Parmi toutes les 16 pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la femme et de la petite fille, l’excision demeure la plus répandue au Mali. Une pratique relative à l’ablation partielle ou totale des organes génitaux de la femme pour des raisons culturelles.
En prélude de la commémoration à la journée du 06 février consacrée à la lutte contre l’excision, la Ministre de la promotion de la famille, de la femme et de l’enfant, Sangaré Oumou Bah et la Directrice du PNLE, Keita Joséphine Traoré étaient face à la presse. C’était le 31 janvier dans la salle de conférence dudit département. A la lumière des différentes interrogations faites par les journalistes, à l’adresse des deux conférencières la directrice du PNLE, Mme Joséphine Traoré et Mme la Ministre Oumou Bah, il ressort que l’excision constitue sans nul doute un problème de santé publique au Mali. A cause de son ampleur, 85% de femmes de 15 à 45 ans et 84% les filles de 0 à 14 ans souffrent des conséquences graves sur le plan sanitaire, psychosocial et économique.
Dénoncée pour la première fois en Afrique du sud, comme étant une violation des droits humains fondamentaux, ceux de la fille et de la femme, l’excision continue d’être pratiquée dans les pays subsahariens à des degrés différents, notre pays n’étant pas épargné. Pourtant, depuis les années 60, la lutte contre la pratique de l’excision est devenue internationale. C’est à la suite de la conférence du comité Inter Africain de lutte contre les pratiques néfastes à la santé de la femme et de la fille, tenue en février 2003 à Addis Abéba en Ethiopie qui a enregistré la présence des premières dames du Mali, du Nigeria, du Burkina Faso et de la République de la Guinée que la journée du 06 février a été instituée ” Tolérance Zéro aux MGF “. Et dès lors, la journée est célébrée au Mali en vue d’attirer l’attention des décideurs et des populations sur le phénomène de l’excision.
Malgré les résultats positifs enregistrés lors des célébrations des journées précédentes ayant abouti à l’instauration du dialogue social, à l’éveil de conscience des populations, l’enseignement du module excision dans les écoles socio sanitaires et dans les programmes d’enseignement fondamental et secondaire, des instituts de formation des maîtres, l’abandon de la pratique par certaines communautés concrétisé par la signature de conventions locales. De nos jours, 800 villages maliens ont signé leurs actes d’abandons. Cela, à travers l’enterrement définitif des couteaux d’excision. Mais, il convient de constater que la pratique persiste encore dans plusieurs localités du Mali. Cela serait lié aux pesanteurs socioculturelles, d’où l’impérieuse nécessité d’impliquer davantage le Ministère de la culture. L’engagement des pouvoirs publics pour l’abandon de la pratique de l’excision a été toujours constant à travers le comité National d’Action pour l’éradication des pratiques néfastes à la santé de la femme et de l’enfant, le Ministère de la promotion de femme de l’enfant et de la famille ainsi que le programme National de lutte contre l’excision. Une loi contre la pratique de l’excision L’adoption d’une loi contre la pratique de l’excision est bien nécessaire, mais pour le moment, le Mali prône la démarche de l’I.E.C (information, éducation, communication) compte tenu de la complexité de la question de l’excision. Au moment où les populations Maliennes auront compris les méfaits de la pratique et qu’elles seront bien sensibilisées, on pourra donc penser à la prise d’une loi contre l’excision.
Pour le suivi des 800 villages, il a été mise en place au niveau de chaque village qui a décidé d’abandonner l’excision, un comité de vigilance pour veiller sur le mouvement des exciseuses. De 2002 à 2014, le Mali a fait des avancées notoires en matière de lutte contre l’excision.
Cela est dû à l’engagement du gouvernement et aux partenaires techniques et financiers. Le Mali a mis à la disposition du PNLE pour son fonctionnement, 100 millions de francs CFA pour la sensibilisation des populations. En plus, l’Unicef a mis à la disposition, 10 millions pour les activités de plaidoyer à travers tout le pays.
Signalons que pour la commémoration de la journée d’aujourd’hui, la communauté de Yirimadio et ses partenaires sont engagés à travers une déclaration publique à abandonner l’excision, les mariages précoces et forcés. Pour cet engagement, il a été décidé de fêter à Yirimadio en commune VI, ce jeudi 6 février 2014, la journée internationale de lutte contre l’excision au stade du 26 mars. Plusieurs, activités sont prévues pour la commémoration de la journée entre autres, sketches sur les méfaits de l’excision, remise d’Attestations de reconnaissance aux communautés de Yirimadio et aux 800 villages.
Mariétou Konaté
la corruption tue plus que l’excision au Mali et cause plus de maux aux femmes et aux enfants plus graves que les conséquences pyscho-soci-sanitaires que vous évoquiez. Je trouve que c’est faux débat et une perte de temps
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