Elles sont Niaré, Touré et Dravé et elles ont créé la ville des trois caïmans. Voici cinq choses à savoir sur les trois familles fondatrices de Bamako.
Un fondateur
Pour beaucoup, Djamoussadian Niaré est considéré comme le fondateur de Bamako. Selon des sources concordantes, ce chasseur venu de Lambidou (région de Kayes) a été la première personne à élire domicile sur le site.
Sidi Mohamad Ben Sallah dit «Talmahamane», originaire de la région de Twat ou Touat (actuelle Algérie), le rejoint plus tard. Ce marchand de sel et grand marabout, accompagné par sa famille, islamisait les populations qu’il rencontrait. Le troisième venu, Al Dailil Belhadj, est un marabout ressortissant de l’Adrar au Maroc.
Une alliance sacrée
Les Niaré, les Touré et les Dravé, ces trois familles fondatrices de Bamako sont unies par des liens forts. Pour maintenir la cohésion sociale et l’entente entre elles, Djamoussadian Niaré, le patriarche des Niaré, a donné sa fille en mariage à Sidi Mohamad Ben Sallah dit «Talmahamane», chef de clan des Touré. Al Dailil Belhadj, ancêtre des Dravé, se mariera à son tour avec la fille aînée de Sidi Mohamad Ben Sallah.
Touré et Dravé, même origine
Les Touré et les Dravés sont des cousins parce qu’ils viennent tous de la région de Touat, en Algérie. C’est d’ailleurs au nom de cette proximité que «Talmahamane» a insisté auprès d’Al Dailil Belhadj pour qu’il s’installe à Bamako.
Al Dailil Belhadj prendra alors plus tard le nom de Dravé, en hommage à son village d’origine en Algérie.
Une gestion consensuelle
Chacune des familles joue un rôle spécifique. Le pouvoir temporel et administratif revient aux Niaré tandis que le spirituel et le religieux sont l’apanage des Touré et des Dravé. Mais, conformément au pacte qui les lie, aucune décision importante n’est prise sans une concertation préalable.
Une force morale
Écartées de la gestion de la cité pour des raisons politiques, les familles fondatrices de Bamako ont vu leur statut formellement revalorisé par l’avènement de la démocratie en 1991. Véritables forces morales, elles sont impliquées aujourd’hui dans le règlement pacifique des grandes questions de la Nation. Elles n’ont cependant aucun statut juridique ni administratif.
Abdrahamane Sissoko
Source : Le Wagadu