Dans le but de promouvoir la reconnaissance nationale aux victimes et leur rendre leur dignité, la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) a organisé, le samedi 11 juin 2022 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), sa cinquième audience publique non judiciaire, sous le thème « les femmes victimes de violences sexuelles et les enfants victimes de conflits ». La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla MAIGA, chef du Gouvernement.
Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA a d’emblée fait savoir que le Gouvernement du Mali soutient l’esprit de la justice traditionnelle et adhère pleinement à celui de la déclaration universelle des droits de l’homme, notamment en son article 3 qui dispose que : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». C’est pourquoi, au nom du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, il a tenu à réaffirmer l’attachement profond du Gouvernement à promouvoir les droits de l’homme, d’où d’ailleurs la plus haute attention qu’il prête à la problématique des devoirs et obligations qui sont au cœur des audiences publics de la CVJR.
Au total, elles étaient 12 victimes (10 femmes victimes de violences sexuelles et 2 enfants victimes en période de conflits) à témoigner. Il faut rappeler que la première audience publique, tenue le 08 décembre 2019 a porté sur « les atteintes au droit à la liberté ». La deuxième audience tenue le 05 décembre 2020 a porté sur « les atteintes au droit à la vie, tortures et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ». La troisième tenue le 03 avril 2021 a porté sur « les disparitions forcées ». Quant à la quatrième tenue le 18 septembre 2021, elle portait sur les trois thèmes précédents.
Cette 5ème audience publique de la CVJR s’est particulièrement penchée sur les violations contre les femmes et les enfants, à travers une sous-commission genre mise en place à cet effet et qui bénéficie de l’accompagnement de l’ONU-Femmes et de l’UNICEF. L’expression “violences sexuelles liées aux conflits” recouvre des actes tels que le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, l’avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé, ainsi que toute autre forme de violence sexuelle d’une gravité comparable, perpétrée contre des femmes, des hommes, des filles ou des garçons et ayant un lien direct ou indirect avec un conflit.
Plantant le décor, le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé est revenu sur l’objectif principal de l’audience publique, un espace d’écoute où les victimes ont un rôle de premier plan. C´est un cercle de solidarité construit autour du récit des victimes, comme tant d’institutions traditionnelles au Mali. Elle permet surtout de rendre aux victimes leur dignité, d’intégrer leurs récits à la mémoire
Flani SORA
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