Dans son discours d’ouverture officielle de la session ordinaire du Conseil national de transition (CT), e ce mois d’avril, le président de cette institution parlementaire de Transition, le général Malick Diaw, a fait un survol de l’actualité nationale et internationale. Mais il a surtout reconnu que “les Maliens veulent savoir exactement l’état d’avancement du processus de transition ainsi que le chronogramme détaillé”, avant de signifier au Premier ministre, présent, que pour cette question, il sera “certainement invité à passer devant le CNT”. Et précision de taille : “Dans un bref délai”.
On ne pouvait s’attende à mieux de la part du général Malick Diaw, président du Conseil national de la Transition, tellement il a dressé un excellent tableau de la situation politique nationale et internationale. Cet exercice, il l’a réussi et prouve qu’il porte à présent à merveille le boubou de président de l’institution parlementaire de la Transition qu’il a troqué contre les vareuses et treillis.
Après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire de tous les martyrs tombés sur le champ de l’honneur en défendant la patrie, le général Malick Diaw, président du CNT, en ce qui concerne la question sécuritaire, fera remarquer : “Nous notons avec satisfaction que les FAMAs maintiennent avec constance leur démarche offensive de neutralisation des terroristes et de leurs nids criminogènes. Les nombreux résultats engrangés sur les différents théâtres d’opération et largement salués par nos populations dénotent de la montée fulgurante en puissance de notre Armée”. Il a renouvelé solennellement les vives félicitations et les encouragements du CNT à l’ensemble des Forces de défense et de sécurité maliennes dans l’accomplissement de leur mission régalienne et républicaine, avant de les rassurer que “le CNT œuvrera toujours aux côtés des plus hautes 8 autorités de la transition pour doter notre pays de forces armées bien formées, bien équipées, motivées, performantes et résolument engagées dans la défense de la patrie et dans la protection des personnes et de leurs biens”.
Evoquant les sanctions contre le Mali prises par la Cédéao et l’Uemoa, le président du CNT n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour désigner ce qui ressemble bien à un complot contre le Mali : “La finalité desdites mesures, comme vous le savez, était d’isoler complètement le Mali et le sevrer de ressources”.
Cependant, il a loué la résistance et la résilience du peuple malien car, dit-il : “Dotées d’une bravoure légendaire, les populations maliennes des villes et des campagnes ainsi que celles de la diaspora, sont sorties massivement, le 14 janvier 2022, pour défendre la patrie, soutenir les autorités de la transition, glorifier les Forces armées maliennes et fustiger l’attitude de ces organisations sous régionales dont le Mali est pourtant fier d’en avoir été membre fondateur”.
Le président du CNT, décidément très en verve, ajoutera : “Cette mobilisation populaire gigantesque, inédite dans l’histoire de notre pays, restera éternellement gravée dans nos annales. Elle est la preuve parfaite que face à l’adversité, face à l’arbitraire, les maliens restent toujours unis singulièrement lorsque l’ennemi découvre son front.”
Après avoir fustigé l’attitude du président français, Emmanuel Macron, vis à vis du Mali, non sans mettre l’accent sur sa connivence avec la Cédéao et l’Uémoa, le général Malick Diaw, président du CNT, de déclarer : «C’est cela malheureusement la triste réalité, c’est cela la triste vérité. C’est de cette manière sous-marine que les questions concernant le Mali sont traitées. C’est de cette même manière que des coups sont portés à notre pays pour l’obliger à rentrer dans le rang. Mais Dieu veille et les Maliens restent debout sur les remparts comme l’ont fait nos fiers devanciers, résistants téméraires des grands empires et royaumes du Mali». Reconnaissant que les pourparlers se poursuivent entre la Cédéao et le Mali pour “accorder nos positions au seul bénéfice du Mali et de la sous-région ouest africaine car, après tout, nous demeurons un peuple panafricaniste et un peuple de dialogue”, le président du CNT précise, pour autant : “Il est clair pourtant que le Mali ne sollicite aucunement un traitement de faveur quelconque mais souhaite seulement être compris et traité dignement. Nous voulons juste que notre pays soit maitre de sa propre destinée, qu’il puisse vivre en paix et entretenir désormais des relations bilatérales ou multilatérales de façon souveraine avec ses partenaires et ses amis.”
