Le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, a présidé la cérémonie de clôture de la Table-ronde sur la création de l’organe unique de gestion des élections et la validation de l’avant-projet des termes de références et du chronogramme des Assises nationales de la refondation. La table-ronde s’est tenue les 24, 25 et 26 septembre 2021, au Centre international de conférences de Bamako (Cicb).
Selon le ministre Maïga, il est honoré de se prononcer à l’occasion de la clôture des trois journées de débats nourris au cours de cette table-ronde ayant réuni dans cet exercice les représentants des forces vives, autour de questions fondamentales de la vision de la refondation, notamment : le format et l’opérationnalisation d’un organe unique indépendant de gestion des élections ; les modalités de tenue des futures Assises nationales de la refondation. Il a ensuite adressé ses sincères félicitations et remerciements aux femmes et aux hommes qui ont rendu possible la réalisation de cette activité, tant en amont que durant ces intenses travaux, sous la férule du président de la table-ronde, des présidents et rapporteurs de groupe, ainsi que des experts et coordonnateurs, les pools de secrétariat et de personnel d’appui, ainsi que les vaillants agents chargés de sécurité et de la quiétude des lieux.
Aussi, il a salué la qualité du document commun de synthèse des débats entre Maliens pour fixer le cap de la refondation du Mali par les Maliens, qui seront munis d’une boussole pour se repérer, ainsi qu’un référentiel pour une démarche réfléchie, méthodique et résolue. “Avec l’espoir que cette table ronde aura servi à ouvrir définitivement la voie non seulement vers l’effectivité d’un organe unique de gestion des élections, mais également à mieux préparer les prochaines Assises nationales de la refondation, nous nourrissons ainsi l’espoir que, très bientôt, les Maliens se retrouveront pour jeter ensemble les bases de l’indispensable refondation de notre Nation”, a-t-il ajouté.
Selon lui, des villages les plus reculés du territoire national aux capitales des régions en passant par les communes, les cercles et dans les pays de résidence de nos compatriotes établis à l’extérieur, les Maliens vont donner de la voix pour apporter leur pierre à l’édification du Mali Koura.
A ses dires, le but est de changer notre façon de faire, de penser ensemble le projet du nouveau Mali où on pourra tout planifier en termes de conception et de mise en œuvre. A titre d’illustration, les questions de décentralisation impliquent celles de réorganisation territoriale et de système politique et électoral, elles ont également ont des liens étroits avec celles de gouvernance des affaires publiques, tout en impliquant les politiques en matière d’éducation, de santé, d’emploi, d’assainissement, de développement rural, d’aménagement du terroir, de promotion de l’économie, du commerce et de l’industrie, d’exploitation des ressources minières, mais également d’organisation judiciaire, de politique sécuritaire, de citoyenneté et de patriotisme…
A le croire, du point de vue réformes constitutionnelles, il conviendra de s’interroger sur l’Institution “Président de la République” telle que conçue dans l’actuelle Constitution et mise en pratique depuis près de trente ans. “Est-ce cela qui nous convient réellement : un président de la République qui concentre tous les pouvoirs et prérogatives régaliennes, décide presque de tout et tout peut se faire en son nom et sous son couvert, mais qui en définitive n’est responsable de rien et devant personne”, s’est-il interrogé.
Pour le ministre Maïga, les Assises seront l’occasion d’imprégner nos institutions constitutionnelles de nos valeurs et principes de vie de nos sociétés. “L’Organe unique indépendant autonome et permanent sera certainement ce vecteur d’élections libres, transparentes, sécurisées, crédibles et acceptées par tous. Ce ne serait pas un organe créé ex nihilo, il capitalisera toutes les expériences électorales des années passées. L’Organe sera unique dans la gestion centralisée des opérations électorales”, a-t-il laissé entendre.
A l’entendre, c’est un organe de l’Etat qui bénéficiera du support nécessaire de toutes les entités de l’Etat qui ont, d’ailleurs on l’oublie souvent, toujours contribué à la réussite des processus électoraux : le ministère chargé de l’Administration territoriale ; le ministère chargé de la Justice, à travers les Cours et Tribunaux, la Cour constitutionnelle ; les Départements en charge de la Défense et de la Sécurité ; le Département de la Communication à travers le Comité de l’égal accès aux médias d’Etat ; le Ministère chargé des Finances.
Boubacar PAÏTAO