Chérif Ousmane Madani Haïdara s’explique : «Quand le capitaine lui-même a été arrêté… je suis allé le voir, la première chose qu’il a dite est : Haïdara, nous ne t’avons pas écouté, c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui»

«Mes disciples m’ont amené un document que je garde encore à la maison. Ce document associe mon nom à l’affaire Amadou Aya.

19

«Mes disciples m’ont amené un document que je garde encore à la maison. Ce document associe mon nom à l’affaire Amadou Aya. Ce que je peux dire à ce sujet est que s’ils disent que je suis témoin, peut-être que le mot témoin n’a pas la même acception en bambara et en français. Je veux dire que je ne suis pas un témoin de Aya pour les tribunaux, car je ne suis pas un responsable administratif encore moins un militaire. Mais ce que je peux témoigner, et que je ne nierai jamais jusqu’à ma mort, c’est le respect qu’il a eu à l’égard des leaders religieux. Sous son règne, il a respecté les Musulmans, il a respecté les Chrétiens. Pour preuve, il avait arrêté tous les ministres pour les enfermer. Quand on nous a dit que les ministres sont dans de mauvaises conditions de détention, qu’ils dorment à quatre dans la même chambre à même le plancher, nous avons entrepris des démarches. Ce jour-là,  Dicko (Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique) et moi avons rencontré les responsables de la communauté chrétienne. Nous sommes allés supplier les militaires afin qu’ils libèrent les ministres détenus. Si les tribunaux décidaient de poursuivre les ministres, nous ne pouvions pas nous y opposer. Nous lui avons fait savoir que les échos de leurs mauvaises conditions de détention nous sont arrivés. Il nous a dit que c’était vrai, mais que lui-même ignorait beaucoup de choses qui se sont passées. Il nous a donné rendez-vous le lendemain dans l’après-midi. Quand nous sommes revenus, il nous a fait accompagner par quelqu’un qui est parti nous montrer les ministres. Les ministres ont reconnu qu’ils étaient dans de mauvaises conditions de détention, mais que leur situation s’est améliorée peu avant notre arrivée. À leur demande, nous avons invité le capitaine à libérer les ministres pour qu’ils rentrent chez eux.

Le deuxième cas, les femmes des bérets rouges sont venues ici dans mon salon pour me dire qu’elles et leurs enfants n’ont pas à manger. J’ai demandé au Lieutenant Tangara (qui vient de la même zone que moi et qui a donné mon nom à un de ses fils 4 ans avant que je ne le connaisse) de dire au capitaine de ne jamais accepter que les femmes et les enfants souffrent à cause de lui. Quand Amadou Aya a été informé tard dans la nuit, après minuit, il m’a appelé pour me dire qu’il n’était pas au courant de ce qu’on venait de lui dire au sujet des bérets rouges. Il m’avait même demandé d’aller à Kati, mais je lui ai dit : Ah capitaine, partir à Kati ce soir, je ne peux pas. Il s’est mis à rire et m’a dit qu’il m’enverrait quelqu’un. Son envoyé est venu me donner 4 millions pour les femmes des bérets rouges…

Plus tard, les bérets rouges et les gens du capitaine se sont affrontés, il y avait des corps des bérets rouges à l’hôpital Gabriel Touré. Leurs parents sont venus me voir pour me dire que les corps de leurs enfants sont à l’hôpital et que le capitaine refuse qu’ils aillent les voir. Nous sommes allés voir le capitaine, lors des conversations un proche du capitaine lui a demandé de nous dire non. Malgré tout cela, le capitaine a finalement accepté que les gens aillent prendre les corps de leurs proches à l’hôpital…

Si on dit que je suis son témoin, je ne peux témoigner au sujet de ce qui s’est passé entre lui et moi. Après, un haut responsable de notre pays est tombé gravement malade. Quand il devrait être évacué, les militaires ont bloqué l’avion. Bandiougou Gakou, un ancien ministre, m’a appelé en pleine nuit pour me demander de parler aux militaires puisque la mort du haut responsable allait leur causer un grave discrédit. J’ai appelé le capitaine pour lui faire savoir que si le responsable en question venait à mourir, ça ne sera pas bon pour eux. Le capitaine m’a répondu qu’il n’est pas malade, qu’il s’agissait d’une manœuvre politique dont il est au courant. Je lui ai dit qu’il devrait le laisser partir, puisqu’on parle de maladie. Il m’a dit : c’est ce que vous demandez Haïdara ? Je lui ai répondu par l’affirmative. Et il a donné l’ordre pour que le responsable puisse partir. Si nous pouvons être témoin, c’est au sujet du respect qu’il a eu à l’égard de l’islam et des religieux… Ils ont arrêté le fils de Alpha Konaré. Ils (les parents du détenu) sont venus me voir pour me dire que leur fils est en détention. Je suis allé les voir ; certains compagnons du capitaine voulaient s’y opposer. Je leur ai dit que je ne fais pas de la politique, c’est le social qui m’a amené à eux. Le capitaine m’a promis qu’il serait libéré, mais qu’il avait besoin d’un peu de temps pour mener quelques investigations. Le détenu a été libéré et il est même venu me remercier ici pour sa libération…

