A la célébration du cinquantenaire du Rotary au Mali, l’ancien ministre Zéini Moulaye a animé le samedi 25 février 2012 une conférence-débat sur la paix, la sécurité et le développement. C’était à l’hôtel de l’Amitié en présence de plusieurs rotariens.
Pas de paix sans sécurité. Pas de développement sans paix. C’est la conclusion qu’ont pu tirer les nombreux invités à la conférence-débat du samedi 25 févier 2012, animée par l’ancien ministre Zéini Moulaye. Cette conférence qui se tenait dans le cadre des festivités du cinquantenaire du Rotary au Mali, intervient dans un contexte où notre pays fait face à des défis sécuritaires dans sa partie septentrionale et coïncide aussi avec le mois de février consacré à l’entente mondiale.
Parlant de la situation actuelle que vit notre pays, le conférencier a expliqué que dans la mesure où gouverner c’est prévoir, on aurait dû prendre les dispositions, par rapport à la crise libyenne, à travers les communautés des régions vers lesquelles viendraient ces militaires libyens d’origine malienne, d’autant plus que nous savions tous qu’à partir du moment où la situation a dégénéré, on allait les avoir sur le dos. Il ne s’agissait pas d’aligner les militaires tout au long de la frontière, mais en s’appuyant sur les leaders communautaires qui allaient mobiliser, sensibiliser, conscientiser l’ensemble de ces communautés pour endiguer les aspects négatifs de la situation.
Si cela avait été fait, croit savoir le conférencier, on aurait amorti la balle. C’est pourquoi, Zéini Moulaye a incité à une démocratisation du secteur de la sécurité, à l’implication de la société civile et les communautés pour qu’elles prennent leurs responsabilités en vue de la création d’un climat de paix et de sécurité. « La sécurité est transversale. Elle est dans tous les recoins de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Et c’est au niveau de tous ces paliers de la vie sociale qu’il faut agir pour avoir le meilleur socle de paix et de sécurité, à commencer par la justice. Tous les conflits communautaires sont à 95 % liés à des problèmes d’injustice sociale, et l’administration est venue compliquer davantage la situation avec parfois des décisions contradictoires à ne pas s’en sortir. D’où le sentiment de se faire justice avec les armes qui peut animer certains individus », dira-t-il.
A en croire l’ancien ministre, cette thématique des rotariens du Mali est d’actualité pour tout le monde : les pays arabes, l’Afrique du Nord, le Nord du Mali avec les trafics de drogue, d’armes de guerre, qui freinent le développement. « Il faut pouvoir gérer ces facteurs d’insécurité dans le cadre d’une bonne gouvernance et non du jour au jour. Et cela suppose une vision, une stratégie, et dans le contexte démocratique que nous vivons, une participation réelle et active de l’ensemble des acteurs de la sécurité pour que l’ensemble de ces acteurs (individus, groupes d’individus, communautés et toute la Nation) puissent apporter leur contribution de qualité à la création d’un climat de paix, de sécurité, facteur de développement dans notre pays », dira Zéini Moulaye.
Quatre défis sont à relever par le Mali, selon le conférencier : la prolifération des armes légères qui polluent la vie des communautés ; le trafic de drogue, qui sape le fondement de la société ; le terrorisme qui nous vient d’ailleurs, mais qu’il faut combattre et la rébellion qui nous est tombée dessus suite à la crise libyenne, qu’il faut affronter.
Pour relever ces défis, Zéini Moulaye pense qu’il faut que chacun contribue pour aider le gouvernement à obtenir un climat de paix, de stabilité qui puisse attirer les investisseurs étrangers. « Le Mali doit être aidé dans cette tâche par les autres Etats de la bande sahélo-saharienne. Face au caractère transnational de ces menaces, il est indispensable que les Etats de la région renforcent leur coopération en faveur de la sécurité, mais aussi du développement, notamment pour le contrôle aux frontières. Les solutions doivent venir en premier lieu, des Etats eux-mêmes. La communauté internationale doit intervenir en appui, en soutenant les gouvernements de la région et en apportant une aide à leurs initiatives », a-t-il préconisé.
Il faut ajouter que le Rotary est une organisation qui se bat pour la promotion de la paix. Il est membre fondateur des Nations unies et de l’Unesco, et l’année rotarienne 2012-2013 aura pour thème : « La paix pour rendre service ». Une année qui sera sous la présidence du Mali, puisque notre compatriote Théodore Diop est le président élu du district 9100. Mention honorable pour l’ancien bâtonnier Seydou Ibrahim Maïga grâce à qui ce cinquantenaire a été fêté avec fastes.
N. I. Sogoba