Devant une trentaine d’Officiers de police judiciaire (OPJ), hier mardi 22 janvier 2018, le président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Me Malick Coulibaly, a déploré la présence fréquente des suspects dans la presse. Un acte qui, selon lui, est une atteinte au droit à la présomption d’innocence.
Une trentaine d’officiers de police judiciaire (OPJ) participent depuis le mardi 22 janvier 2019 à un atelier de renforcement de capacité aux droits humains à l’Ecole de maintien de la paix. Organisé par la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), cet atelier
de trois jours vise à sensibiliser les policiers et gendarmes au respect des droits des personnes privées de la liberté en général, des femmes et des enfants en particulier.
A la cérémonie d’ouverture, le président de la CNDH a regretté la violation de plus en plus du droit à la présomption d’innocence.” A l’avant-garde de la justice répressive, la police judiciaire est aussi aux avants postes des velléités de violation des droits humains,
notamment, la violation du droit à la présomption d’innocence”, a indiqué Me Malick Coulibaly, président du CNDH. “La présomption d’innocence est violée par le recours abusif à la garde à vue ; lorsque juste après s’être assuré de l’identité de la personne convoquée, l’OPJ lui lance : enlève les chaussures. La présomption d’innocence est bafouée sans se gêner, lorsque l’OPJ dit au suspect : ils auraient dû vous tuer”, a-t-il poursuit.
L’ancien juge a aussi pointé du doigt la collaboration entre la presse et la police qui contribue souvent à la violation du droit à la présomption d’innocence. “La présomption d’innocence est massacrée lorsque le suspect est présenté aux objectifs et cameras de la presse comme coupable. Nous voyons dans les articles de presse, la photo des personnes présentées comme coupables des faits alors à ce stade, ce sont que des suspects”, a dénoncé Me Malick Coulibaly.
Présents à la cérémonie protocolaire, le ministre de la Justice et celui de la Sécurité et de la Protection ont assuré, l’attachement du gouvernement à faire le Mali un exemple dans le respect des droits humains.
“Aujourd’hui, des efforts sont fait jusqu’à l’humanisation des salles de détention que nous programmons. Nous avons déjà réalisé cela dans beaucoup de commissariats et de brigades de gendarmerie en 2018. Le programme d’investissement adopté en prévoit la poursuite de cette activité en 2019”, a souligné, Général Salif Traoré, ministre de la
Sécurité et de la Protection civile.
Pendant trois jours, les officiers de la police judiciaire vont remémorer, entre autres, les principaux instruments juridiques des droits humains ; les droits humains dans les activités de police judiciaire ; les droits humains dans les activités de maintien d’ordre, d’usage de force et d’utilisation des armes à feu.
Maliki Diallo