Le consortium après plusieurs constats sur le terrain et des enquêtes dans certains de nos villages a vite compris que le mariage des enfants menace dangereusement nos sociétés. Aussi, il s’engage à éradiquer ce fléau. Son mot d’ordre s’articule autour du slogan : « Le mariage n’est pas un jeu d’enfants ».
Le mariage n’est pas un jeu d’enfants parce qu’il implique de grandes personnes, il rapproche des familles voire même des sociétés entières. Le mariage n’est pas un jeu d’enfants où après l’amusement, on se quitte, on s’oublie. Le mariage, tel que les protagonistes le souhaitent est sans fin, pour toute la vie tant que les conjoints vivent. Le mariage exige un âge requis, un âge tel qu’après l’assistance des ainés l’on soit apte à en mesurer toute la rigueur et toutes les exigences. Malheureusement, dans beaucoup de nos contrées, beaucoup de nos filles baignant encore dans l’innocence de leur enfance sont poussées au mariage et souvent même sans leur consentement. Les conséquences néfastes de cette impréparation au mariage sont incalculables : manque d’amour, révolte de tous genres, déscolarisation, sentiment d’abandon, maladie, déchéance psychique et au pire suicide.
Fléau de notre temps et de nos sociétés, le mariage des enfants mérite qu’on s’y arrête, en mesurer tous les contours et toutes les causes pour agir sur le mal. Que l’on sache seulement que l’enfant a des droits : droit à la santé, droit à la scolarisation, droit à vivre et à s’épanouir. Que n’ai-je pas vu la maman Kadidia Traoré fondre en larmes lorsque sa fille première de la classe de sixième année a été forcée au mariage. Elle avait tous justes 13 ans. Non loin de là encore, c’était le tour de Oumou Tangara qui dans sa cinquième année a été donnée en mariage parce que, un riche commerçant du village a abusé de la pauvreté de ses parents. Quant à Salimata Coulibaly, elle a fui le village pour ne pas subir la même destinée que ses deux copines. Oui, dans ce village de Wakoro, la pratique était très courante parce que pour beaucoup de parents l’apparition de certains signes chez la jeune fille attestait qu’elle pouvait se marier. Comble de malheur, dans le hameau d’à côté, la mignonne Dikorè devait aller attendre sa maturité chez ses beaux parents. Resterait-elle intact surtout que chez nous, il se dit que le feu et le coton ne font pas beau ménage. Sans doute que l’ouverture de l’école à wakoro a été salutaire pour toute ces petites filles aux yeux innocents pour qu’elles ne subissent pas les affres du mariage des enfants. Encore que la sensibilisation, la persuasion et la dissuasion ont permis d’encadrer les parents dans la légalité tel que moins de 18 ans, la fille est un enfant. Il faut la protéger.
A.Yérélé.