Les Groupements professionnels et Conseils patronaux des régions membres du Conseil national du patronat du Mali demandent la mise en place d’une administration provisoire. Ils l’ont fait à travers une correspondance datée du 23 novembre adressée au Premier ministre dont ils sollicitent l’accompagnement.
La crise qui affecte le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) s’enlise. C’est pourquoi, les Groupements professionnels et Conseils patronaux des régions membres du CNPM, dans une correspondance adressée au Premier ministre, sollicitent son accompagnement pour la mise en place d’une administration provisoire pour la gestion de la structure.
Il faut dire que le CNPM tient sa légitimité des Groupements professionnels et des Conseils patronaux des régions. Cette sollicitation du chef de l’exécutif fait suite à la paralysie dans le fonctionnement de l’institution.
Car, constatent-ils, la crise du CNPM, qui dure depuis septembre 2020, a plongé l’organisation dans un blocage total aux graves conséquences notamment sur les intérêts des entreprises et sur la relance économique du pays via le dynamisme du secteur privé.
D’après eux, il n’existe à ce jour aucun bureau élu, aucun dirigeant légitime et reconnu pour gérer le CNPM. Ils s’appuient pour cela sur la décision de justice rendue le 04 octobre 2021 qui a annulé les deux élections comme pour mesurer la responsabilité des acteurs de chaque camp par rapport aux enjeux.
« C’est au regard de tout ce qui précède, que les Groupements professionnels membres du CNPM, dans une neutralité par rapport à chacun des bureaux, ont décidé de prendre leurs responsabilités et ont signé, par conséquent, une déclaration qui donne leur position définitive sur ce sujet », informent-ils.
L’organisation d’une assemblée générale élective dans un délai de 90 jours
Cette liste (voir en encadré), assurent-ils, reste ouverte de façon inclusive à tous les autres Groupements professionnels et CPR des régions qui souhaitent une sortie de crise à travers les acteurs eux-mêmes.
À ce jour, informent-ils, cette position a été validée et signée par 22 (devenue 23) organisations professionnelles et Conseils patronaux de régions sur les 39 organisations que compte le CNPM. « Ces organisations signataires représentent 80% de l’activité économique de notre pays », soulignent les signataires.
À travers cette déclaration, les Groupements professionnels et des Conseils patronaux des régions souhaitent : la reprise totale du processus d’une assemblée générale élective qui va doter le Patronat d’une nouvelle légitimité ; le retrait du siège du Patronat de toutes les parties prenantes à cette crise ; confier la gestion courante au Secrétariat général du Patronat.
Aussi, les signataires proposent la désignation de 05 représentants des Groupements professionnels constitués en comité d’administration provisoire avec trois missions essentielles. Il s’agit de la gestion des affaires courantes, la préservation et la sécurisation du patrimoine financier, immobilier et mobilier du Patronat et enfin l’organisation, dans un délai de 90 jours, d’une assemblée générale élective.
C’est au regard de tout ce qui précède que les signataires sollicitent l’implication personnelle du Premier ministre au nom de l’intérêt national, pour accompagner et soutenir la mise en place de cette nouvelle administration provisoire pour sauver le CNPM.
Ce d’autant que le CNPM est un partenaire clé de l’État pour l’adoption et la mise en application des mesures pour la relance économique du pays, un acteur important pour la mobilisation des investisseurs privés maliens, une interface précieuse des entreprises et des grands investisseurs étrangers. Et « cette période de transition est une opportunité pour mener les réformes nécessaires », estiment-ils.
Cette demande de mise en place d’une administration provisoire à la tête du CNPM, soutenue par 23 des 39 organisations professionnelles et Conseils patronaux des régions, est un désaveu cinglant pour Diadié dit Amadou Sankaré. Malgré ce revers, le patron de la SAER campe sur ses positions, de plus en plus intenables.
Dans un communiqué daté du 1er décembre, Diadié dit Amadou Sankaré, qui se dit président de l’institution patronale du Mali, estime que « le CNPM n’est nullement associé à l’initiative d’un cadre dit de concertation des groupements professionnels et conseils patronaux de région quant à la mise en place d’une administration provisoire ».
Il assure que la liste publiée par les signataires n’est nullement représentative du patronat du Mali. À la différence des signataires de la déclaration, Diadié dit Amadou Sankaré ne donne ni le nombre encore moins la liste des groupements professionnels et patronaux qui composent « son dit Patronat ». Ce qui allait éclairer davantage la lanterne du peuple malien.
Abdrahamane SISSOKO