“Le Mali n’a aucune intention, aucune volonté, de croiser le fer avec qui que ce soit. Les autorités de la Transition n’ont aucune volonté de rupture.”
Le Premier ministre par intérim, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga a accordé un entretien exclusif à l’ORTM dans lequel il a abordé avec Yaya Konaté des sujets ayant trait aux défis liés à la marche de la Transition dont la montée en puissance des Famas, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections. Interview !
Dans ses propos liminaires, colonel Abdoulaye Maïga a exprimé sa gratitude, sa reconnaissance au Président de la Transition Assimi Goïta qui lui a confié la charge d’assurer l’intérim du Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga qui est empêché en ce moment pour cause de maladie.
“Je suis très conscient que servir son pays à ce niveau de responsabilité est une grande marque de confiance et une chance. Je demeure convaincu qu’il s’agit d’un privilège et d’un honneur. Egalement, assurer l’intérim d’un homme engagé, déterminé, dévoué, combattif pour la refondation du Mali et doté d’une expérience politique avéré comme le Dr. Choguel Kokalla Maïga n’est pas une sinécure. Et je ne doute pas, grâce à l’accompagnement de mes collègues membres du gouvernement, de mes collaborateurs qui sont dans les différents départements ministériels, l’ensemble du peuple malien, avant tout l’accompagnement du Dieu le Tout Puissant, que nous réussirons à relever les objectifs qui nous ont été assignés. Je voudrais saisir l’occasion pour souhaiter du fond du cœur prompt rétablissement à Dr. Choguel Kokalla Maïga et souhaiter son retour rapide parmi nous à la tête de l’Exécutif pour conduire cette Transition”, a-t-il introduit.
Le PMI a rassuré l’opinion malienne que la mise en œuvre du Plan d’action gouvernemental (PAG) demeure la seule boussole pour le gouvernement en particulier durant cette période d’intérim. “En fait, les objectifs ne changeront pas. Nous avons un Plan d’action gouvernemental qui a été présenté par le Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga devant le Conseil national de la Transition (CNT) et validé par notre organe législatif. A titre de rappel, ce Plan d’action gouvernemental a été élaboré à partir de la Lettre de cadrage du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat. Ce Plan d’action gouvernemental comporte 4 axes, à savoir : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire nationale ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un Pacte de stabilité. Il comporte 9 objectifs, 64 actions et 108 indicateurs. Une fois de plus, je voudrais assurer notre opinion que notre volonté dans la mise en œuvre du PAG demeure intacte et nous le ferons de manière très acharnée et avec beaucoup de conviction”, a-t-il soutenu.
“Nous savons qu’il n’y a d’opposants à la Transition”
Répondant à la question de la vision du Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta sur l’inclusivité (rassemblement du peuple malien) et sa propre recette pour cette inclusivité, le Colonel Abdoulaye Maïga a dit que le premier principe de cette inclusivité est la transparence et la sincérité. Car pour lui, il est très important de mettre tous les sujets les plus fâcheux sur la table. “En tout cas, l’instruction que nous avons reçu de la part du Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, c’est d’atteindre tous les objectifs qui nous ont été assignés dans le Plan d’action gouvernemental en réunissant les filles et les fils du Mali. Cela n’est pas très facile, mais la tâche n’est pas non plus impossible”, a-t-il répondu.
Il a rappelé que compte tenu de cette recherche de l’inclusivité et le consensus qui est un principe constant, le gouvernement a la double obligation de continuer à rassurer ceux qui ont fait confiance, ceux qui croient et ceux qui sont convaincus par la démarche de la Transition. “Nous devons mériter de cette confiance en posant des actes très concrets qui s’inscrivent dans la refondation du Mali. En revanche, nous savons, c’est notre point de vue, qu’il n’y a pas d’opposants à la Transition. Nous avons des compatriotes qui doutent, qui posent des interrogations. Nous avons besoin de les rassurer.
