Au Mali, depuis l’indépendance, le riz, la pomme de terre, les oignons et bien d’autres légumes et fruits sont importés en quantité pour permettre à la population de s’approvisionner en lieu et place de la production locale. Pour le mois de ramadan écoulé, le prix du kilogramme de la pomme de terre a triplé dans notre pays. Les importateurs de ce produit ont été bloqués à la frontière. Pourquoi ?
Décidément au Mali, certains opérateurs économiques en complicité avec la douane n’arrêteront jamais de punir la population au profit de leurs propres intérêts. C’est le cas de Modibo Keita, producteur de pomme de terre au Mali. Cette année, au nom d’une loi de l’espace communautaire CEDEAO qui n’a jamais été appliquée dans la sous-région, la douane malienne a interdit aux importateurs de ces tubercules venant du Maroc et d’Europe de rentrer au pays pour les faire écouler au bénéfice de la population. Environ une vingtaine de remorques bloquées à la frontière ont vu leurs contenus pourris, parce que la douane a refusé qu’elles entrent au Mali pour être vendus. Cette attitude de la douane paraît étrange et même très étrange.
Au Mali, les produits sont importés pour éviter aux opérateurs économiques sur place de spéculer.
Cette fermeture de la frontière, selon la Direction générale des douanes, rentre dans le cadre de l’application de la réglementation des mesures de la CEDEAO pour tout produit venant de l’étranger.
Mieux, « dans le but de protéger la production agricole et promouvoir l’agro-industrie, la CEDEAO, à travers le nouveau Tarif extérieur commun (TEC), a porté entre 20 et 35% le taux du droit de douane applicable à beaucoup de produits agricoles d’origine étrangère importés dans la Communauté », explique une source provenant des autorités douanières du Mali.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il faut reconnaitre que ladite mesure de règlementation n’a jamais été appliquée dans les pays membres de la CEDEAO. Vouloir l’appliquer pendant le mois de ramadan où la population a plus que besoin de la pomme de terre semble être une absurdité.
Mais, il faut noter que selon des sources dignes de foi, l’opérateur économique, Modibo Keita, non moins producteur de pommes de terre au Mali, aurait conclu un marché avec les douaniers à la frontière pour qu’ils empêchent l’entrée de ces précieux tubercules venant de l’étranger afin que lui-même puisse faire écouler les siens à un prix exorbitant. C’est pourquoi pendant le mois de ramadan le prix du kilo de la pomme de terre a triplé (de 250à 700fca).
Du côté du Maroc, cette mesure prise par la douane malienne contribue à favoriser le concurrent malien Modibo Keita. « Avant de prendre une telle décision les autorités maliennes auraient dû largement informer tous les acteurs de la filière pour éviter cette perte énorme. Plus grave, il n’y a eu ni information ni avertissement, donc on ne comprend rien », s’indignent les importateurs victimes du complot entre Modibo Keita et la douane malienne.
« La pomme de terre est devenue tellement chère qu’il n’est pas donné à n’importe qui d’en consommer. Aucune mesure n’a été envisagée par le gouvernement pour empêcher cette montée subite du prix du kilo », regrette un vendeur de légumes au marché de Sabalibougou qui ajoute que l’Etat doit s’intéresser au contrôle du prix du kilo de la pomme de terre de la même manière que celui de la viande.
En tout cas, c’est une affaire de grosse somme d’argent conclue entre l’opérateur économique Modibo Keita et la douane malienne qui serait la cause de cette cherté de la pomme de terre au Mali. Dans les justificatifs que la douane a avancés, on constate aisément que rien ne tient debout. Donc, la douane malienne travaille pour Modibo Keita.
Affaire à suivre…
Ousmane MORBA