Un nouveau bureau de 16 membres dirigé par Soya Golfa, accepté par tous, vient de mettre fin à la crise au sein du Conseil national du Patronat du Mali (Cnpm). c’était au cours d’une assemblée générale extraordinaire de sortir de crise, tenue le samedi 2 avril dernier, au siège de ladite organisation. En présence de Diadié Sankaré et de Mamadou Sinsy Coulibaly. La séance était présidée par Bourama Touré, chef de Cabinet du ministre de l’Economie et des Finances.
Les groupements professionnels du secteur privé membres du Cnpm ont finalement mesuré leurs responsabilités et ont saisi l’opportunité pour procéder à l’annulation des deux bureaux qui étaient à l’origine de la crise actuelle, au profit d’une administration provisoire qui a été validée au cours d’une assemblée générale extraordinaire. Elle est chargée d’organiser une élection crédible et transparente dans un délai de 3 à 6 mois.
En effet, les clans de Mamadou Sinsy Coulibaly et Diadié Sankaré, après 18 mois de bras de fer, des actions judiciaires non résolues, se sont finalement alignés derrière une administration provisoire du Cnpm, qui sera validée lors de cette assemblée générale extraordinaire. C’est un nouveau bureau de 16 membres dirigé par le doyen Soya Golfa. Il a comme vice-président Boubacar Hassimi Diallo.
«Les deux ont placé l’intérêt du secteur privé au-dessus de leurs ego. Ils sont mes enfants. C’est un accident de parcours. Ça peut arriver à tout le monde. Je suis parmi les pères fondateurs du Cnpm. Il a été créé le 25 janvier 1980. Nous ne sommes plus nombreux sur cette terre. C’est la seule organisation du secteur privé qui est 100% indépendante vis-à-vis de l’Etat. Tout ce qui doit arriver arrivera. C’est la volonté de Dieu. La crise est finie, grâce à l’implication de tous et principalement de Diadié Sangaré et Mamadou Sinsy. Je suis un vieux, cette organisation est pour les jeunes. Nous osons espérer ne plus rencontrer de crise au sein du Cnpm. Nous sommes obligés de s’unir ou nous périssons. Ils faut tirer les enseignements», a conseillé le nouveau président de l’administration du Cnpm, Soya Golfa.
Par ailleurs, il a remercié les deux clans qui ont accepté cette initiative visant à restaurer la paix et l’entente. L’un des rares membres fondateurs du Cnpm, il a promis d’être au milieu de ces deux anciens présidents contestés pour mener à bien leurs missions pour l’intérêt du secteur privé. Il a également demandé aux deux camps de retirer leurs plaintes l’un contre l’autre et d’analyser toutes les procédures judiciaires. Pour rappel, le Cnpm ne s’est jamais porté aussi mal. Ces difficultés sont derrière eux maintenant. Une solution interne a pu être trouvée entre les différents acteurs.
«Il ne s’agit pas pour nous aujourd’hui de vous faire la genèse de ce qui nous est arrivé pendant les 18 mois. Il s’agit plutôt de vous expliquer comment nous sommes en train de nous en sortir à travers notre propre génie. Et pour cela, nous avons besoin de l’accompagnement de tous», a déclaré Boubacar Hassimi Diallo, vice-président de l’administration provisoire du Cnpm.
Faut-il le rappeler, la justice les a montrer leurs failles et leurs limites à travers plusieurs arrêts, dans leur façon d’organiser les élections de 2020, d’où est partie la crise. Selon lui, face au risque d’éclatement des groupements professionnels, il fallait faire un choix pour leur crédibilité morale.
«Face à l’absence d’interlocuteurs pour les entreprises, pour l’Etat et pour les partenaires, nous avons fait le choix de l’unité, de l’inclusion, du rassemblement en considérant que cette crise est désormais derrière nous en ne reconnaissant plus les résultats d’aucune des deux élections », a-t-il dit.
À ses dires, après une mauvaise expérience de la mise en place d’une administration provisoire, jugée déséquilibré, le 8 février 2022, une autre administration provisoire recomposée de 16 membres à parité égale a été mise en place le 4 mars 2022 suite à un accord de sortie de crise et à des résolutions qui leur seront soumises pour validation.
«Cette administration aura pour mission de rassembler davantage, d’assurer la cohésion entre les membres du Cnpm, d’assurer la continuité de l’existence même du patronat et de préparer les meilleures conditions d’organisation d’une nouvelle élection dans un délai de 3 à 6 mois dans un climat apaisé», a-t-il précisé.
Avant d’indiquer que: « Pour l’organisation d’une élection crédible et transparente, l’administration provisoire se propose de faire la relecture de certains articles de nos textes et de faire organiser les élections par une structure indépendante d’elle-même pour éviter qu’elle ne soit à l’origine d’une nouvelle crise. Ce travail d’étape, vous sera présenté lors d’une prochaine assemblée générale pour validation».
Moussa Sékou Diaby