Suite à l’arrêt de la Cour suprême, Diadié dit Amadou Sankaré a été expulsé, le mercredi 02 février, des locaux du Conseil national du patronat (Cnpm). Malgré cette expulsion, il nous est revenu que des pontes de la République tapies dans l’ombre veulent lui remettre les clés des locaux de l’institution patronale, en violation des règles et procédures en la matière.
Qui veut remettre les clés des locaux du Conseil national du patronat (Cnpm) à Diadié dit Amadou Sankaré ? C’est la question que se posent de nombreux Maliens relativement à l’utilité d’une décision de justice. Car, selon nos informations, malgré l’expulsion de Diadié dit Amadou Sankaré et la fermeture des locaux du Cnpm par les éléments de la gendarmerie sur ordre du Procureur de la Commune IV du district de Bamako, certains gros bonnets de la République veulent à tout prix lui remettre les clés de l’institution patronale.
Rappel des faits
Diadié dit Amadou Sankaré a été expulsé le mercredi 02 février des locaux du Cnpm par des éléments de la gendarmerie sur ordre du Procureur du Tribunal de grande instance de la Commune IV du district de Bamako. Cette expulsion de Diadié dit Amadou Sankaré fait suite à un arrêt rendu le 23 décembre par la Cour suprême qui a annulé l’ordonnance gracieuse octroyée par le tribunal de grande instance de la commune iv à Diadié dit Amadou Sankaré. C’est à la suite cette décision de justice que l’autoproclamé président occupait ou squattait l’institution patronale. Les locaux sont aujourd’hui bouclés et les clés se trouvent entre les mains du procureur.
Une requête en rabat d’arrêt devant la Cour suprême par Diadié dit Amadou Sankaré
À ce niveau, il faut dire qu’avant l’expulsion de Diadié dit Amadou Sankaré par les éléments de la gendarmerie, l’huissier commis pour lui notifier la décision de justice avait été empêché d’accéder aux locaux du Cnpm par les éléments de la police nationale.
Ce qui a courroucé les avocats de Mamadou Sinsy Coulibaly, qui n’ont pas manqué devant la presse de s’interroger sur les raisons pour lesquelles la police empêche l’huissier de justice de faire son travail. Car, pour eux, la police n’a aucun droit de refuser l’accès des locaux du Cnpm à l’huissier dans la mesure où la justice est rendue au nom du peuple malien.
Non content de son expulsion, Diadié dit Amadou Sankaré a déposé une requête en rabat d’arrêt devant la Cour suprême. La requête en rabat d’arrêt, selon nos informations, consiste à demander l’annulation d’un arrêt de la Cour suprême rendu à la suite d’une erreur de procédure non imputable à une partie. Toutefois, nous a-t-on dit, la requête en rabat d’arrêt n’est nullement suspensive.
L’affaire allait en rester là si des personnes extérieures ne s’étaient pas s’immiscées dans le dossier. Car, selon nos informations, des gros bonnets de la République, profitant de leur position dominante, veulent coûte que coûte remettre à nouveau les clés du Cnpm à Diadié dit Amadou Sankaré.
Pourquoi ? Difficile pour l’instant de répondre à cette question. Ce qui est sûr, en le faisant, ils bafouent les décisions de justice et contribuent par la même occasion à ternir l’image de la justice, déjà très ternie auprès de l’opinion à tort ou à raison.
Il faut rappeler que le tribunal de la Commune IV a annulé les deux assemblées générales électives du CNPM. L’une organisée par le camp Mamadou Sinsy Coulibaly et l’autre par celui de Diadié dit Amadou Sankaré. Puisqu’aucun des deux camps n’a aujourd’hui légalement ni titre ni droit pour se retrouver dans les locaux du Cnpm, 24 des 39 groupements et conseils patronaux membres du Cnpm, dans un courrier adressé aux autorités, plaident pour la mise en place d’une administration provisoire à la tête de l’institution patronale. C’est en cela qu’ils ont salué la décision du Procureur du tribunal de la Commune IV.
Abdrahamane SISSOKO