Le chômage des jeunes prend des proportions dramatiques dans notre pays. Le marché du travail se rétrécit et l’apport des différentes structures créées pour juguler le fléau s’avère limité.
Le Mali tout comme beaucoup d’autres pays africains est confronté à l’eternel problème de chômage des jeunes. Selon l’organisation internationale du travail, le chômage est la situation de la main-d’œuvre disponible à travailler, qui est à la recherche d’un emploi mais ne réussit pas en trouver. En effet, le fléau du chômage des jeunes est une réalité déconcertante au Mali. Il prend de plus en plus des proportions inquiétantes. Le marché du travail semble de plus en plus saturé et l’apport des différentes structures créées pour juguler le fléau s’avère limité.
Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que la jeunesse malienne souffre énormément du chômage. Désespérés, beaucoup de jeunes passent leur journée à examiner leur avenir incertain, après de longues et dures études universitaires et professionnelles. Ils ne croient plus à rien. Il ne leur reste qu’à se rassembler autour d’un thé. Mamadou Camara, âgé de 30 ans, a une maîtrise en sociologie depuis 5 ans, il n’arrive toujours pas à trouver un emploi malgré ses efforts d’en trouver. «Moi, depuis que j’ai terminé mes études, je ne travaille pas. Ce n’est pas parce que je n’aime pas travailler, mais c’est parce qu’avoir du travail est difficile », nous confie-t-il. Et d’ajouter « mon profil n’est pas sollicité sur le marché du travail. On ne fait pas des concours d’entrée à la fonction publique, les privés aussi ne nous sollicitent pas ».
En effet, le chômage des jeunes peut être lié à plusieurs facteurs. De plus en plus le niveau des élèves ne fait que chuter, entraînant du coup le manque d’opportunité des jeunes, après leurs études de s’insérer facilement dans le monde du travail. Un autre facteur, c’est également l’inadéquation entre les études et l’emploi. Beaucoup de jeunes sont formés aujourd’hui dans des filières qui n’ont pas de débouchées. Ils sont laissés à eux-mêmes, aucune initiative n’est prise par l’Etat pour faciliter leur réinsertion professionnelle. Il s’agit plus particulièrement des sortants des sciences sociales de la faculté des lettres, arts et sciences humaines (FLASH). Ils sont chaque année des milliers qui sortent sans savoir où travailler.
En dehors de tous ces facteurs, un autre non moins important, c’est le favoritisme, que ça soit dans la fonction publique ou dans le privé. Le marché de l’emploi est fermé à tel point que des jeunes diplômés ne sentent même pas les recrutements. Tout se passe dans la clandestinité où l’Etat, les entreprises privées et les ONG qui sont les gros pourvoyeurs d’emplois, ne recrutent que leurs neveux, frères ou cousins. Les compétences ne valent pas un clou. Ainsi va le Mali.
Par ailleurs, même si ces dernières années, l’Etat a consenti de gros efforts en matière de création d’emploi pour les jeunes à travers l’APEJ et l’ANPE, la jeunesse n’est toujours pas tirée des griffes du chômage. Les capacités des ces structures à donner de l’emploi aux jeunes ou à les aider à trouver sont limitées. Pour sortir les diplômés de cette mauvaise passe, il est temps que l’Etat revoie sa politique d’emploi des jeunes.
Diango COULIBALY