Nous avons également besoin de l’accompagnement de nombreux Maliens qui sont convaincus par la marche, par les objectifs de la Transition. Ne cédons pas au démon de la division. Quand nous sommes divisés, nous sommes fragiles, nous sommes vulnérables. Quand nous sommes divisés, malheureusement, les objectifs qui nous ont été assignés seront difficilement atteints. Nous devons avancer en rangs serrés comme nous le conseille notre devise : Un Peuple-Un But-Une Foi. Ce sont les instructions que nous avons reçues de la part du Chef de l’Etat, le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta bien avant la période d’intérim. Donc, notre volonté demeure dans le sillage tracé par le Premier ministre, chef du gouvernement Dr. Choguel Kokalla Maïga”, a-t-il rassuré.
Parlant du défi sécuritaire avec la montée en puissance des Forces armées et de sécurité (Famas) sur le terrain, Colonel Abdoulaye Maïga a dit que les autorités de la Transition demeurent très préoccupées par la situation sécuritaire. Il a saisi l’occasion pour rendre un vibrant hommage à l’ensemble des victimes (civiles, militaires maliennes, étrangères), de l’insécurité au Mali. Il a ajouté qu’il est très important que tous les Maliens aient la même perception de la menace. Il a fait savoir que ce qui se passe actuellement au Mali en matière d’insécurité est unique dans le monde. “Dans le monde, vous verrez difficilement un pays dans lequel se superposent, se déroulent simultanément 4 types d’insécurité : le terrorisme, les conflits communautaires qui se laissent manipuler par les groupes terroristes avec des sponsors étatiques étrangers, la criminalité transnationale organisée et des individus isolés qui appartenaient à des groupes rebelles qui sont aujourd’hui fort heureusement signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. C’est un peu le portait dans lequel nous sommes. Il s’agit d’une situation unique et exclusive qui n’est pas facile. Mais, nous sommes déterminés à inverser la tendance et à sécuriser notre pays et préserver notre intégrité territoriale. La montée en puissance de nos Forces armées et de sécurité n’est pas une illusion, c’est une réalité. Malheureusement, nous entendons des commentaires négatifs et autres mais nous sommes convaincus, cela est vérifiable sur le terrain, qu’il y a une inversion de la tendance.
Aujourd’hui, nos ennemis, nos adversaires sur le terrain doutent. Aujourd’hui, la situation sécuritaire n’est pas peut être reluisante, elle n’est pas non plus pire que ce qu’on avait il y a quelques années. Donc, il s’agit d’une situation qui est en amélioration constante, en tout cas pour les personnes qui pensent qu’il n’y a pas d’amélioration. Personnellement, le gouvernement souhaite voir son verre à moitié plein que le verre à moitié vide. Le renforcement des capacités opérationnelles des Famas est un effort très substantiel de la part d’un pays comme le Mali qui a connu des situations financières peu reluisantes. L’amélioration des conditions de vie et de travail des Famas est une réalité. J’en veux pour preuve, l’harmonisation des grilles salariales, la construction en cours d’un hôpital militaire, le démarrage de la fonctionnalité d’une école de guerre. Le recrutement et le renforcement des capacités se poursuivent. Je pense que le cap est bien maintenu. La victoire finale sur nos ennemis est un processus. Car le terrorisme n’est pas une menace comme les autres menaces. C’est une menace très perfide, très compliquée. Mais le plus important, c’est d’engager une lutte sans merci”, a-t-il largement expliqué.
Colonel Maïga pense qu’aujourd’hui, les Famas qu’il salue pour leur engagement, sont résolument engagées dans cette dynamique. Pour lui, il est important d’atteindre un niveau de sécurité très appréciable pour permettre aux Maliens de pouvoir aller voter en toute quiétude. Car, à ses dires, la lutte contre l’insécurité est une lutte qui sera longue. Il a espéré que toutes les actions qui sont en cours auront des effets spectaculaires.
