Climat social à Mopti et Sévaré : Le calme qui précède la tempête ?

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Au premier contact  avec les villes de Mopti et Sévaré et de leurs populations, on éprouve aujourd’hui la nette impression qu’un certain calme plane, tel un ange gardien, sur les deux villes. Mais il semble que ce calme n’attend que le moment propice pour se transformer en tumulte. Bref, c’est comme le calme qui pourrait précéder la tempête.
«Qu’ils s’avisent seulement de venir jusqu’ici, ils ne le regretteront pas ! Quant à vouloir occuper nos villes, il faudra qu’ils nous passent sur le corps ! ». Ainsi réagissait un agent municipal résidant à Barbé à la rumeur selon laquelle les rebelles étaient pendant un moment aux portes de Sévaré. Et son ami, de renchérir : « Vous savez, Bamako est loin d’ici, et là-bas, les gens déforment tout, non seulement sur ce qu’ils savent, mais aussi sur ce qu’ils ignorent. C’est ce qui fait que quand on est à Bamako, on entend toutes sortes de rumeurs, des plus folles aux plus infondées ». Et de conclure : « On raconte qu’il y a quelques jours, un groupe de ces rebelles s’était déguisé pour entrer dans la ville de Mopti. Mais à ce jour encore, personne ne les a vus. C’est vous dire que les gens vous racontent du n’importe quoi».
Quant à ce professeur du Lycée « Hammadoun Dicko » de Sévaré, il confie : « Pour s’emparer  d’une ville comme Mopti, il faut se réveiller de bonne heure, comme on dit, parce que la ville est presqu’entièrement cernée d’eau. Et puis, il y a tellement d’ethnies de toutes sortes qui résident à Mopti : Peulhs, Bambaras, Dogons, Bozos, Somonos, Tamasheqs, et même des Arabes… ». D’ailleurs, Sévaré est considérée  comme une ville-carrefour, voire une ville-tampon ou frontière naturelle ente le Nord et le Sud du pays. Ce qui expliquerait le choix de la ville pour abriter les contingents militaires en préparation pour le Nord. « L’étranger de passage ou de bref séjour ne pourrait remarquer immédiatement ces préparatifs. Il paraît que c’est pour ne pas alerter les rebelles au Nord.  On dit aussi que la CEDEAO attend la formation du gouvernement de Transition pour débattre avec lui des conditions de l’aide logistique et matérielle à l’armée et de l’envoi de détachements militaires de a Communauté. En tout cas, on sent que quelque chose se produira dans quelques  jours. On ne sait pas quand, mais… En fait, les nouvelles autorités ne tiennent pas à laisser filtrer le secret, surtout qu’on raconte  que Mopti et Sévaré sont  aujourd’hui truffées d’espions au service des rebelles et autres bandits du Nord ».
A propos des affrontements qui se seraient produits il y a quelques jours dans la zone de Koro entre Peulhs et Bozos,  les avis sont aussi divergents que mitigés concernant les raisons du drame et le nombre de morts. En effet, tandis que les uns parlent d’incompréhension entre les deux camps belligérants, les autres parlent d’une sorte de « vendetta » de Peulhs qui accuseraient des Dogons d’avoir volé et tué leurs bêtes. « Le problème aurait pu être pacifiquement réglé si d’autres renforts de Peulhs et de Dogons n’étaient pas venus envenimer la situation », précise un vendeur d’essence avant d’ajouter : « Même concernant de prétendues attaques entre militaires et rebelles  dans les parages  de Koro et qui auraient fait six à huit morts, côté rebelles, les gens ne se basent généralement que  sur des « on dit ». Rien de certain ou de précis ! Pour moi, ce ne sont que des rumeurs ».
Oumar Diawara « Le VIATOR »

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2 COMMENTAIRES

  1. http://www.ipetitions.com/petition/non-a-la-negociation-avec-le-mnla

    Faites savoir aux autorites maliennes que vous en avez marre des negociations unitiles et sans fins avec la rebellion. Signez cette petition pour vous faire entendre: Pas de negociation avec le MNLA qui ne controle rien sur le terrain.
    IL Y A CERTAINES GUERRES QUI DOIVENT ETRE FAITES. SI CELLE CI A LAQUELLE NOUS SOMMES CONFRONTES EN EST UNE, ALORS NOUS LA FERONT….

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