Chut ! revoilà le juge de Ouélessébougou : «Chassez le naturel, il revient au galop»

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Quand nous avons appris l’an dernier l’altercation entre le juge de Ouéléssebougou Amadou Bocar Touré et le député Bourama Traoré,  nous avons choisi de ne pas commenter. Le député Traoré, Coran en main, avait imploré le châtiment de Dieu sur lequel des deux qui mentait. Avec la nouvelle affaire du juge Touré, il est temps d’admettre que le salut du Mali n’est pas pour demain.

Un juge est supposé avoir étudié au moins 6 ans après le Bac. Quatre (4ans) à l’université et dix-huit (18 mois) à l’institut de formation. Théoriquement, ça se passe comme cela. Notre juge Touré, Dieu merci, n’est pas encore représentatif de la majorité de nos magistrats côté violence physique. Nos amis dans les foyers à Paris nous racontent des histoires abracadabrantesques concernant les juges de leur contrée. Des frustrations aux injustices qui s’accumulent au fil des années, un jour la situation explose. À trop emmerder des agneaux, ils finissent par être des lions. Chaque homme a en lui un côté féroce. C’est l’intelligence commune qui régit la vie en société.

Les qualités d’un juge de paix

Touré, dans ses fonctions actuelles, est un juge. À lui seul, il assure les fonctions de président de tribunal, de juge d’instruction et de procureur. À ce titre, il doit être un homme pondéré, calme et non impulsif. En toutes circonstances.

Une hiérarchie incompétente

Comment est-ce possible qu’un individu aussi fougueux puisse être désigné juge de paix ? Comment est-ce possible qu’un magistrat puisse conduire un véhicule terrestre à moteur tout en téléphonant ? Procureur Tessougué, le peuple attend de voir ce que vous ferez de l’action publique, vous le professeur du juge Touré.

Un manque d’auto-contrôle terrifiant

Comment est-ce possible qu’un magistrat puisse donner le premier coup suite à un simple malentendu ?

La magistrature est une institution, socle de la paix sociale

Notre perturbé juge ne représente pas sa personne dans ses actions de tous les jours. Il est l’image d’un pays, d’une institution. Il doit être un bon modèle.

Une certaine chance jusqu’à présent

Notre juge Touré a jusqu’à présent de la chance. Le député Traoré s’est remis à Dieu, et nul doute, ce dernier est prompt à régler des comptes mais, à son rythme et selon sa volonté. Justice sera rendue. Le jeune Fily  s’y connaît en procédure. Il a déposé plainte même s’il s’est vite ravisé. Pesanteur sociale oblige. Que se passera le jour où notre juge boxeur tombera sur quelqu’un qui ne croit ni Dieu, ni en la justice des hommes, ni aux fétiches, ni aux marabouts et qui n’a plus rien à espérer de la vie ?  Ou d’un homme qui lave son honneur quel que soit le prix ? Parmi nos magistrats de classe exceptionnelle n’existe-t-il pas un seul qui puisse dire exactement au juge Touré les causes immédiates de notre première rébellion en 1963 ? Rébellions dont nous subissons collectivement les suites plus de 50 ans après. Quand on manque de culture, on manque de  tout. Le monde ne date pas d’aujourd’hui. Dans la vie, il faut avoir des limites. Il faut que les hautes autorités fixent des limites. Nous ne souhaitons nullement léguer à nos progénitures un Mali qui serait un Mexique où le plus cruel est le plus respecté. Où des juges sont dans des bunkers. Non, nous ne voulons pas de cela pour notre Mali.

Nul n’a le monopole de la violence. Le temps de l’AEEM est révolu cher juge.

Les individus trop impulsifs sont généralement trop faibles. Ils ne sont ni froids, ni calculateurs, ni déterminés. Pour eux, la vie, c’est l’instant. Ils posent des actes sous une furieuse colère et les regrettent à l’heure d’après. Les plus sages en apparence sont très souvent les plus cruels en d’autres circonstances. La criminologie est une science.