“Les réformes politiques et institutionnelles sont avancées”
Evoquant la refondation du Mali, le Premier ministre par intérim a rappelé la vision des autorités de la Transition sur cette refondation. Selon lui, la Transition est refondatrice. “Conformément aux aspirations du peuple malien à l’issue des Assises nationales de la refondation, il s’agit de mener des réformes politiques et institutionnelles prioritaires avant d’organiser des élections. Cela demeure notre cap. Conformément à cette vision, deux chronogrammes ont été élaborés par le gouvernement de Transition. Il s’agit d’un chronogramme de réformes politiques et institutionnelles et un chronogramme des élections.
Le cap est bien maintenu. Depuis le mois de juin (ndlr : 2022), nous pouvons l’attester, tous les éléments préparatoires à ces réformes politiques et institutionnelles ont été mis en places. Je parle à titre d’exemple de la mise en place de la Commission chargée de l’élaboration de la nouvelle Constitution, de la mise en place du Comité indépendant chargé du suivi-évaluation des recommandations des Assises nationales de la refondation. Ce qui est un indicateur très fort de la volonté des plus hautes autorités de veiller à l’exécution très stricte de toutes les recommandations des Assises nationales de la refondation afin que ces recommandations ne restent lettre morte.
Le processus est très engagé. Dans les semaines à venir, cette Commission qui relève du Président de la Transition, nous dira quel est le 1er draft qui sera notre nouvelle Constitution”, a-t-il dit. Il a rappelé qu’il y a eu l’adoption et la promulgation de la Loi électorale par le Président de la Transition. “Voilà autant d’indicateurs qui prouvent à suffisance que les réformes politiques et institutionnelles sont avancées”, a-t-il soutenu.
“Dans la Loi électorale, Il n’appartient plus au ministre de l’Administration territoriale et de la
Décentralisation de proclamer les résultats provisoires”
Sur la marche de l’Autorité indépendante de Gestion des Elections (Aige), Colonel Abdoulaye Maïga rassure que le processus de la marche de cette autorité est engrangé. Pour cela, il a félicité la détermination du Président de la Transition, Assimi Goïta. “La mise en place d’un organe unique de gestion des élections a été une revendication très forte de la classe politique et des organisations de la société civile. Malheureusement, la mise en place de cet organe a été butée à plusieurs difficultés. Aujourd’hui, grâce à Dieu, grâce à la volonté politique forte, cet organe unique de gestion des élections est une réalité.
Derrière la mise en place de cet organe, il y a une philosophie, c’est de veiller à la crédibilité du scrutin, de prévenir toute fraude et surtout de réduire et minimiser le rôle des pouvoirs publics, de l’Administration dans le déroulement des élections. Je pense qu’aujourd’hui, cela est une réalité. Lorsque nous regardons la Loi électorale, le rôle confié au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour les élections est un rôle accessoire et secondaire. Aujourd’hui, le rôle du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est un AIGE (Agence indépendante de gestion des élections).
Fort heureusement, grâce à cette loi, les représentants de l’Etat, les Sous-préfets et les gouverneurs, le ministre de l’Administration n’interviennent à aucun moment dans la gestion des résultats des élections. Il n’appartient plus au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation de proclamer les résultats provisoires. Toutes ces compétences ont été transférées à l’autorité indépendante de gestion des élections”, a-t-il rassuré.
Le PMI a précisé qu’il y a deux types d’acteurs dans la gestion des élections, à savoir, les acteurs de l’AIGE dont les membres sont désignés par les pouvoirs publics : 3 par le président de la Transition, 2 par le Président du CNT, 1 par le Premier ministre, 1 par le Président du Conseil économique, social et culturel, 1 par le Président du Haut Conseil des collectivités. Les partis politiques doivent désigner 4 et les organisations de la Société civile 3. Il a fait savoir que dans ce processus de désignation, il n’y a pas eu de consensus pour gérer le chronogramme et veiller à la crédibilité de l’Administration. Le ministère de l’Administration et de la Décentralisation assure la tutelle des partis politiques et des organisations de la société civile. “Compte tenu de cette tutelle, le gouvernement avait l’opportunité d’agir par voie réglementaire et de choisir les représentants des partis politiques et des organisations de la société civile à leur place.
