« Le Mali est le pays de la débrouillardise ».
Cette phrase lapidaire est pleine de significations et cache pas mal de sous-entendus. Le Malien se « débrouille ». Comment ?
En tous cas, pas en se débrouillant selon les prescriptions divines qui veulent que l’homme gagne son pain à la sueur de son front ! Que non !
Le Malien se débrouille en tirant sans cesse le diable par la queue, et très souvent en laissant le soin diable de lui… (faut pas fâcher hein ! Nous s’amuser).
Même pas moyen de faire économie de bouts de chandelles dans un pays où l’indigence côtoie la misère générale.
A défaut de vivre pour manger, il faut bien chercher à manger pour vivre.
Joindre les deux bouts, tout juste pour ne pas crever de faim oblige chaque jour à moult acrobaties.
La ménagère a perdu son panier, entend-on dire face à la hausse abusive des prix des produits de base, alors même que son panier était déjà en mille lieues.
A force de chercher leur pitance quotidienne, même les mendiants ne quémande pas en son nom, mais au nom de Dieu.
Mendicité rampante et “agression” sur le passant, tous les moyens sont bons pour ramasser quelques… miettes.
Mais au pays des aveugles, les borgnes sont obligatoirement rois.
De Lazare à Crésus, c’est comme la distance entre le ciel et la terre.
Si certains dorment dans les chaumières, d’autres se construisent des châteaux dignes des mille et une nuit.
Ne sommes-nous donc pas tous fils d’Adam et Eve ?
Dieu n’est le père à personne. Fort bien, mais, certains roulent sur l’or, pendant que d’autres croupissent dans la misère.
Au Mali d’aujourd’hui, il y a plus que jamais, deux couches sociales bien distinctes : celle qui trinque et l’autre qui trime.
Si Karl Marx vivait, il aurait choisi la nationalité malienne pour concevoir son “capital” !
Il aurait certainement fait cas de notre Douane, si pauvre, mais dont les cadres, du plus grand au plus petit sont riches.
Egalement du Mali en général pauvre mais certains sont très riches. Pour tout dire, la débrouillardise, c’est la magouille. Quand on n’est pas né coiffé, comment se taper une belle voiture, construire une villa au bord du fleuve Niger, avoir un beau verger, un gras compte bancaire ?
Le petit fonctionnaire puisera à pleines mains dans la caisse du service, l’opérateur économique véreux gonflera la facture, de connivence avec le Boss, des marchés se passent de gré à gré. Commissions et pots de vin sont versés pour obtenir des faveurs particulières. Partout pullulent les plongeurs en eau trouble, les margouillats et magouilleurs de haute volée, les requins de la pire espèce, les caïmans aux crocs pointus.
La sueur du peuple s’en va comme de la fumée ou des larmes. Misère pour la grande majorité, opulence pour la minorité.
La République est menacée.
Conséquences : aujourd’hui, nos banques, nos structures industrielles et nos terres sont vendues au premier passant pour tenter de sauver une face depuis quelques années, par l’incompétence et l’irresponsabilité déjà effacée.
Mohamed Diallo
Cette situation désastreuse est du à la gouvernance de nos hommes politiques véreux
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