Quand le capitaine lui-même a été arrêté, j’ai demandé à ceux qui sont aux commandes du pays de me permettre d’aller le voir. Lorsque je suis allé le voir, la première chose qu’il a dite est : Haïdara, nous ne t’avons pas écouté, c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui. Il était en compagnie d’un lieutenant ; le lieutenant a pleuré. Il lui a dit : mais pourquoi tu pleures ? Es-tu une femme ? Le lieutenant lui a répondu : tu sais bien que je ne suis pas un pleurnichard ; je pleure en pensant au fait que nous n’avons pas écouté Haïdara et c’est lui qui vient nous rendre visite. Je parle la tête haute. Tout ne peut pas être dit. Il y a un autre secret dont je ne parlerai pas ici. S’ils évoquent cela là-bas en disant que Haïdara en est témoin, moi-même j’irai jusqu’à Sikasso par véhicule. Ce n’est pas une affaire militaire, ce sont des choses qui se sont passées entre nous dans la vie».

Ousmane Chérif Madani HAÏDARA

Commentaires via Facebook :

19 COMMENTAIRES

  1. Il devait être particulièrement riche (entre mars et avril) pour débourser en pleine nuit une somme aussi importante pour les femmes……des bérets rouges!!!!
    C’est tellement facile d’avoir des millions dans ce pays au point de les conserver à la maison et s’en saisir à tout moment de la nuit!!!

  2. ET pourquoi on entend pas Jean Zerbo et Mahmoud Dicko???? Eux sont des intellectuels mais l’ignorant de Haidara se plait a se voir dans la presse tous les jours. Comme quoi l’ignorance est la pire des maladies.

  3. Cet article c’est du réchauffé que vous nous balancez depuis le début de ce procès. Pourquoi tout ce folklore pour un citoyen appelé comme témoin dans une affaire judiciaire?

  4. Je pense que cet HAIDARA doit même être décoré pour avoir amené ces jeunes à un peu de “retenue”. Je ne minimise nullement les crimes commis, mais n’eut été ce genre d’interventions de HAIDARA, nous serions aujourd’hui dans un chaos plus énorme.
    Moi je salue HAIDARA.

  5. Je pense qu’il y a des gens qui cherchent à salir le nom du chérif.
    L’homme n’a rien d’un témoin de Sanogo, dans cette affaire dite des bérets rouges. Maintenant, les faits qu’il vient, de relater prouvent à suffisance que le rapport entre les religieux et sanogo, n’était pas un rapport de collaboration mais plutôt basé sur le social. Et cela a toujours été ainsi dans notre pays, du moins depuis l’avènement de la démocratie. A tous les grands maux de sociétés, les gens (gouvernements et particuliers), font recours systématiquement aux religieux pour avoir des issus heureux. Ne nous voilons pas la face, tout le monde sait qu’aujourd’hui, dans notre pays, seule les religieux sont écoutés et dignes de respect.
    Mais, si à cause des intérêts politico-économiques, des gens cherchent à trouver une autre explication, c’est leur affaire.
    Nous avons tous vu comment c’est passé l’affaire ‘Ami Kane’, et tant d’autres. Ce sont à chaque fois, les religieux qui parlent à la population pour apaiser les cœurs et souvent après l’échec des politiques.

    • Il fait parti de témoins de la défense. C’est pas le ministère public qui l’a cité comme témoin. C’est la bande de Sanogo qui souhaite qu’il témoigne.

      • Je ne dis pas le contraire, même si c’est la défense, il n’est témoins de personne. Il a joué un rôle social, c’est tout.

  6. Quant on comprend quelque chose on peut la temoigner.En effet apparaitre n’est pas une chose mauvaise c’est pour aider la cour a trancher et aussi aider les avocats de sanogo a bien formuler leur defence.
    Je pense que ce que Haidara vient de dire ,Tout Malien est comme ca.Le Malien c’est un peuple doux .Le probleme c’est cette sale politique qui nous plonge ds tout ca.Des morts pour rien .D’aucun ont tuer par arme ,par leur corruption les politiciens font plus de morts ,qu’ils soit juges aussi les arreteurs de Sanogo au nom de cette meme cour .

  7. Pourquoi toujours intervenir pour sauver aveuglement ? Sanogo a été naïf sinon il n’saurait rien à voir avec les religieux au lieu de définir et affirmer son but d ‘asseoir un vrai changement. Malheureusement lui même était un fumiste affamé qui n’ avait pas conscience du vrai enjeu… il salivait pour le pouvoir et l’ argent donc ça ne pouvait jamais marcher. En un mot Sanogo à loupé sa mission historique de redresser le Mali .. du joug de la démocratie de la facade, d l enrichissement ilicite, de la grande corruption , de l irresponsabilité et des politiciens despotes egoistes

  8. L’administration a été très sale depuis 2002 jusqu’au 2012 malgré on a pas fini de nettoyer 🙂 🙂 🙂

  9. SANOGO n’était pas prêt pour assumer cette lourde tâche de transformation du Mali; Quelle perte terrible pour ce pays? Il n’a pas pu s’assumer à juste titre.