La démarche d’inclusivité, la recherche du consensus et surtout le respect de l’impartialité et de neutralité de l’Administration nous ont poussé à faire la proposition à nos plus hautes autorités de confier le processus de désignation des organisations de la société civile et des partis politiques à un Huissier-Commissaire pour veiller à la transparence par le tirage au sort.
Cette proposition a été validée. Je veux rassurer les Maliens que les personnes qui ont été tirées au sort sont des Maliens, des représentants des partis politiques et des représentants des organisations de la société civile. Pour ceux qui ont des doutes par rapport à la fonctionnalité de l’AIGE, je voudrais les rassurer que la mise en place et la fonctionnalité de l’AIGE ne constituent pas le scrutin proprement dit. C’est une œuvre humaine, elle n’est pas parfaite, nous avons choisi la plus bonne solution pour notre pays qui prendrait en compte les impératifs locaux et les nécessité de cohésion, de consensus et le maintien de l’ordre”, a-t-il indiqué.
Sur la préparation des différentes échéances, le Premier ministre par intérim a confié que les acteurs sont bien avancés et qu’ils travaillent à l’abri des caméras et des publicités. Il a rappelé qu’à la demande des autorités de la Transition, un Comité conjoint de suivi de chronogramme des élections a été mis en place par souci de transparence et de rigueur.
“Les autorités de la Transition n’ont aucune volonté de rupture. Loin de nous toute volonté de nous auto-flageller”.
Evoquant la suite de la plainte du Mali à l’ONU contre la France, Colonel Abdoulaye Maïga a laissé entendre qu’il est dommage que les autorités de la Transition soient perçues comme des autorités de rupture. “Le Mali n’a aucune intention, aucune volonté de croiser le fer avec qui que ce soit. Historiquement et culturellement, le Mali a toujours échangé avec le monde. Nous n’avons jamais voulu vivre en autarcie. Nous sommes dans une Transition refondatrice”, a-t-il précisé. Il a fait savoir que le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a dégagé 3 principes qui visent l’action publique au Mali. Ces 3 principes sont le respect de la souveraineté nationale ; le respect des choix stratégiques des partenaires opérés au Mali ; la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans toutes les décisions qui seront prises. “Loin de nous toute volonté de nous auto-flageller. Dans les recommandations des Assises nationales de la refondation, 99 % de ces recommandations concernent d’abord et avant tout les Maliens. Il s’agit d’améliorer la gouvernance en imposant beaucoup plus de rigueur.
Nous n’avons aucune volonté de rupture. Mais ceci dit, ce que nous disons à nos partenaires est un principe élémentaire de moral, c’est de ne pas essayer de nous imposer ce qu’eux-mêmes ne souhaiteraient pas qu’on leur impose. Nous sommes ouverts à tous les partenaires, à condition que ces partenaires respectent les 3 principes qui visent l’action publique au Mali”, a clarifié le Premier ministre par intérim. Il a rappelé que le Mali est un membre fondateur de la Cédéao dont notre pays a été injustement victime. “Cela fait 10 ans que le Mali fait face à une forme diversifiée d’insécurité. J’aurais bien voulu que la Cédéao nous apporte une aide substantielle, une aide tangible sur le plan opérationnel pour faire face à cette insécurité.
Au lieu de cela, nous avons été frappés par des sanctions injustes, illégales et inhumaines à l’encontre du Mali pour la simple raison que nous avons décidé de mener une Transition refondatrice conformément aux aspirations de notre peuple”, a-t-il déploré.
“Il a fallu beaucoup plus de sagesse de la part des autorités maliennes pour ne pas rompre avec la Cédéao”
Le Premier ministre par intérim a fait la confidence qu’il a fallu beaucoup plus de sagesse de la part des autorités maliennes pour ne pas rompre avec la Cédéao. “Car, nous avons perçu le piège qui était tendu de la part de certains acteurs d’utiliser la frustration du Mali pour nous pousser à nous fragiliser. Nos autorités ont bien perçu le piège et se sont remémorées du lourd héritage du Mali qui est héritier de grands acteurs du panafricanisme. Pour cette raison, nous avons décidé d’agir autrement avec la Cédéao”, a-t-il révélé.
