disposition aux pays des outils et guides harmonisés pour la formation des infirmiers et sages-femmes, la formation des enseignants des institutions de formation à l’utilisation de ces guides et outils pédagogiques.
A sa suite, Christophe Lennière, représentant de la Banque Mondiale, s’est réjoui qu’un tel projet qui a démarré il y a 3 ans et qui a mis beaucoup de temps à prendre son envol puisse réaliser de tels progrès. Car pour lui, de nos jours, le taux de réalisation est à 30% dans la plus part des pays. Ce qui est un très bon chiffre par rapport à l’année dernière. Il a révélé que d’autres pays souhaitent adhérer à ce projet comme le Bénin.
« En principe, le projet doit s’arrêter en décembre 2018. Mais nous avons reçu au niveau de la Banque Mondiale une requête officielle pour l’extension de la durée du projet. Notre objectif est que sur les deux prochains mois, nous puissions réviser les accords de financement pour avoir une extension de deux ans au moins de la durée du projet afin que nous puissions atteindre nos objectifs », a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, Mabingue N’gon, Directeur Régional du Fond des Nations Unies pour la Population pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre dira que cette réunion servira de cadre pour analyser les performances du projet depuis son lancement à Niamey en novembre 2015. D’après lui, des résultats ont été obtenus dont l’engagement fort des premières dames à promouvoir le SWEED et la révision des politiques nationales de développement allant dans le sens de l’intégration du dividende démographique.
« Nous sortons d’une audience avec le président Ibrahim Boubacar Keïta et je crois que son discours a été extrêmement réconfortant en ce qui concerne le soutien politique des plus hautes autorités du Sahel», a-t-il indiqué.
Le ministre Adama Tièmoko Diarra quant à lui dira que ce projet vise à accroître les capacités des pays à renforcer le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes en leur facilitant l’accès aux services de qualité dans le domaine de la santé reproductive, maternelle, infantile et nutritionnelle. Selon lui, il s’inscrit en droite ligne de la Politique Nationale de Population du Mali qui fait du dividende démographique un axe central bâti sur un investissement dans la jeunesse pour l’amélioration de la gouvernance dans une perspective de croissance économique soutenue et inclusive.
«Les enjeux actuels de développement sont avant tout des enjeux démographiques au centre des quels, la jeunesse occupe une place prépondérante. Il est établi que plus de 60% de la population africaine ont moins de 25 ans. Selon les Nations Unies, 1/3 des jeunes vivant sur terre âgées de 15 à 25 ans vivra en Afrique en 2050. C’est pourquoi, les plus hautes autorités du pays font de l’investissement dans la jeunesse, une des priorités », a-t-il souligné.
A en croire le ministre Adama Tièmoko Diarra, au Mali, le taux d’exécution programmatique et financier enregistré est de 70%. Et le taux de décaissement global a atteint 30,5% de l’enveloppe allouée. Il a signalé que d’importants résultats ont été obtenus dans le domaine de la santé de la reproduction, de la scolarisation des filles dont l’installation de trois radios communautaires pour faciliter la diffusion des messages sur la santé de la reproduction des filles, des grossesses précoces et les mariages des enfants. Sans oublier l’appui à 7800 adolescentes à travers différentes actions et l’alphabétisation en cours de 1500 filles vulnérables dans le cadre des AGR.
Moussa Sékou Diaby