La première session de la Cour d’assises de Bamako s’est achevée hier jeudi. Au terme de cinq semaines et trois jours d’audience, la Cour a traité 150 dossiers et a jugé 289 accusés.
Au terme des audiences, sur les 150 dossiers inscrits au rôle, 289 accusés ont été jugés. De ces jugements il y a eu 39 condamnations à une peine d’emprisonnement ferme, 36 condamnations avec sursis, 15 condamnations à la réclusion à temps, 3 à la réclusion à perpétuité, 2 peines de mort, 42 acquittements, 18 renvois, 54 condamnations par contumace et 2 dossiers renvoyés pour complément d’information. Au plan pécuniaire, les amendes prononcées s’élèvent à 24 660 000 F CFA, les dommages et intérêts à 105 600 000 F CFA et les remboursements totalisent la somme de 1 088 377 405 F CFA.
A la clôture des travaux, le procureur général, Daniel Tiéssougué a déclaré que l’impression qui domine est celle d’une grave atteinte à l’indépendance de la magistrature. Et le procureur de poursuivre que si l’indépendance de la justice est bafouée ou si elle s’effondre, ce sera fini pour la quiétude et la stabilité. En analysant les verdicts prononcés, Daniel Tiéssougué a souligné le nombre élevé des acquittements qui s’élèvent à 42 sur 150 dossiers. C’est le lieu, selon lui, d’outiller et de moderniser la police judiciaire.
Quant au président du tribunal, Moussa Sarran Diallo, il a déploré l’absence de la partie civile et certains témoins. Toute chose, dira-t-il, qui ne facilite pas l’éclatement de la vérité. C’est pourquoi il a proposé à ce que la partie civile aussi soit assistée par un avocat. Le président a insisté sur la jeunesse de certains accusés et leur faible niveau d’instruction. Ce qui l’a amené à demander aux autorités politiques et aux parents de veiller à l’éducation des enfants.
Le représentant du barreau a dit, à son tour, que la qualité d’une justice dépend de la qualité des hommes. C’est dans ce sens qu’il a exhorté les anciens à assister les jeunes pour bâtir une justice qui réponde aux aspirations de la population. Me Seydou Doumbia a salué au passage les efforts de l’Etat à améliorer la qualité de la justice.
Moussa SIIBIBE