La réaction du pouvoir politique

Le président de la République est le président du conseil supérieur de la magistrature. Il lui appartient de muter notre bagarreur juge dans un bureau de la direction de l’administration judiciaire et des sceaux, ou aux services des archives afin qu’il ne puisse plus jamais juger qui que ce soit. Bakary Doumbia, vice-consul du Mali en France, fut giflé copieusement  par une  fille malienne, née en France, sans limites, comme le juge Touré. Imaginez un instant qu’à la place du vice-consul général, il y avait le juge Amadou Bocar Touré. Certes sur le coup, il allait bien bastonner la fille, mais serait très probablement retourné dans un cercueil à Bamako. Nul doute. Imaginez un instant le juge Touré officiant à Kidal, Taoudenit, Boureissa et même  à Tenenkou dans le Macina, quelle catastrophe ? Pour lui-même et pour la nation.

Du reste

Notre juge Touré n’est ni un dur ni un méchant. Il n’a jamais rencontré de véritables gangsters. Jamais. Il a un pouvoir sans limites parce que le Mali est une République bananière, il use et en abuse jusqu’à ce qu’il rencontre un digne obstacle.

La réforme de la justice : le nœud du problème

Il est temps de réformer complètement le recrutement de nos magistrats en supprimant l’oral. Le recrutement doit être confié exclusivement à la nouvelle ENA, avec zéro implication de nos actuels magistrats. Si nous ne réformons pas la justice malienne, dans notre société les lendemains seront hélas tristes. Le temps où les gens s’en remettaient à Dieu exclusivement est révolu. Distribuer des milliers de diplômes de juristes par an et continuer dans des magouilles sur les recrutements, c’est s’asseoir sur un volcan. Tôt ou tard, la nation en pâtit. Tout s’explique chez nos juges dans la manière de leur recrutement.

Boubacar SOW

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8 COMMENTAIRES

  1. Tout simplement c’est la culture de la médiocrité qui est au cœur du système judiciaire.
    Sans un vrai changement, l’avenir de ce pays ressemble à un trou noir dans le ciel. 8)

  2. Apres vérification, on découvre que le soi-disant juge Toure avait bien et bel abusé de son pouvoir en frappant violemment le député Traore, avant de mentir sur lui et de l’accuser de l’intrusion…afin de brouiller la piste. On ne peut que croire désormais que ce petit est un arrogant tyran. Il risque fort de finir très mal, vu qu’Allah est connu avoir une manière très violente d’en découdre avec les tyrans, petit ou grand. Ça me ronge a l’intérieur qu’un juge, censé maintenir la Justice, puisse injustement agresser une personne, puis de surcroit mentir sur lui pour l’emprisonner.

    Toutes mes sincères excuses à l’Honorable Député Traore, car lors de l’incident, je l’avais, par erreur, donné tort… honnêtement c’était par un préjugé qui estimait que «les députés se croient toujours au-dessus de la loi etc.. que les juges savent ce qu’ils font..etc..». Helas, que j’avais tort!

  3. Mr le rapporteur, je pense
    qu’il y a des nouvelles à nous donner et non donner des renseignements à faire déchirer des gens.
    Cela n’est pas un titre pas d’importance. Donner nous du concret.
    Vous n’aviez rien à dire.

  4. le peuple Malien na rien vu d’abord, ça vient petit a petit que vous le voulez ou pas vous allez vous levez un jour et il y’aura un bain de sang au Mali, comme vous venez d’observer dans les autres pays du monde sinon vos voisins direct exemple Cote- d’ivoire, Centrafrique et autre.Que dieu nous montre tous cet jour pour que cet pays soit redresser une fois pour toute. 😳

  5. ce juge enfant de juge à été recruté sur tricheries
    voilà le résultat
    malheureusement il n’est pas le seul
    il y a des juges au Mali dont tous les enfants sont devenus à leur tour juges
    les sans cœurs jeunesses maliennes observent

    • c,est une réalité ce que tu vient de d,écrire.l,année dernière pour l,examen d,entré au corps militaires 14 jeunes dont mon neveu ont réussis l,examen de passage mais a la rentrée ces 14 jeunes ont été remplaces par d,autres qui n,ont jamais été présent a l,examen.DE même que le pritané militaire ,un de mes neveu encore a été premier a l,examen de passage dans toute la 4 région du Mali lui aussi a été vite remplacé a la rentrée .Le Mali ne pourra jamais avancer avec les dirigeants vauriens qui ne font que imposer des vauriens dans des postes. Quelle honte.

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