Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat ;
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement ;
Monsieur le Ministre- Secrétaire Général de la Présidence de la République ;
Monsieur le Ministre-Directeur de Cabinet du Président de la Transition;
Mesdames, Messieurs les collaborateurs du Président de la Transition;
Mesdames, Messieurs ;
Dans l’exercice des responsabilités publiques, le passage d’une année à l’autre offre l’opportunité de mesurer le chemin parcouru et de prendre des résolutions pour l’avenir.
Il nous offre surtout l’occasion de rendre Grâce à Allah, le Miséricordieux, le Très Miséricordieux qui, dans sa mansuétude et sa bonté infinies, nous donne le privilège de vivre la succession des saisons, expression achevée de Son Omnipotence, de Son Omniscience et de Son Omniprésence.
Gloire à Dieu, le Très-Haut, Destinataire des Louanges.
Excellence Monsieur le Président,
Avant tout propos, je voudrais avoir une pensée pieuse en la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires, Maliens comme citoyens d’autres pays, de cette crise imposée à notre peuple depuis plus d’une décennie.
Je salue, ici, et de façon particulière l’engagement, la détermination et le sacrifice des Forces armées et de Sécurité de notre pays et leurs partenaires.
Excellence Monsieur le Président de la Transition,
La cérémonie de ce matin, m’offre l’insigne honneur et l’agréable devoir de sacrifier à un rituel et une tradition républicaine bien ancrés. Je m’en acquitte avec d’autant plus de bonheur que j’ai l’immense privilège de vous côtoyer de près dans la gestion des affaires de l’Etat et d’être témoin de votre attachement et de votre dévouement quotidien au service de la patrie.
Les hautes charges que vous assumez avec responsabilité et avec une conscience aigüe du sens de l’Etat et de la mission que Dieu le Tout-Puissant et le destin vous ont confiée, sont aujourd’hui exercées dans un esprit de sacerdoce, par ce que vous avez pleinement conscience de la délicatesse de votre mission, à un moment historique de la vie de notre pays.
Vous fréquentant quotidiennement, depuis sept mois jour pour jour, je suis un témoin privilégié de votre dédicace à la restauration de la dignité, de la souveraineté et de l’indépendance de notre pays, le Mali. En d’autres termes, je suis témoin de votre détermination sans faille, comme on le dit en Bamanakan ” Ka Mali Danbé Ni A Horonya Ségui Ama “.
Monsieur le Président,
A ce stade de mon intervention, permettez-moi une digression.
Pendant plus de quarante (40) ans de vie politique active intense, j’ai toujours cherché, obstinément, j’ai prié Dieu tous les jours, parfois j’ai même rêvé d’une rencontre avec un ou des PATRIOTES, avec qui nous pourrions cheminer ensemble, un moment, pour réaliser de Grandes choses pour le Mali, mon pays qui m’a tout donné, fils de paysan qui, pendant près d’une décennie, marchait tous les jours à pied, plus de vingt- cinq (25) kilomètres aller/ retour pour pouvoir fréquenter assidument l’école de la République, parfois sans avoir de quoi se nourrir quand les cantines scolaires n’étaient pas approvisionnées.
Ce rêve de plus de 40 ans s’est réalisé en grande partie le 07 juin 2021, lorsque vous m’avez gratifié de votre confiance en me nommant Premier ministre, Chef du Gouvernement, sur proposition du Comité Stratégique du M5-RFP.
Ce jour-là, en sortant de votre bureau, je sentais tout le poids de la charge que vous venez de poser sur mes frêles épaules.
Ce jour-là, Monsieur le Président, je voyais défiler sous mes yeux, comme dans un film, les images de ces milliers de fils de paysans, d’éleveurs, de pêcheurs, de petits commerçants, qui ne peuvent plus aller à l’école comme moi il y a de cela 60 ans, ne peuvent plus aller cultiver leurs champs, ne peuvent plus faire paître leurs animaux, ne peuvent plus aller à la pêche, ne peuvent plus aller dans les foires pour acheter ou échanger leurs produits vitaux.
Ce jour-là, comme dans un film de cauchemar, je voyais défiler sous mes yeux les images de ces vaillants soldats de notre Armée, certains dans la fleur de l’âge, tombés sur le champ d’honneur, parfois enterrés dans des fosses communes sans sépultures dignes de leurs sacrifices.
Ce jour-là, je pensais, avec une douleur et une compassion infinies, à leurs enfants devenus trop tôt orphelins, à leurs épouses devenues trop tôt des veuves éplorées et inconsolables, à leurs parents et amis trop tôt endeuillés vivant dans la douleur.
Ce jour-là, bien entendu, je voyais défiler sous mes yeux les images de ces milliers de Maliennes et Maliens, de l’intérieur et de la Diaspora, qui ont battu le pavé, des mois durant en 2020, bravant le soleil, la pluie, les agressions verbales et physiques et, pour certains d’entre eux, allant jusqu’au sacrifice ultime en donnant leurs vies, pour que naisse un Nouveau Mali, un Mali Nouveau, le Mali Kura de nos rêves.
