Choguel répond à ses détracteurs: ‘‘ils ont la bouche pour parler…’’

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L’organisation des élections n’est pas conforme maintenant aux aspirations du peuple, a estimé le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, ce samedi 13 novembre, à Ségou, en réaction à ses détracteurs politiques opposés à sa démarche sur la gestion de la Transition malienne.

Le chef du gouvernement a abordé à nouveau l’actualité politique du pays lors de la clôture du forum national sur l’entreprenariat jeunes et femmes en milieu rural tenu à Ségou, en réagissant à ceux qui le rendent déjà responsable du report des élections.
Eux, ce sont les acteurs opposés notamment à l’organisation des Assises nationales de la refondation, à la création de l’Organe unique de gestion des élections selon le format proposé par le gouvernement.
En répondant coup pour coup à ses détracteurs politiques, Choguel Kokalla MAIGA ne ménage pas les termes pour défendre ses initiatives.
« Laissons les adversaires de la transition parler. Ils ont la bouche pour parler, nous nous agissons, nous ne parlons pas, bien que nous avons la bouche pour parler», riposte le Premier ministre, Choguel MAIGA.
Si ces acteurs politiques se vantent de leur richesse, rétorque-t-il, la Transition, quant à elle, n’est pas à court de conceptions. Bien au contraire, affirme-t-il, le « gouvernement de la Transition est riche en idées et en initiatives».
Des actions, dont la finalité est de répondre aux préoccupations du peuple malien et non de satisfaire l’extérieur. La seule boussole et baromètre de la Transition reste l’intérêt du Mali, a-t-il insisté.
« Le gouvernement et le président de la Transition ont le souci que le peuple se sente fier d’avoir de tels dirigeants. Que les Maliens se reconnaissent dans tout ce qu’ils font. C’est la seule façon d’avoir la légitimité. Ce n’est pas une légitimité octroyée sur les médias étrangers par des dirigeants d’ailleurs », a ajouté Choguel MAIGA en se défendant des critiques mettant en cause sa légitimité pour être issu des rangs du mouvement de contestation M5-RFP dont la lutte a été parachevée par le coup d’Etat du 18 août 2020. Ce renversement est une opportunité pour ceux qui se réclamant des forces du changement de fixer un nouveau cap pour le pays contre la mauvaise gouvernance.
Les Assises nationales de la refondation envisagées à cet effet sont jugées trop coûteuses par certains en plus d’être dilatoires. Le projet est de proroger la transition, estiment des partis politiques ayant d’ailleurs opté pour la politique de la chaise vide lors de ces rencontres dont la phase nationale est programmée en décembre prochain.
« Si on veut faire le changement, si on veut être de vrais démocrates, pas de démocrates qui cherchent à faire plaisir à l’extérieur, il faut que la majorité silencieuse (50% des moins de 15 ans, 7( qui ont moins de 30 ans, 75% sont en milieu rural) se reconnaisse dans la façon de gouverner et de gérer le pays », a déclaré M. MAIGA.
La finalité de la Transition est d’obliger les hommes politiques à travailler au service du peuple, avant d’aller chercher des labels de satisfecit de bonne gouvernance à l’extérieur.
Cette étape de la vie de notre pays est plus importante que d’aller aux élections, selon lui. C’est pourquoi, a-t-il affirmé, l’organisation des élections n’est pas, à ce jour, la préoccupation des Maliens. Leur priorité, affirme-t-il, est la sécurité.
Il est persuadé que les acteurs qui réclament l’organisation des élections sont d’ailleurs convaincus que la situation n’y est pas favorable. Mais, il comprend que ce sont des discours pour faire plaire à l’extérieur.
La preuve : parmi ceux qui revendiquent les scrutins, certains ne peuvent pas « faire la campagne dans leur propre village ». Beaucoup d’entre eux le feront à la télé, ironise-t-il.
Le Premier ministre a également profité de l’occasion pour remettre les pendules à l’heure sur la relation entre le Mali et la France qui étaient très tendues quelques semaines plus tôt.
Choguel Kokalla MAIGA rassure que ce sont des divergences entre des dirigeants politiques qui n’entachent en rien les rapports entre les deux peuples.
« Trop de choses lient le peuple français et le peuple malien pour qu’ à cause d’une température qui s’élève souvent, on pense que nous sommes des adversaires», a-t-il indiqué.
Aussi, a-t-il ajouté : « Si on veut faire la politique, on ne peut pas décider d’être l’ennemi d’autres peuples. Après la communauté algérienne, la 2e communauté la plus importante, ce sont les Maliens. Leur part dans l’économie malienne est plus importante que l’aide au développement ».
Alors, commente-t-il, vouloir s’opposer au peuple français, c’est de brimer aussi l’intérêt des Maliens.
« On ne peut aller contre les intérêts de ces citoyens et contre le pays où ils vivent. Ils sont accueillis par les citoyens de ce pays qui les intègrent», a-t-il clarifié, insistant ensuite que l’honneur, la dignité et la souveraineté du Mali ne sont pas à marchander.
« On doit nous respecter. Nous cherchons les moyens d’assurer la sécurité de nos concitoyens parce que la sécurité est le premier besoin de l’homme. Un gouvernement qui ne peut pas assurer la sécurité des citoyens ne peut pas être légitime. Notre travail et engagement, c’est de sécuriser les Maliens. Tout le reste viendra après», a levé l’équivoque l’ancien responsable du comité stratégique du M5-RFP.
Quant aux Assises nationales de la refondation, elles portent la lourde responsabilité, désormais, de fixer le calendrier électoral des élections et par ricochet le délai de la transition. Son organisation a été repoussée à décembre prochain en vue de donner le temps aux réticents de revenir à de meilleurs sentiments, a-t-il justifié.
Malgré les décisions de boycott, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement continue de les démarcher sur instruction du président de la Transition.
« Personne n’a été marginalisé. Tout a été fait pour que tout monde soit ensemble (…). Si des citoyens refusent, ils endosseront seuls devant l’histoire cette responsabilité », a affirmé le Premier ministre MAIGA, tout en invitant les jeunes et les femmes à se mobiliser lors de ces assises pour porter leurs préoccupations.
Pour lui, toutes les grandes nations ont connu leur période d’incertitude, le Mali n’est pas un cas inédit. À l’instar de ces nations, seule la détermination pourrait permettre au Mali de se remettre debout.
« C’est ce que l’on veut à la fin de la Transition », s’est-il fixé comme objectif ultime.
Par ailleurs, il a invité la population à la vigilance par rapport au mot d’ordre de certains acteurs politiques les appelant à la manifestation contre la situation de COMATEX par exemple, l’une des conséquences de leur mauvaise gestion.
Aussi, pour Choguel MAIGA, le dessous de ces agissements c’est vraiment mobiliser une partie de la population contre les nouvelles autorités.
« Les Maliens ne suivront personne pour déstabiliser la Transition. Je vous fais l’engagement que nous allons réhabiliter l’ usine de COMATEX», a-t-il promis. D’ici là, il a annoncé que l’Etat va payer sur les 2 milliards de FCFA d’arriérés de salaire 600 millions de FCFA.

PAR SIKOU BAH

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