Toujours sur la plainte du Mali contre la France, le Premier ministre a dit que le Mali fait la différence entre les autorités françaises actuelles et le peuple français que le Mali respecte énormément. “Les autorités françaises sont coupables de beaucoup de choses comme la violation intempestive de notre espace aérien. Je ne pense qu’il y ait un seul aéronef malien qui a une fois violé l’espace aérien français. On ne peut même pas l’imaginer. Ensuite, la France a décidé d’abandonner le Mali en plein vol, sans avertissement en mettant fin à la coopération de défense qui liait le Mali à la France. Suite à ce départ de la France, nous avons été désagréablement surpris par des violations intempestives des aéronefs français qui violaient régulièrement notre espace aérien. En plus de cela, nous le disons sans aucune démagogie, sans aucune manipulation, que les autorités françaises se sont rendues coupables de fournir des renseignements et des armes à des groupes terroristes. Ce qui est inimaginable de la part d’un pays qui est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et qui a un droit de véto. Nous avons introduit une plainte avec des preuves à l’appui de tous les cas de violations de notre espace aérien. Nous avons d’autres preuves qui seront présentées à la suite de cette Session extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations Unies que nous appelons de tous nos vœux.
Il est très important que la Communauté internationale et le monde découvrent comment un membre du Conseil de sécurité des Nations Unies qui assure la responsabilité principale du maintien de la paix internationale se comporte. Cela n’est pas une chose acceptable.
Nous voulons que les Nations unies nous donnent l’occasion de présenter nos preuves qui incriminent la France. Etant membre des Nations Unies, le Mali fera tout pour qu’il y ait cette Session sur la plainte du Mali. Cela est un droit”, a-t-il indiqué.
Le Mali marche-t-il avec la Cédéao, la main dans la main ?
Le Premier ministre a rappelé que le Mali n’a jamais été en rupture avec la Cédéao même pendant les pires moments de la sanction. Mais, a-t-il précisé, “il est important que la Cédéao, qui est instrumentalisée par une puissance extérieure, fasse sa mue”.
Sur la question du sort des 49 soldats interpellés au Mali, le Premier ministre par intérim a rappelé que ce dossier est désormais un dossier judiciaire. Il a clairement dit que sur cette affaire, le gouvernement de la Transition ne ment pas.
“Il est inacceptable que 49 militaires ivoiriens débarquent au Mali avec des armes sans autorisation, sans avertissement. La réaction de la Minusma et des Nations unies confortent la position des autorités maliennes”, a-t-il dit. Il a reconnu qu’il y a une médiation en cours et que le Mali n’a aucune volonté de croiser le fer avec la Côte d’Ivoire. Il a déploré que le fait que certains Maliens utilisent la Côte d’Ivoire comme base arrière, comme terrain en vue de perturber la Transition.
Evoquant la cherté de la vie des Maliens, Colonel Abdoulaye Maïga a rappelé le contexte national et international aggravé au Mali par une sanction imposée et une crise multidimensionnelle mondiale dont la guerre entre la Russie et l’Ukraine. “Forcément, tous ces éléments ont une influence négative sur les prix. Mais les autorités de la Transition ont fait beaucoup de sacrifices en renonçant à une part importante d’impôts, de fiscalité en accordant beaucoup de subventions afin que les marchés maliens soient bien approvisionnés. Des efforts sont en cours pour que les Maliens puissent avoir accès aux produits de première nécessité à un prix abordable”, a-t-il répondu. Il a déploré une augmentation anarchique, illégale du prix de certains produits de première nécessité. Il a informé que des brigades sont sur le terrain afin que les opérateurs économiques respectent les prix plafonds qui ont été arrêtés de commun accord avec le gouvernement et les opérateurs économiques. Il a invité les opérateurs économiques à éviter de faire de la rétention des produits.
Siaka DOUMBIA (source ORTM)