« C’est avec une grande indignation et profonde affliction que le collectif des Associations Musulmanes du Mali, a appris la triste nouvelle de la publication des caricatures du prophète Mohamed (PSL) par le journal satirique Charlie-Hebdo où notre prophète apparaît de nouveau à la Une, les larmes aux yeux avec une pancarte dans les mains : « Je suis Charlie ». Tel était en substance, l’objet de la grande marche de protestation initiée par le Haut Conseil Islamique du Mali, pour dénoncer, ce qu’elle qualifie de « haine viscérale du journal satirique français ‘’Charlie Hebdo’’ contre le monde musulman ».
Selon la déclaration du collectif lue par Mohamed Kimbiri, chargé à la communication du Haut Conseil islamique, Charlie-Hebdo se cache derrière la liberté d’expression pour dit-il, toucher sensiblement ce que plus d’un milliard d’individus gardent au plus profond de leur cœur : le prophète Mohamed et l’islam.
Le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, dans son intervention a été on ne peut plus clair, quant à l’amalgame.
« Ne brûlez pas de drapeaux français, pas de violences contre les citoyens français ni leurs biens », a-t-il lancé aux manifestants.
«Les Maliens ne sont pas ingrats et ne sauraient jamais l’être. Nous sommes reconnaissants envers ce pays frère et ami qu’est la France pour tout ce qu’elle a fait pour notre pays le Mali », a-t-il, laissé entendre. Avant d’ajouter que pour les musulmans, le prophète est ce qu’il y a de plus précieux au monde.
Un appel au calme qui a probablement évité au Mali, le même sort que le Niger, suite à une manifestation sur le même sujet.
Faut-il le rappeler, au Niger les manifestants ont brûlé plusieurs églises et espaces de loisirs (Bars et Hôtels) et se sont attaqués à des lieux de culte et biens appartenant à des ressortissants français et à des chrétiens.
A la suite du président du Haut Conseil Islamique du Mali, Chérif Ousmane Madani Haïdara a souligné que la communauté musulmane du Mali condamne fermement les attentats perpétrés par les deux frères Kouachi et Amedy Coulibaly contre des journalistes de ‘’Charlie-Hebdo’ et des agents de police français.
Par ailleurs, on pouvait entendre certains manifestants, lancer des propos hostiles contre le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, pour avoir pris part à la grande marche de soutien à la France et contre le terrorisme après l’attaque des terroristes.
Lassina NIANGALY