Ce jour-là, Monsieur le Président, je pensais aussi et surtout à la place du Mali dans le concert des nations africaines, jadis respecté ou craint, mais qui est devenu aujourd’hui, faute de leadership patriotique éclairé, le grand malade, la risée des autres nations.
Ce jour-là, Monsieur le Président, je me suis engagé, corps et âme, en me faisant le serment, en priant Dieu Le Tout-Puissant, Le Miséricordieux, de ne pas vous décevoir, de mériter chaque jour votre confiance, ne pas décevoir les millions de Maliennes et Maliens, de l’intérieur et de la Diaspora, qui ont fondé leur espoir sur l’entente, la compréhension mutuelle voire la complicité positive et la réussite du couple, j’allais dire le duo : Président de la Transition / Premier ministre, pour faire aboutir leur aspiration au redressement du Mali.
L’équipe gouvernementale que j’ai formée immédiatement sous votre autorité, s’est depuis engagé dans une véritable course contre la montre, pour faire face aux multiples et variables défis et difficultés qui assaillent notre peuple, meurtri par plusieurs années de violence, de souffrance et d’humiliation de toutes natures.
Pour réussir cette mission, je voudrais avec votre autorisation, Monsieur le Président, saluer ici, devant vous, avec solennité, l’engagement patriotique, l’abnégation, l’esprit de sacrifice et de don de soi de chacun des membres du Gouvernement.
Avec une mention spéciale pour les femmes que j’appelle souvent ” Les Amazones du Gouvernement “.
Je voudrais, en retour, remercier chacune et chacun des membres du Gouvernement, pour le respect et la considération dont ils font montre, toutes et tous, en mon endroit, tous les jours et en tous les instants.
Monsieur le Président,
Les circonstances particulières révèlent le destin des Grands Hommes d’Etat. C’est dans ces circonstances que j’ai l’honneur de vous adresser, au nom de l’ensemble des membres du Gouvernement et au mien propre, nos vœux sincères de santé, de longévité, de bonheur et de réussite.
Nous formons également les mêmes vœux pour les membres de votre famille, pour vos proches et pour vos collaborateurs.
Puisse Allah vous assister continuellement dans la conduite de vos hautes fonctions et qu’il couronne de succès vos efforts de refondation de notre cher pays, le Mali.
En vous renouvelant ma ferme détermination ainsi que l’engagement de l’ensemble du Gouvernement à continuer à servir le Mali, sous votre direction, je formule également des souhaits de paix, de stabilité, de concorde, de cohésion sociale, de vivre-ensemble, de réconciliation nationale et de prospérité pour notre pays, le Mali, éprouvé par plusieurs années d’une crise complexe et profonde.
Grâce à votre engagement sans faille et à votre patriotisme reconnu de tous, notre pays, meurtri et traumatisé, retrouve, fort heureusement et progressivement, la confiance en l’avenir et l’espoir en des lendemains meilleurs. L’Espoir de se relever de l’instabilité chronique, de l’insécurité, du terrorisme et de pauvreté qui sont autant de défis hypothéquant l’avenir de notre jeunesse.
En effet, dans le sursaut national collectif, dans l’union et le rassemblement, des Maliennes et des Maliens, il n’y pas de défis insurmontables face à la détermination de notre peuple, dont l’aspiration à la paix, à la stabilité et à une gouvernance vertueuse, est au cœur des priorités du Gouvernement.
Monsieur le Président,
L’année 2021 a été difficile. Elle a été marquée par le prolongement des effets néfastes de la crise multidimensionnelle qui affecte notre pays depuis
2012, même si cette date n’est, finalement, que le déclencheur d’un malaise plus profond et d’un déficit de gouvernance remontant à plus loin.
Pour mettre fin à cette spirale, vous aviez instruit au Gouvernement, au cours du Conseil des Ministres du 16 juin 2021, des directives et des orientations claires afin de répondre à l’aspiration profonde de notre peuple ayant conduit au changement du 18 août 2020, puis à la rectification de la trajectoire de la Transition, le 24 mai 2021.
Sur la base de vos directives, le Gouvernement s’est doté, en six semaines, comme promis, d’un Plan d’action Gouvernemental (PAG) bâti autour de quatre axes stratégiques que sont :
- le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire ;
- les réformes politiques et institutionnelles ;
- l’organisation des élections générales ;
- la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité.
Après l’adoption du Plan d’Action Gouvernemental par le Conseil National de Transition (CNT), le 02 août 2021, le Gouvernement est résolument engagé et déterminé, sous votre autorité, à traduire en actes concrets les actions prioritaires contenues dans ledit Plan.
Dans cet esprit, un ordre de priorité élevé a été accordé à la gestion des revendications catégorielles dont le nombre élevé et le caractère souvent radical étaient de nature à compromettre la paix sociale et, partant, la réussite de la Transition.
