A travers une journée d’information qu’il a organisée, WILDAF-Mali (Women in Law and Development in Africa) a exprimé sa désapprobation par rapport à certains points du code des personnes et de la famille que les députés viennent d’adopter après une seconde lecture, suite à une contestation des associations islamiques. C’était le samedi 31 décembre 2011 à l’hôtel les Colibris.
A travers cet exercice, WILDAF-Mali (Femmes Droit et Développement en Afrique) a voulu informer et sensibiliser les populations sur le contenu du projet de code des personnes et de la famille. Cette phase intervient après une campagne de sensibilisation que les membres de cette association ont tenu dans toutes les régions du Mali , à travers leur comité de plaidoyer.
Ce comité de plaidoyer a sillonné 42 localités à travers le Mali où les positions et propositions des populations ont été recensées et portées à l’intention de l’Assemblée nationale.
Sur un total de 19 points, seulement 2 ont été retenus. Ce qui fait que, selon les membres de cette association, ce code tel que adopté par les députés ne répond pas à l’attente des populations.
D’entrée de jeu, la présidente de Wildaf-Mali, Me Djènèba Diop Sidibé a rappelé que le code est le fruit de plusieurs concertations et que son processus d’élaboration a commencé depuis 1996.
Selon elle, sa première adoption a eu lieu en aout 2009 avec à la clé des contestations qui l’ont conduit à être renvoyé en seconde lecture.
A en croire la présidente de Wildaf-Mali, malgré les amendements qui y ont été apportés, il ne répond toujours pas aux attentes des populations. Selon elle, « la femme demeure toujours mineure par rapport à son mari et il ya toujours des discriminations à son égard. Le contenu viole même les principes constitutionnels de la République du Mali et il faut que ledit code poursuive encore son amendement car il est loin de répondre aux aspirations de la population ».
« Nous ne rejetons pas le code en bloc, mais nous voulons que les amendements se poursuivent pour avoir un texte consensuel », a-t-elle expliqué.
Souleymane Fofana du « Réseau National Genre Sensible » de renchérir que le code tel qu’il vient d’être adopté ne fait pas l’affaire de la majorité des Maliens comme en ont témoigné les populations des zones sillonnées. Selon lui, plusieurs points sont loin de répondre aux aspirations des populations comme l’inconduite de la femme divorcée, le rapport entre l’adopté et l’adoptant, etc.
Mme Doumbia Mama Koité d’ajouter que seuls les articles qui concernent les femmes et les enfants ont été amendés. Et il s’agit selon elle, d’une volonté délibérée de nuire à ces couches vulnérables.
Pour elle, le premier code qui avait été adopté prenait en compte les préoccupations des femmes et les préoccupations des associations féminines n’ont pas été prises en compte dans ce nouveau code.
C’est pourquoi, dira-t-elle, « ATT ne doit pas promulguer ce code s’il veut aller en paix. Et, pour cela nous allons écrire à la Cour constitutionnelle, à l’Union Africaine, aux organisations internationales compétentes pour faire connaitre notre position », a-t-elle laissé entendre.
D. J.D