La 2ème édition du Colloque international des Ecrivains, Journalistes et Communicateurs traditionnels, placée sous le thème «La montée de l’extrémisme violent comme menace sur l’État, la cohésion sociale, les droits et libertés », réunira des participants venant de Colombie, du Japon, de Suisse, d’Angleterre, et d’autres pays d’Afrique. Ce sera l’occasion d’édifier le public sur le Mali, les problématiques qui font peser une menace sur l’Etat, la cohésion sociale, les droits et libertés.
Organisé par le collectif PEN-Mali/mouvement Malivaleurs, sous la présidence du Président Ibrahim Boubacar Keïta, le Colloque doit se tenir à Bamako les 29, 30 Novembre, 1er, 2 Décembre 2016. Le Colloque est le prolongement d’une dynamique enclenchée, selon l’éditeur et écrivain Ismaïla Samba Traoré, président de PEN-Mali. « Nous nous sommes engagés et avons engagé les intellectuels, écrivains et chercheurs dans une logique de réflexion par rapport aux grandes problématiques du pays, pour porter la voix d’une intelligentsia qui ne s’exprime pas assez, à cause de l’absence de cadre adéquat. », explique-t-il. Cela répond, à l’en croire, à un besoin d’interpréter « notre Mali à nous, pour ne pas laisser ce travail aux grands médias internationaux. », et de mobilisation contre la dégradation de la cohésion sociale. Ce qui a notamment conduit à l’écriture, d’une part, d’un Manifeste des écrivains et acteurs culturels maliens « pour porter la contradiction aux discours indépendantistes et djihadistes », et d’autre part, d’une série d’ouvrages dans la collection « Regards sur une crise », en 2012, qui est une opération de recherche-écriture pour meubler le vide documentaire sur les évènements « qui ont conduit à l’effondrement l’Etat malien ».
La première édition du colloque, dont le thème était « la paix et la cohésion sociale », avait réuni des écrivains venant de plusieurs pays en septembre 2015 dans la capitale malienne.
Cette année, parmi les participants au Colloque figure Cecilia Balcàzar, une écrivaine colombienne. « Nous lui avons fait appel pour qu’elle nous aide à comprendre la situation dans laquelle nous baignons actuellement, surtout que le cas colombien est emblématique dans le monde entier. », confie Ismaïla Samba Traoré. Il ajoute que le thème de cette année- « La montée de l’extrémisme violent comme menace sur l’État, la cohésion sociale, les droits et libertés »– a été imposé par l’actualité : « Toute pratique politique publique, tout projet de société doit tenir compte de la montée des violences, du terrorisme qui n’épargnent personne. Nous ne débattons pas assez de ces sujets. Certains acteurs sont plombés par la peur. Alors que ce n’est pas une problématique, mais une réalité. », dit-il.
Ce colloque permettra de croiser les regards pour mieux décrypter la question de l’extrémisme violent qui nous interpelle tous et toutes, pour mieux cerner les revendications indépendantistes, le communautarisme, le sectarisme, le régionalisme, qui, quoi qu’on en pense, laissent chacun dubitatif sur le format de l’Etat malien dans les années à venir.
Boubacar Sangaré