Code la famille : Les malentendus dissipés ?

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Après le vote de la loi relative au nouveau code de la famille dans notre pays en 2009, des voies les plus autorisées (les religieux) se sont fait entendre. A l’époque, le gouvernement était entre le marteau et l’enclume puisque d’une part, il faisait face aux griefs des autorités religieuses, d’autre part, aux pressions des bailleurs de fonds au plan international. Les associations religieuses estimaient que les griefs qu’elles avaient formulés n’avaient pas été pris en compte. Face à cette situation, le gouvernement a fait marche arrière. La loi a été soumise aux députés pour une relecture  avec la participation du Haut conseil islamique.

En organisant un débat radio télévisé autour du code le dimanche 24 juillet, l’Etat malien a voulu convaincre les Maliens du bien fondé de sa démarche. Si Maître Tall en personne et Dioncounda Traoré président de l’Assemblée Nationale ont participé personnellement aux débats, le message était clair : éviter les manifestations de rue après un nouveau vote par les députés.

Outre le ministère de la Justice, le ministre de la femme de l’enfant et de la famille, le Haut conseil islamique et l’Assemblée Nationale participaient à cette séance d’information de haute portée politique. C’est l’aspect relatif au mariage religieux et sa valeur juridique qui a surtout retenu l’attention des Maliens. L’objectif était donc de donner une valeur juridique au mariage religieux aussi bien sur la forme que sur le fond. Donc désormais, la femme malienne se sentira protégée pour un mariage célébré sous l’empire de la loi religieuse (église ou mosquée).

Dans son intervention, Mountaga Tall, député élu à Ségou, président du CNID Faso Yiriwa – Ton par excellence et très imbibé dans la religion a salué la tenue de ce débat pour sortir des monologues, éviter un dialogue de sourds, et avoir, enfin, un code consensuel.

Selon Tall, après le code de 1962, le principe était clair : fixer des objectifs, c’est à dire trouver un équilibre entre culture, religion et tradition en respectant la Constitution et les engagements internationaux. Pour lui, « célébrer un mariage religieux n’est pas un acte laïc ».

Il faut croire que le mariage religieux produira les mêmes effets que le mariage civil. C’est pourquoi Tall a dit qu’après 30 ans de mariage religieux, la femme n’est plus renvoyée…

Il a indiqué que trois options seront nécessaires pour la validation du mariage religieux : le respect de la procédure écrite, du régime matrimonial, et de l’âge des conjoints.

A son tour, le professeur Dioncounda Traoré a précisé qu’il s’agit de parvenir à un texte dont le contenu sera compris et accepté par une grande partie de la population malienne. « Nous sommes un jeune pays, nous sommes en train de construire une Nation en devenir » a t-il déclaré

Avec la nouvelle formule, le mariage a la même valeur juridique que le mariage civil c’est-à-dire avec le consentement mutuel, et un formulaire en quatre exemplaires sera produit et dont une copie sera délivrée aux époux, une autre à l’administration, une déposée au lieu du culte et une autre à la commune. Voilà qui lève toute équivoque sur le mariage religieux jadis abandonné à son propre sort. Et à Dioncounda de conclure : « Nous ne souhaitons pas fonder une République islamique ».
Rassemblés par Salif Diallo

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