Des rumeurs persistantes font état des velléités des responsables de la Cour suprême d’inculper et de placer sous mandat de dépôt d’ici la semaine prochaine Dramane Diarra et moi-même Cheick Mohamed Chérif Koné dans une procédure imaginaire de déstabilisation, au moment où nous condamnons publiquement, haut et fort, l’inconstitutionnalité et l’illégalité du projet de «nouvelle Constitution» et du référendum projeté, qui met fondamentalement en cause l’indépendance de la magistrature dont la défense incombe à chaque magistrat, ainsi que la nécessité pour les autorités de la Transition de tenir leur engagement d’organiser l’élection présidentielle devant mettre fin à la Transition d’ici quelques huit mois, pour éviter d’autres difficultés à notre pays, déjà très éprouvé”. Ainsi s’est exprimé le président de l’Association malienne des procureurs et poursuivants, Référence syndicale des magistrats (AMPP-Refsyma), Cheick Mohamed Chérif Koné dans un message dit d’information qu’il a publié le 30 mai dernier.
Dans ce message d’information, l’auteur soutient que leur prise de position publique contre le projet de la nouvelle Constitution leur a valu d’abord une procédure pénale “imaginaire pour opposition à l’autorité légitime en début de ce mois de mai 2023 (3 et 5 mai)”. Ensuite, ils ont été soumis, selon ses écrits, à une procédure disciplinaire pour manquement au devoir de leur état de magistrats, à la dignité et à la délicatesse tout aussi illégale et infondée où ils avaient comparu devant le juge rapporteur le vendredi 26 mai dernier. “Sachant toutes ces procédures illégales, infondées et infructueuses, et convaincus de ne pouvoir manipuler et instrumentaliser toutes les juridictions du fond, c’est maintenant ces rumeurs de déstabilisation plus qu’imaginaire qu’ils font courir par des gens (responsables de la Cour suprême), qui demeurent pourtant sous le coup de plainte pour forfaiture (faits criminels) depuis le 7 septembre 2021, sans aucune suite alors que les faits sont flagrants. L’illégalité touche à son comble et la déraison franchit le Rubicon”, a écrit le magistrat Cheick Mohamed Chérif Koné pour qui, il serait un précédent dangereux de laisser de tels comportements pervers prospérer dans notre pays. “Il est du devoir et de la responsabilité de tous les démocrates et républicains de s’opposer à l’arbitraire, à l’instrumentalisation de la justice, à la remise en cause de la République et des acquis démocratiques”, a-t-il poursuivi avant de signifier à ses cibles qu’ils restaient sereins et déterminés à faire prévaloir la vérité et le droit, “seules issues pour le Mali”.
André Segbedji