Les amis, les vrais amis précisément, on les reconnait dans les situations difficiles et nul n’est mieux placé que le président du CNT pour rendre hommage à ces amis au nom du peuple malien : “Je voudrais solennellement, ici, exprimer la reconnaissance et la gratitude des autorités et du peuple malien à tous les pays frères et amis, à tous ceux qui de par l’Afrique et le reste du monde ont démontré leur solidarité agissante à l’endroit de notre pays“, dit le président du CNT, qui félicite le gouvernement, lequel a su “mettre rapidement cette période d’embargo à profit pour diversifier les opportunités économiques du Mali”.
Pour le général Malick Diaw s’exprimant en tant que président du CNT, le sursis à l’exécution des sanctions contre le Mali, décidé par la Cour de justice de l’Uemoa, le 24 mars 2022, “en dit long sur leur illégalité et la force des arguments développés par l’Etat malien et ses avocats à travers lesquels je félicite tout le barreau malien.”
Son souhait, tel qu’il l’a exprimé, c’est de voir tous les Maliens se joindre aux autorités de la transition, sous le leadership de Son Excellence le colonel Assimi Goïta pour le sursaut national. Une occasion pour le président du CNT de rappeler que “pour la gestion de la transition, nous avons toujours voulu que tous les fils du Mali y prennent une part active. Ceux qui ont des griefs ou des appréhensions quelconques ont toujours eu la possibilité de les soumettre ou de les exposer à travers des canaux appropriés. Tout en respectant les opinions des uns et des autres, j’estime que nos compatriotes doivent plutôt retenir qu’une transition mal conduite est la voie toute tracée vers d’autres remous. Que Dieu nous en préserve !”
C’est pourquoi, le général Malick Diaw invite tous les Maliens à éviter “tout acte susceptible de fragiliser la transition” et cela, surtout au moment où le Mali est en train de trouver sa voie, malgré les épreuves et les contraintes de l’heure.
Il en appelle donc à l’union sacrée autour des autorités de Transition parce que, pour lui, “le mieux que nous pussions faire ensemble est de continuer sur cette lancée de façon ordonnée et coordonnée afin de consolider les acquis déjà enregistrés”. Il souhaite que la transition en cours soit la dernière au Mali et invite donc tout le monde à œuvrer pour que cela en soit ainsi.
Mais justement où en sommes-nos avec cette transition ? N’est-il pas opportun que le peuple soit davantage informé ? A cette question, le président du CNT répondra certainement par l’affirmative puisqu’il s’est adressé solennellement au Premier ministre, Choguel Maïga, présent au CNT à cette occasion, en ces termes : “Je voudrais m’adresser solennellement au Premier Ministre pour lui dire qu’indépendamment des évaluations périodiques faites du PAG, les maliens veulent savoir exactement l’état d’avancement du processus de transition ainsi que le chronogramme détaillé. Cela est d’autant plus important que c’est au peuple que revient la paternité des conclusions des ANR, notamment celles devant aboutir à un retour rapide à l’ordre constitutionnel”.
Reconnaissant bien que les échanges en cours avec la Cédéao “ne devraient en aucune manière constituer un facteur de blocage de notre processus de refondation”, le président du CNT interpelle directement le Premier ministre : “Sur cette question, Monsieur le Premier Ministre, vous serez certainement invité à passer devant le CNT, conformément à sa mission de contrôle de l’action gouvernementale, pour des échanges plus approfondis dans un bref délai”.
Le Premier ministre doit donc se préparer déjà à cet exercice, à travers lequel il informera les citoyens maliens de l’état d’avancement de la Transition et surtout, il communiquera, enfin, le chronogramme qui fait tant jaser.
En agissant ainsi, le président du CNT rassure ses concitoyens que le chronogramme n’est pas un sujet tabou et qu’ils ont le droit d’en savoir suffisamment. Ce qui divorce d’avec une omerta actuellement en vigueur et qui sera donc brisée avec ce débat public projeté. Mais pourvu que ce débat ait vraiment lieu, souhaite tout le monde.
A.B.NIANG
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