Les progrès notables enregistrés dans l’accalmie du climat social grâce à l’écoute, au dialogue et aux sacrifices consentis par le gouvernement, tels que l’harmonisation des grilles salariales, au nom de la justice sociale, ont permis de renforcer la confiance entre l’Etat et les acteurs sociaux.
Des actions sont en cours pour faire converger tous les acteurs du monde du travail vers la Conférence sociale, voulue afin de refonder le contrat social dans notre pays et pour l’avènement d’un pacte de stabilité sociale.
La politique sociale du Gouvernement a pour objectif ultime l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes et de leur bien-être. C’est dans ce cadre que des mesures vigoureuses ont été initiées, conformément à vos directives, pour contenir la flambée des prix à travers la subvention de certaines denrées de première nécessité et produits de grande consommation.
La lutte contre la maladie à coronavirus est une priorité qui conduit le Gouvernement à ajuster en permanence sa stratégie de riposte afin de mieux protéger les Maliens et les Maliennes.
Les mesures récentes prises par les services socio-sanitaires participent de cette stratégie face à l’explosion de cas de contamination. Nous devons tout mettre en œuvre pour freiner la propagation du virus, en combinant les opérations de vaccination avec les mesures de prévention.
Dans un tel contexte de crise sanitaire et de persistance de la menace sécuritaire, la relance de l’économie constitue une priorité majeure de l’action du Gouvernement. Car tous ces défis et menaces ne seront vaincus que grâce à une économie forte et dynamique, créatrice de richesse, de croissance et d’emplois.
Monsieur le Président,
De toutes les priorités assignées au Gouvernement, le renforcement de la sécurité demeure une constance de votre action.
La montée en puissance des FAMAs est une œuvre à laquelle vous êtes personnellement et totalement dédié, et à laquelle vous avez fermement engagé le Gouvernement.
Les résultats spectaculaires et inédits depuis plusieurs années, auxquels sont parvenues nos Forces de défense et de sécurité, en cette fin 2021 et dès les premiers jours de 2022, se passent de commentaires.
S’il est vrai que ramener la sécurité et renforcer la stabilité sur l’ensemble du territoire national est une œuvre de longue haleine, il est tout aussi vrai que les efforts vigoureux en cours sont incontournables pour permettre à l’Etat d’amorcer, sans plus attendre, le retour des services sociaux de base, si essentiels aux populations, et pour exercer ses fonctions régaliennes en termes de sécurité, d’administration du territoire et de distribution de la justice.
Monsieur le Président,
L’aube de l’année nouvelle a vu le vaste chantier de refondation de notre Etat entré dans une phase irréversible, suite à la tenue réussie des Assises Nationales de la Refondation de l’Etat.
Ces Assises ont permis d’avoir une compréhension commune des enjeux et des défis à travers des consultations les plus larges possibles, allant du niveau local, régional, national et au sein de la diaspora.
Elles ont permis de faire le diagnostic des maux qui minent la bonne marche de l’Etat. Elle ont aussi permis de faire émerger des solutions endogènes et des pistes de réformes pour le redressement de notre pays.
Les Assises nationales de la Refondation ont formulé des recommandations dont la mise en œuvre permettra de renforcer, sans nul doute, la position de notre pays dans son voisinage immédiat et en Afrique, de restaurer les valeurs sociétales en voie d’effritement, de restaurer les fondements de notre armée et de l’école, en tant que colonne vertébrale et cerveau de la Nation ; et d’envisager, dans les meilleurs conditions, la tenue des élections générales pour doter le Mali d’institutions fortes, légitimes et stables.
Ce grand moment de rassemblement a fortement insisté sur la refondation de l’Etat sur des bases nouvelles qui seront les garantes de sa stabilité politique et institutionnelle durables et de sa transformation économique et sociale. Des préalables qui permettront à notre pays, à moyen et long termes, de compter parmi le peloton de tête des pays africains progressistes et dans le concert des nations.
A présent, il revient au Gouvernement, en coordination avec le Comité de Suivi-Évaluation qui sera incessamment mis en place, de traduire la forte demande de réformes et de redressement du Mali. Nous allons nous y atteler, conformément à vos orientations, en priorisant les actions, qui seront déclinées en plans d’action avec une identification précise de chaque ministère en charge de l’exécution des activités.
Aussi, Conformément à votre vision de Rassembleur autour du Mali, nous continuerons sans relâche d’aller vers toutes les Maliennes et tous les Maliens afin que nous nous retrouvions autour des grands enjeux de la Transition.
Monsieur le Président,
Au moment où vous écrivez les nouvelles pages de la Renaissance et du Renouveau de notre pays, je vous donne l’assurance que le Gouvernement, mobilisé et déterminé, ne ménagera aucun effort pour traduire votre vision et votre ambition pour un Nouveau Mali, un Mali Nouveau, le Mali Kura.
Bonne et heureuse année Monsieur le Président.
Que Dieu bénisse et préserve notre chère Patrie, le Mali.
Je vous remercie de votre très haute et aimable attention.