Code de la famille : Les femmes se concertent

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Elles vont s’efforcer de faire valoir leur sensibilité dans l’élaboration d’un texte consensuel.

L’Assemblée nationale a adopté en 2009, le Code des personnes et de la famille. Le texte ayant été contesté dans certaines de ses dispositions par le Haut conseil islamique, le président de la République a alors décidé de le renvoyer en seconde lecture au parlement afin de parvenir à un texte consensuel reflétant l’équilibre des points de vue entre traditions, croyances religieuses et instruments juridiques nationaux et internationaux. Pour y parvenir, l’Assemblée nationale a créé une commission ad hoc composée des membres du Haut conseil islamique, du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Celle-ci a travaillé deux mois et produit un document. Cette fois les contestations sont venues notamment de la société civile féminine et des défenseurs des droits humains qui estimaient avoir été mis à l’écart du processus de réflexion et de l’harmonisation des points de vue. Ils ont été entendus par l’Assemblée nationale qui a initié une session regroupant cette fois-ci toutes les parties prenantes pour plancher sur les grands axes du projet de loi portant Code des personnes et de la famille dans notre pays. Cependant, si certains points ont fait l’objet de consensus, des points de désaccord persistent toujours.

À l’issue de cette rencontre, le président de l’Assemblée Nationale a annoncé que le débat restait ouvert et que les structures étaient autorisées à faire parvenir par écrit leurs observations. C’est dans ce cadre que le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a réuni, ce mardi au centre Aoua Keita, une journée de concertation. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre présidée par le premier responsable du département, Mme Konaré Mariam Kalapo, s’est déroulée en présence de Thierno Hady Thiam, représentant du Haut conseil islamique et membre de la commission pour la relecture du code, et nombre d’invités. La rencontre a expliqué aux groupes cibles les points nouveaux insérés dans le code afin de recueillir les avis et les propositions. Les participants ont ainsi abordé des thèmes comme la reconnaissance d’un effet juridique au mariage religieux, l’âge du premier mariage chez la fille, la légitimation de l’enfant né hors mariage et ses droits. Des thèmes comme l’option en matière de succession, les empêchements au mariage, les motifs du divorce ainsi que les droits et devoirs des époux ont été aussi largement débattus. Pour le ministre, l’adoption de ce texte dans sa dimension consensuelle constituera un pas essentiel vers l’effectivité d’un nombre important de droits pour lesquels notre pays s’est battu chacun à son niveau. C’est pour cette raison que Mme Konaré Mariam Kalapo, a souhaité des propositions pertinentes sur les points soumis, allant dans le sens du respect des droits de chaque Malienne et chaque Malien. Thierno Hady Thiam a rappelé que le Haut conseil islamique avait contesté le code pour défendre les valeurs religieuses et sociétales de notre pays. “ Nous ne sommes pas contre la laïcité encore moins contre la démocratie. Nous avons voulu une loi en concordance avec nos coutumes, nos mœurs et notre religion ”, a-t-il précisé.

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