Le Parrain de la cérémonie était Me Oumarou Bocar. Elle a enregistré la présence de plusieurs personnalités et a été marquée par les témoignages faits par les intervenants sur le parcours de l’auteur et son combat acharné pour la promotion des droits de l’homme au Mali et en Afrique.
Se sont succédés au micro, Me Oumarou Bocar, Me Moustapha Cissé, Me Kasoum Tapo, Me Moctar Mariko, M. Ali Nouhoum Diallo, Mme Oumou Touré, M. Birama Fall, M. Boubacar Bah, Mme Fatoumata Siré Diakité, Me Hamidou Diabaté…
“Combattre l’impunité” est un ouvrage de 69 pages qui traite les différentes violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Il touche également les questions de justice face aux négociations politiques.
L’auteur, Me Brahima Koné, estime dans son livre qu’à travers les actes posés par l’État malien dans la gestion de la crise que nous traversons, les négociations risquent de piétiner fortement les droits des victimes à la justice et d’encourager l’impunité. L’auteur a beaucoup mis l’accent sur les négociations politiques en cours, mais aussi sur la nécessité de la justice pour une réconciliation nationale digne de ce nom pour l’instauration d’une paix durable.
De façon générale, le livre de Me Brahima Koné met l’accent sur la lutte contre l’impunité en retraçant les évènements depuis les premières attaques au Nord jusqu’au coup d’État du 22 mars 2012. Les évènements ont été illustrés par des témoignages clairs des victimes. Aussi on y trouve en détail les différentes infractions qui ont été commises, tels que les viols collectifs à grande échelle, les exécutions sommaires extrajudiciaires, la destruction des biens publics et privés, la destruction des lieux de cultes : des mausolées, des mosquées et églises, l’enrôlement d’enfants soldats.
L’auteur a dénoncé le comportement de l’État qu’il accuse de sacrifier la justice au profit des négociations politiques; il a aussi donné des conseils à l’État à travers des cas qui se sont produits ailleurs et qui ont pris des dizaines d’années, mais où le besoin de justice est revenu. Une manière pour l’auteur de dire que quelque soit le temps que cela prendra, les auteurs des crises graves seront rattrapés par la justice et la société.
Au-delà des critiques qu’il a faites, Me Koné a également fait des propositions par rapport à la justice transitionnelle. Pour lui, chaque crise mérite une justice transitionnelle qui lui sied. L’auteur du livre estime qu’il ne s’agit pas de calquer des modèles d’auteurs pour venir les appliquer directement au Mali. Mais, dit-il, on doit forcément prendre en compte les spécificités maliennes, la cultlure malienne, la dimension et le contexte de la crise malienne. À titre d’exemple, il a fait cas de la justice classique , des commissions-vérité-justice et réconciliation.
En tout cas ce nouveau ouvrage trace pour l’État du Mali des directives pour mettre en place une vraie commission vérité-justice et réconciliation, qui puisse répondre aux attentes des maliens et de la communauté internationale.
Modibo KONÉ
“La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique”. (B.Pascal.)
Comment rendre justice quand il n’y a point de justice et point de force ?
Comment rendre justice aux victimes quand leurs tortionnaires sont plus forts que les forces armées ?
Comment rendre justice quand la “justice” donne toujours raison aux plus forts et condamne les plus faibles ?
Comments are closed.