  10. Clairement Mr Haidara confirme que la religion tue notre pays et empêche son developpement. Il est donc intervenu partout pour faire libérer les gens, et les victimes dans tout ça??? Pourquoi diantre a-t-on cette manie d’intervenir à chaque fois dans un problème au nom de notre solidarité légendaire?? Voyez-vous aujourd’hui ou est ce que ce comportement nous a amenés ?? En clair, Mr Haidara est plus que témoin dans cette affaire et doit être convoqué pour y répondre.

  11. Je sais même pas pourquoi maliweb donne tant d importance à ces déclarations de ce vieux con ,tout le week end s était le même article

  12. Respecter l’Islam et respecter les charlatans de marabouts ca fait deux choses differentes. :mrgreen:
    Respectez l’Islam on laisse l’alcool, les femmes d’autrui,l’argent d’autrui et on ne tue pas les prisonniers de guerre. :mrgreen:
    L’islam est propre de tout cela

  13. 1- Non, l’erreur justement c’est d’avoir trop écouté les Religieux!

    2- Sans cautionner un coup d’Etat, mais quand ou lorsqu’ on le fait on l’assume jusqu’au bout…B. Compaoré, P. Buyoya, S.Doe,Ould Abd al-Aziz, As-Sisi…

    3- C’est les ministres et autres militaires qu’il a libéré, sous conseil de ces Religieux, qui devraient être à sa place à lui aujourd’hui derrière les barreaux.

    4- Et quand on debute une chose on y va jusqu’au bout! Et pour cause, on a de toutes les manières à y répondre tôt ou tard…Voilà, c’est assez martial, mais ce comme cela qu’un coup de force fonctionne…

    • Avec quel chef d’accusation il va garder les ministres.
      Vous semblez oublier le contexte international différent de celui des personnages sinistres que vous citez.
      SANOGO et ses camarades ne pouvaient que finir comme ils sont.
      Ils n’avaient pas d’autres issus car n’ayant ni les qualités intellectuelles,ni l’expérience institutionnelle pour diriger un ÉTAT.
      Face aux désirs d’exercice du pouvoir des hommes politiques pervertis,à l’opportunisme des officiers supérieurs ,à la cupidité des religieux,ils n’ont pas su répondre par des actes et des attitudes républicaines.
      La bande SANOGO est la réplique de celle de MOUSSA TRAORÉ en 1968.Eux aussi étaient des officiers subalternes sans aucune expérience institutionnelle,se sont aussi fait manipuler par des hommes politiques opportunistes se disant opposer à la politique du père de la nation .
      Nous avons constaté comment les principaux acteurs de ce coup de force se sont neutralisés.
      Celui (MOUSSA TRAORÉ )qui est sorti vainqueur de cette confrontation a fini lui aussi en prison.
      Si ce n’est la magnanimité du président ALPHA OUMAR KONARE ,il devrait être exécuté.
      Par contre nous avons constaté le comportement des officiers supérieurs qui ont aidé le peuple à se séparer du dictateur.
      Ils ont montré toutes leurs qualités intellectuelles et leurs expériences institutionnelles en conduisant une transition apaisée et souhaitée.

      • 1- Major P. Buyoya n’est pas un personnage sinistre, il vit dans la plus grande simplicité chaque jour à côté de nous ici…à peine qu’on puisse croire qu’il fut chef d’Etat á 2 reprises…

        2- Gal As-Sisi, c’est juste hier, donc bel et bien un contexte présent…

        3- On n’en disconvient point sur ce que vous dites, ni ne défend l’attitude de M Sanogo & Co, seulement on vous relate ce qui semble logique, réel et commun à tous ceux qui arrivent par coup de force…

  14. Il a respecté les marabouts. Que lui donnent les marabouts en échange? Peuvent-ils le sortir d’affaire? Ceux-ci devaient tout simplement lui demander de se retirer pour laisser la place aux politiques. Ils n’ont pas été inspiré, puisque guidés par leurs intérêts, ils lui vouaient une grande admiration. Ils lui ont tous confectionnés des gris-gris, et donnés des potions qui ne l’ont pas empêchés d’aller croupir en prison. Il y restera encore longtemps ce fils de pute d’assassin. Les prières des marabouts ne lui serviront à rien, pas à grand chose contre les juges en tout cas. Dieu lui même n’accepte pas des prières bidons, pour un homme aussi bidon que les marabouts qui étaient ses conseils. Que ces marabouts, au lieu de prier pour un enfoiré comme celui-là, devaient mettre leurs compétences au service du Mali pour éradiquer les djihadistes, et autres bandits qui troublent la quiétude des populations. Bande d’opportunistes!

Comments are closed.