Célébration de la panafricaine des femmes au Mali : Femmes et élections au centre des débats

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Ce dimanche, 31 juillet, notre pays, à l’instar des autres pays africains, célébrera au Centre international de conférences de Bamako, la journée panafricaine des femmes. Cette année, l’Organisation Panafricaine des Femmes a retenu le thème: "Après 49 ans d’existence de l’OPF, quelle contribution des pays membres pour réduire la mortalité maternelle et infantile, ainsi que le VIH/SIDA?". Au Mali, nous sommes à la veille d’échéances électorales. C’est pourquoi, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en collaboration avec le Secrétariat Régional de l’OPF pour l’Afrique de l’Ouest et la Commission Nationale d’organisation, a retenu le thème : "Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives ".

A l’approche des élections présidentielles de 2012, les Maliennes trouvent opportun de se mobiliser davantage afin de favoriser l’accès d’un plus grand nombre de femmes aux postes électifs. Aussi, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Konaré Mariam Kalapo, a noté que "chaque année, les hommes ne sont pas associés à cette fête des femmes". C’est pourquoi, pour cette édition, elle invite les hommes à se joindre aux femmes pour partager ces instants de communion féminine. Cela, pour amener les hommes à se sentir impliquer dans cette célébration.
Selon les données du dernier recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2009), le Mali compte 14 517 176 habitants dont 51,2% de femmes. Elles représentent 32,7% de la population active.  Elles sont présentes dans tous les secteurs de développement. Elles sont aussi impliquées dans les différentes élections présidentielle, législatives et communales. Cependant, malgré les stratégies initiées à travers le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, les Associations et ONG féminines, les femmes restent sous représentées à tous les niveaux.
En effet, selon le Bulletin Statistique 2009 du CNDIFE/MPFEF, la situation se présente comme suite: sur 147 députés, il y a 15 femmes, sur les 703 Maires, il y a 8 femmes, sur 10 774 Conseillers Communaux, il y a 927 femmes, sur 14 conseillers de la Chambre de Commerce et d’Industrie, il y a 12, sur 32 conseillers de l’APCAM il y a 3 femmes, sur les 75 conseillers nationaux il y a 6 femmes, sur 30 conseillers à la Chambre Consulaire des Métiers, il y a 03 femmes.

Cette faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision constitue donc un dysfonctionnement pour toute véritable démocratie et interpelle à la  fois, le  gouvernement, la Société civile, les Partis politiques et les Partenaires Techniques et Financiers.
Dans un angle plus large, la question de la participation politique des femmes demeure posée dans les stratégies de développement. Ainsi, comparativement à leur nombre et à leur contribution effective dans la société et à la vie politique, les femmes en Afrique restent de loin minoritaires parmi les élus et dans les instances de prise de décision.

Dès lors la sous représentation  des femmes constitue un handicap à la gouvernance démocratique, politique et économique. Au ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, on est conscient de cet état de fait. C’est la raison pour laquelle, la ministre et ses conseillers comptent explorer toutes les pistes pour encourager les candidatures féminines aux prochaines élections. Pour arriver à cette fin, la ministre Konaré n’exclut pas la possibilité de relecture de la loi sur la Charte des partis politiques pour insérer la parité hommes et femmes. Aussi, le concept de parité, de par le fait qu’il propose une égalité à part entière entre hommes et femmes, apparaît comme une des solutions appropriées pour résoudre cette question de la participation et de la représentativité des femmes dans les instances politiques et de décisions.

Cette exigence doit être traduite par tous les gouvernements par l’adoption d’une loi sur la parité Hommes/Femmes dans les instances de décisions électives, et cela, en vue de se doter d’un outil de travail ayant pour finalité la présence des femmes dans les instances de décision.
Malheureusement, au Mali, au moment où certains pays de la sous région ont adopté le principe de la parité et ceci conformément aux engagements pris par les Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine à travers la Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes à Addis-Abeba en juillet 2004, les femmes maliennes se battent encore pour l’obtention du quota.
Pour cela, des mesures urgentes s’imposent afin de permettre d’envisager des perspectives d’amélioration pour la participation et l’accès des femmes aux postes électifs.
Youssouf Diallo

16 ans au Mali : le Wildaf présente ses activités
Le WiLDAF/FeDDAF est un réseau panafricain rassemblant 500 organisations et 1200 personnes en vue de promouvoir une culture d’exercice et le respect des droits des femmes en Afrique.

Le WiLDAF/FeDDAF/Mali a le statut d’organisation non gouvernementale à but non lucratif. Créée en 1995, la Direction Générale de WiLDAF/Mali à son siège  à Bamako, avec une antenne légère à Gao. Il est également représenté dans les autres régions à travers les coalitions.
Depuis son implantation au Mali, le WILDAF/Mali a réalisé plusieurs programmes et projets dans le domaine de la défense et de la promotion des droits de la femme. Parmi eux, on peut citer le programme d’appui à la promotion des droits de la femme au Mali qui couvre le District de  Bamako, Kayes, Sikasso et  Gao, lLa  participation à l’étude du cadre sur le parajurisdisme au Mali, le programme bonne gouvernance à Yorosso, le  programme "Plaidoyer contre le viol dans le District de Bamako" ; le  programme "Information et sensibilisation des acteurs judiciaires et extra judiciaires pour une mise en œuvre effective des droits des femmes au Mali" ; le  programme "Formation des éducatrices juridiques pour une meilleure appropriation par les femmes de leurs droits".
En plus de ces activités, beaucoup de formations ont été organisées dans le cadre du renforcement de capacité des réseaux nationaux des droits des femmes pour contribuer à la mise en œuvre des droits humains des femmes.

Certains projets et programmes sont également en cours. Il s’agit de la participation accrue des femmes à la vie publique au Nord Mali dans 16 communes (Tombouctou, Gao, Kidal…) du  programme d’appui national d’information et de sensibilisation pour une connaissance accrue du contenu du projet de code des personnes et de la famille dans toutes les régions du Mali. Avec, à terme, la production d’un document de plaidoyer. Sans oublier le programme d’assistance judiciaire aux femmes victimes de violence, appuyé par un centre d’écoute et d’orientation des femmes violentées.
Les publications du WILDAF/Mali sont en Français, en Anglais, en Bambana, Tamasheq, en Peuhl, en Sonrhaï. Ces langues se retrouvent dans plusieurs documents comme le Guide pour la prise en charge des femmes victimes de violence, les Droits humains des femmes dans l’organisation de l’Etat et à la lumière du droit positif, la  Planification, la Programmation, et la Budgétisation sensible au genre. Le WILDAF sous-régional anime un bulletin d’informations trimestriel WiLDAF/FeDDAF West Africa Newsletter’.


Les résultats obtenus au cours de ces années démontrent, à suffisance, que les activités menées par le WILDAF/Mali dans toutes ses zones d’intervention ont un impact positif sur les droits des femmes, malgré le poids des traditions et des coutumes.
Plusieurs ONG partenaires, des femmes leaders et conseillères communales, des paires éducateurs, des juristes et des  parajuristes…ont acquis plus de connaissance sur les questions des droits de femme au Mali, grâce au travail que ne cesse d’abattre le WILDAF/Mali.
Le Chargé à la Communication Wildaf/Mali

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